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Citations sur Les Baltringues (11)

« La vie, me disait mon vieux, c’est pas fait pour rigoler. Tu descends à la mine et tu pousses les wagonnets pour nourrir ta famille. C’est tout. Le reste c’est du cinéma. » Au début, forcément je ne l’ai pas cru. Puis avec le temps je m’étais rendu compte que lui au moins ne m’avait pas enflé. (p103)
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Un cirque est composé de deux types d’habitants. D’abord les moins nombreux, les artistes que l’on voit dans la lumière de la piste. Ils ne sont pas attachés à un chapiteau mais à leur numéro. Ils passent d’engagements en engagements. Ce sont des gens du cirque mais pas les hommes d’un cirque.
Nous, par contre, les baltringues, nous le sommes. Notre rôle c’est d’être là toujours à trimer dans l’ombre pour que tout soit debout. Nous, on vit et on meurt sous notre chapiteau. (p16)
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Je ne connais rien de plus déprimant qu’une fourrière d’animaux. Dans un grand hangar gris et froid, en enfilade comme les jours tristes d’une semaine de février, des cages et des cages métalliques se suivent et se ressemblent. Dans chaque cage, un animal effrayé, tapi dans un coin, « la tête et l’œil bas comme un pigeon blessé », attend sans espoir que son maître vienne le chercher. Dès qu’un être humain pénètre dans l’endroit, tous les animaux se dressent et crient leur peur. A l’aide, au secours ! Et ce regard qu’ils lancent, quand à pas lent, vous remontez les allées à la recherche du vôtre… Un regard de supplication qui vous vrille le cœur. Je pense qu’ils savent, tous, que sans l’aide d’un homme qui viendrait les sortir de leur prison, ils sont destinés à aller finir au cimetière. (p201)
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A force de vivre dans son odeur et dans les mêmes vêtements, on finit par se sentir protégé. Si l’odeur des autres m’est pénible, la mienne me réconforte car elle tient les autres à distance. (p67)
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Les coups que Marco donnait, s’ils pouvaient être d’une grande brutalité, ne doivent pas être considérés comme de la violence. Dans un monde où l’échelle des valeurs est la force physique et sa capacité à l’utiliser pour se faire respecter, se battre n’est que le moyen le plus simple de s’expliquer. (p19)
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Comme des enfants, nous pouvions écouter un même récit des dizaines de fois sans jamais nous lasser. Et comme des enfants, nous interrompions le récitant s’il oubliait un passage. Je crois que nous qui vivions hors du monde, sans existence légale et dans l’ignorance totale du passé des autres, la répétition de notre histoire commune nous aidait à exister et à être. (p42)
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La faim, quand ça vous tenaille, ça prend toute la place. On n’arrive plus à rien quand on la saute. Plus à penser, plus à parler, plus à être un homme. Je pense que je pourrais tuer pour la bouffe si elle me démangeait trop. Comme quoi, de l’homme à la bête, il n’y a qu’un repas. (p14)
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-Avec les animaux normaux, il n’existe que deux méthodes pour les faire travailler : les coups ou la récompense. Moi, je ne pratique pas la première, mais beaucoup le font, car c’est le plus rapide. [...]
Lorsqu’on utilise la méthode des coups, la personnalité de l’animal ne compte pas. Il n’est plus un être vivant qui possède un caractère, une histoire, mais un objet animé et sans âme que l’on contraint. (p86)
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L’origine du cirque comme on le connait remonte au dix-huitième siècle. D’anciens officiers de cavalerie qui organisaient des spectacles équestres dans un cercle, comme un manège, aux dimensions précises et immuables. Pendant longtemps les chevaux ont été les seuls animaux présentés et ce n’est que dans le courant du dix-neuvième, suite à la désaffection du public pour ce genre de spectacle, que l’on a vu d’autres animaux et d’autres numéros être présentés sous un chapiteau. […] De cette histoire originelle, le cirque a conservé une piste circulaire aux dimensions figées et un amour immodéré pour les numéros équestres. (p213)
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Qui avait eu l’idée saugrenue d’envoyer le Belge faire les courses pour le déjeuner ? Mystère. Mauvaise idée en tout cas. Ce type était une calamité sans cervelle et totalement pochetron. Une fois, un matin, on l’avait envoyé en course chez Massila… De toute la journée plus de nouvelle du Belge. C’est le soir, quand on avait traversé le terrain vague sur lequel on montait notre chapiteau pour aller claper chez Maman Rose, qu’on l’avait enfin retrouvé. Il y était bien allé chez Massila… mais en s’arrêtant dans presque tous les troquets pour des blancs secs ou des rouges lime.
Toute sa paye de la semaine y était passée. Une fois sa commission faite, il était revenu à Balard en titubant mais sans trop de retard. Il devait être alors dans les deux heures à ce qu’il nous raconta. Sur le terrain vague à cause de sa démarche et de son esprit embrouillé d’alcool, il n’avait pu éviter de tomber dans un trou rempli de vieux bouts de grillage et de fil de fer. Il s’était tant tortillé pour en sortir qu’il s’était retrouvé saucissonné comme un jésus. Au début, sans paniquer, il avait récupéré de sa balade en piquant un roupillon.
À son réveil, il s’était mis à brailler qu’on vienne le libérer de sa prison. Mais impossible pour nous de l’entendre : la distance d’abord et puis le tintamarre des outils qu’on utilisait. Alors il avait passé toute son après-midi à beugler...
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