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Citations sur Le bonnet rouge (7)

J'ai mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
(Victor Hugo, "Réponse à un acte d'accusation")
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Le bonnet rouge qu'ils portaient
pour signaler qu'ils n'étaient pas
condamnés à perpétuité
comme ceux dont le bonnet était vert,
eh bien, ce bonnet devient
un emblème de la liberté.
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Jacques, Samuel et Gédéon
se retrouvent souvent.
Les gens du quartier où ils habitent
près de la barrière du Trône les appellent
les trois Vieux Châteaux,
parce que la Révolution met tout sens dessus dessous,
y compris les mots. p. 120
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Les puissants vous accablent
de leur succès.
A leurs esclaves,
aux moins fortunés,
seule la littérature
rend la parole.
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Pendant quatre-vingt-quatre jours, les citoyens organisent une nouvelle république démocratique et libre sans la moindre violence. L'Europe entière en parle. C'est le début d'une formidable espérance. La révolution est donc possible. Les aristocrates de France, d'Autriche et de Sardaigne se sentent menacés. Qu'adviendra-t-il de leur particule?
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Depuis son arrivée au bagne,
Samuel
qui se laissait volontiers aller à la mélancolie,
change beaucoup:
souvent plein d’entrain, apprécié de tous.
Il dit que c’est depuis qu’il a reçu
l'exemplaire de La Nouvelle Héloïse
que lui avait confié André.
Puisqu’il ne peut l'emporter à l'arsenal,
il en apprend par cœur chaque jour une page, et la récite aux autres
avec des éclairs dans les yeux.
Étonnant à quel point
une feuille de papier écrite remonte
le moral d'un bagnard. p. 96
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(Les premières pages du livre)
1782 – LA RÉVOLUTION CENEVOISE
Depuis quatre printemps,
le citoyen genevois Jean-Jacques Rousseau est mort
et La nouvelle constitution de sa ville
tarde à être approuvée.
Les gens des bas quartiers,
natifs et bourgeois,
n’entendent plus être soumis
Le roi Louis XVI, inquiet d'une démocratie
aux portes de son royaume, appelle
les Genevois «les Enragés».
Plus d'une fois, ils se sont fait voler leur révolution
par l'intervention de la France.
«Mais ce coup-ci, répète Antoine Bouchaye à son fils,
ils ne nous auront pas si facilement.»

Dans la soirée du 7 avril 1782,
Antoine et son fils Samuel
se trouvent en ville quand un mouvement
populaire et violent
s'en prend à la garnison.
Les soldats n'hésitent pas
à décharger leurs mousquets sur La foule,
laissant dans la rue des morts et des blessés,
Une vieille en train de fermer ses volets
est atteinte par un mauvais tir.
C'en est trop, chassons-les!

Le père et son fils de onze ans,
tout excités,
vont voir les patriciens pris en otage
hôtel des Balances, place Bel-Air.
Ils entendent dire que d’autres privilégiés
sont allés se réfugier dans leurs maisons de campagne.
Le Résident de France aurait fait ses bagages
sans demander son reste.

Le lendemain, une assemblée populaire vote
la nouvelle constitution.
Samuel n’a jamais vu son père si heureux.
Il faut dire que leur vie n’a pas été gaie.

Né à Genève au printemps 1771,
Samuel survit tout juste à sa mère.
Pendant ses trois premières années,
une nourrice lui apprend
à marcher, à manger sans baver,
à dire merci et sourire au monde,

Quand son père vient le reprendre,
il lui montre, dans le jardin d'une église,
la pierre sous laquelle repose sa mère.
«Maintenant tu es assez grand pour comprendre,
elle est morte en te mettant au monde.»
Le père emmène son fils
dans le quartier populaire de la rive droite du Rhône
où il a trouvé du travail.

Samuel grandit entre un établi d’horloger sous les toits
et des enfants de son âge qui apprennent
à compter, à écrire, grâce à un vieil homme
dont les yeux sont trop mauvais
pour manier les brucelles.

À haute voix pour tout l’atelier, Samuel lit
un livre mille fois écorné,
qui provoque chez son père
de temps en temps une larme.

Avec la révolution et le printemps,
la mélancolie du père s’en va.
Chaque soir il participe aux assemblées du quartier,
explique à son fils les principes qui permettent
aux hommes de vivre égaux dans la cité.

Pendant quatre-vingt-quatre jours,
les citoyens organisent une nouvelle république
démocratique et libre
sans la moindre violence.
L'Europe entière en parle.
C’est le début d’une formidable espérance.
La révolution est donc possible.
Les aristocrates de France, d'Autriche et de Sardaigne
se sentent menacés.
Qu'adviendra-t-il de leur particule?

Les patriciens qui ont fui Genève
vont se plaindre à Versailles, à Berne
et même aux pires ennemis de la République,
les Savoyards.
Aux puissants de tout le continent
ils expliquent que la fermentation
des idées de ce Rousseau
va finir par emporter
toute la belle hiérarchie
voulue par les rois et par Dieu.
«La contamination révolutionnaire, voilà le danger.»
À ces mots, Versailles Berne et Turin
dépêchent plusieurs milliers de soldats
chargés de rétablir l'ordre des banques et des affaires.
«Mais ce coup-ci, répète Antoine Bouchaye à son fils,
ils ne nous auront pas si facilement.»

Autour de la ville rebelle,
les troupes de la contre-révolution s’amassent.
Français, Suisses et Sardes
vont donner l'assaut au bastion de la liberté.
Trois armées contre Genève,
douze mille hommes contre
quelques centaines de Genevois mal équipés.
Dans les troupes françaises
se trouve le bataillon du marquis de La Fayette.
Il a soutenu la liberté
des colonies anglaises d'Amérique,
mais veut anéantir celle des Genevois.
Dans les régiments suisses,
quelques dizaines de déserteurs
se portent au secours des assiégés.

Le temple de Genève est aménagé en hôpital,
l'Académie, en corps de garde,
la cathédrale, en dépôt de poudre.
Le blé est distribué de manière équitable.
La ville entière se prépare à repousser l’envahisseur.
Réfugiés à l'extérieur des murs, les patriciens
indiquent aux assiégeants le chemin à emprunter
pour ne pas endommager leurs domaines.

Chaque soir, Samuel et son père vont sur les remparts
voir les soldats du roi de France creuser des tranchées
pour s’approcher de leur ville et l’encercler.
Samuel s'étonne qu'on les laisse faire
quand ils se trouvent à portée de canon.
«Parce que, le père dit, ils finiront
par se ranger à nos idées de liberté.»

Les jours passent,
le dispositif militaire ennemi étrangle Genève.
Quelques bourgeois trouvent que
le bon peuple va trop loin.
De nuit, par le lac, ils s'enfuient.
Ceux qui restent se préparent
à mourir pour leurs idées.
La première révolution démocratique d'Europe
va être écrasée dans le sang.

Dans son atelier transformé en dépôt de munitions,
Antoine Bouchaye lit à ses camarades une lettre
que leur compatriote Rousseau
écrivait quatorze ans plus tôt à un ami:

«Vous êtes prêts à vous ensevelir sous les ruines
de la patrie [...] il vous reste un dernier parti à prendre
[...] c'est d'en sortir tous ensemble en plein jour, vos
femmes et vos enfants au milieu de vous.
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