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Critique de Allantvers


Qui mieux que Philip Roth sait dire le tragique nu d'un homme face à la prescience de sa mort, la conscience de la vieillesse qui approche inexorablement, auxquelles il ne peut opposer en dernier recours que sa virilité piteuse et héroïque?
Bien qu'appartenant à un cycle différent, le David Kepesh de la bête qui meurt est pour moi dans ce roman - confession le pendant du Nathan Zuckerman d'Exit le fantôme, et ces deux personnages sont bouleversants.
Les deux ont soixante dix ans, et pour les deux les dernières flammes de l'illusion se sont éteintes. Chez David Kepesh cependant, qui relate une dernière aventure dévorante, la dernière que son corps ait vécu huit ans plus tôt avec la sculpturale Consuela de trente huit ans sa cadette, la rage est encore là dans le propos, la volonté farouche de justifier sa liberté de cultiver son énergie primale, la terreur plus crue que le désespoir désenchanté de Zuckerman face à la mort qui frappe même la beauté et affiche sa laideur dans le siècle qui naît.
C'est cru, bien sûr, et sans concessions, mais c'est pour cela que l'on aime Philip Roth : pour apprendre à ne pas ciller sous la lucidité douloureuse de son regard.
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