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Trois vies, celles d'Alice, David et Dominique sont décrites successivement et alternativement par le regard extérieur du narrateur dans un rythme quasi immuable qui nous les présente et nous fait découvrir par petites touches successives leur environnement et leurs aspirations au changement. Alice, la quarantaine enseigne l'histoire à des collégiens par défaut, car elle se sent mieux dans des activités artistiques et en particulier la sculpture. David, marié à Stéphanie et père de deux enfants est un cadre commercial performant et dynamique qui doute sur le sens de sa vie. Dominique, un peu plus âgé habite un corps d'homme mais se sent plus femme et possède un colossal cabinet des curiosités abritant un grand nombre de collections diverses et variées. Ces trois personnages, par la magie d'une mise en scène brillamment orchestrée vont se rencontrer lors d'un dîner très spécial organisé par Dominique. Point d'orgue de la narration, cet épisode mystérieux au cours duquel les monstres intérieurs se révèlent entretient incertitudes et questionnements. La suite et la fin du roman ne sont malheureusement pas à la hauteur de la richesse narrative observée jusque là, dommage !
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Lecture bien étrange que celle-ci...
J'ai été partagée pendant toute ma lecture entre la fascination, la curiosité et la lassitude de toutes ces longueurs pour en arriver au point culminant du récit...

Nous suivons David, Alice et Dominique. le narrateur est extérieur, voit et connaît tout de ses personnages. Il s'adresse à eux de manière très différente : Tu pour David, le businessman assoiffé de réussite, Vous pour Alice, la célibataire proche des 40 ans, professeur d'histoire en collège, qui n'a aucune confiance en elle et est effrayée par tout, et Il/Elle pour Dominique, le personnage excentrique, propriétaire du Restaurant de Mensonges, véritable cabinet de curiosités,dans lequel ils vont tous trois se rencontrer.
L'ambiance est lourde et noire. Nous plongeons au plus profond de la psychologie des personnages, avec pour pour musique de fond la terreur qui se répand dans la ville suite à l'existence d'un monstre nocturne, qui tue des personnes et détruit tout sur son passage...
Roman psychologique donc, car tous ont des choses à révéler, à cacher..
Tout se joue sur la définition du mot "Monstre". A quel moment en devient-on un? Est-ce que les autres nous perçoivent comme tel? Quelle est notre part d'ombre et est-on prêt à vivre avec? Quel mensonge nous racontons-nous pour excuser nos faiblesses?

Le thème est intéressant, la construction du roman est remarquable, la plume excellente, les personnages fouillés, l'ambiance fascinante, mais je m'attendais à un feu d'artifice final, quelque chose qui contrebalance toute cette lenteur... Je n'ai pas eu ce que j'attendais...

Néanmoins (et c'est là que vous me trouverez contradictoire, comme les personnages du roman, au final) je ne regrette absolument pas cette lecture troublante, surprenante et désarmante!

Merci aux 68 premières fois pour cette étrange aventure!
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J'ai tourné un certain temps autour de ce livre (tout de même plus de 600 pages!) avant de me lancer. Sans raison particulières, j'avais le pressentiment qu'il n'allait pas me plaire. Sa couverture toute simple qui avait perdu son bandeau coloré ne m'attirait pas vraiment. Mais on ne fait pas repartir un livre des 68 sans l'avoir ouvert. Heureusement! Je me suis régalé avec ce premier roman énigmatique, inventif, inclassable, magique...
L'univers de Charles Roux est très particulier. Au fil de courts chapitres et de manière très habile, il entrecroise la vie de trois personnages qui ne se connaissent pas. Il s'adresse à Alice en la vouvoyant, c'est une enseignant quarantenaire, falote et mal dans sa peau. Il tutoie David, un cadre commercial du même âge prêt à tout pour réussir. Enfin il utilise le pronom "il" ou "elle" pour les chapitres consacrés à Dominique, l'étrange restaurateur, vieux monsieur où serveuse sexy, qui vit dans un incroyable musée personnel et utilise ses dons de sorcier(e) au profit de ses clients d'un soir. Pendant qu'un ou plusieurs monstres terrorisent la ville les trois personnages se retrouvent pour un dîner hors du commun ou la recherche de vérité est bien le plat principal. Chacun se demandant si ce n'est pas lui le monstre, ce dîner va leur apporter quelques vérités sur eux-même et nous obliger à nous poser des questions.
Une chose est certaine, Charles Roux a de l'imagination. Ce roman inclassable est un peu trop long, comme beaucoup de primo-romanciers, il a voulu y mettre un maximum d'idées. Il y a beaucoup de redites mais elles forment comme une petite musique.
Assurément un auteur à suivre
Sélection 2021 des 68 Premières Fois
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Peu emballée à première vue par la 4ème de couverture et par la couverture elle-même mais ayant reçu ce livre en cadeau, je m'y suis attelée par pure curiosité d'autant qu'il s'agit là d'un primo-roman, souvent gage d'inattendu, de nouveauté, de fraîcheur. Et ce fut le cas, bien au-delà de mes attentes.
Ce roman repose sur trois personnages que l'auteur campe pendant les deux tiers du roman avant de les faire se rencontrer autour d'un repas qui changera le cours de leur destinée et les fera renouer avec leur moi profond. Tout cela sur fond d'une ville, d'une capitale, jamais nommée, tentaculaire, oppressante, où sévit, la nuit, un monstre qui la met à feu et à sang.
On côtoie donc, alternativement, pendant 605 pages :
* Alice, la quarantaine, professeur d'histoire, qui vit seule, a peur du noir, des autres, de la nouveauté; elle ne s'aime pas et voit le monde extérieur comme menaçant; le narrateur omniscient la vouvoie. Elle extériorise sa part sombre en pétrissant la glaise qui donne naissance à des créatures difformes.
* David, la quarantaine, marié, deux enfants, cadre commercial, sûr de lui, séducteur, subit sa vie avec un mariage qui se délite et un travail qui ne l'intéresse plus; il s'échappe de cette triste réalité au moyen de drogues. le narrateur le tutoie.
* Dominique, la soixantaine, un peu sorcier, sachant manipuler les philtres, propriétaire d'un hôtel particulier, transformé en cabinets de curiosité, organise des dîners chez lui, à guichet fermé. le narrateur utilise tantôt "il", tantôt "elle" car Dominique se sent femme dans un corps d'homme; il se travestit sans avoir jamais eu le courage de franchir le pas pour devenir une femme.
Objectivement, ce roman n'aurait jamais dû me plaire à cause d'une absence presque totale de dialogue, des descriptions très longues, de la sorcellerie. Et pourtant.....
Et pourtant, j'ai été bluffée par l'art dont fait preuve l'auteur dans ce premier roman intrigant, fascinant, dérangeant, prenant. La construction est rythmée par des paragraphes très courts, nous faisant côtoyer, à tour de rôle, chacun des 3 protagonistes, dans des actions miroir; on suit chacun d'eux la nuit, dans son travail, dans ses interactions avec les autres... Peu à peu, s'installe une tension amplifiée par la menace qui plane sur la ville et qui nous saisit nous aussi.
Qui sont ces monstres, qui ont donné le titre au roman? Nous, les autres. le thème central de ce roman, c'est l'identité, ce que la société, notre environnement fait de nous, empêtrés que nous sommes dans nos peurs, nos mensonges. Ce roman propose, métaphoriquement, de se mettre à table, de partir à la recherche de son véritable moi, de "libérer les chaînes mentales qui nous immobilisent" et ainsi d'assumer sa propre part d'ombre.
Un bémol, cependant avec des longueurs, des redites comme les quelques
200 pages consacrées au dîner, les changements de tenue de Dominique, qui alourdissent le propos et émoussent l'intérêt.
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Trois personnages, trois narrations. David commercial marié deux enfants, tu t'es hissé seul à ce niveau, sûr de toi! Toujours. Tout l'inverse de vous Alice, professeur de français un peu par défaut, presque vielle fille, vous passez désormais vos soirées seule. Quant à Domique, il, parfois elle, espère révéler la vraie nature de chacun à défaut de la sienne. Trois personnages et les premières pages  servent à faire les présentations et poser le décor, l'ambiance! le décor est  celui de cette capitale non nommée dont les faits divers sont hantés par un monstre...  J'avoue mettre demandée où j'allais au début de cette lecture, perturbée par les changements de ton, m'interrogeant sur le lien avec le monstre qui habite cette ville et fait le bonheur des journalistes, flirtant parfois avec le fantastique. 

Puis la rencontre, ce diner spectacle où tout ne se passe pas comme prévu pour le restaurateur mais qui va se révéler prommetteur pour sa dernière. Derrière les faux semblants, les mensonges, Dominique espère libérer ses invités de tout ce mal et révéler peut-être le monstre tapi en eux! A travers ces trois personnages et les monstres qui hantent la capitale, l'auteur analyse finement notre société, cette course à la réussite, le couple et la routine, les rencontres virtuelles mais surtout la quête de soi! Ce roman est un ovni, une curiosité, mystèrieux avec une plume envoutante. Un roman pour autant exigeant, il m'a demandé de la concentration, de la volonté car le début m'a un peu désarsonné et je suis vraiment ravie davoir persévéré! 

Un premier roman  réussi, singulier, surprenant et habilement mené. Un brin fantastique, ce livre est tout comme ce diner, un spectacle! 600 pages où la tension est latente, livre sur une rencontre fine analyse de notre société. 
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Les monstres
David, Alice et Dominique, 3 voix, 3 destins qui s'entrecroisent, avec un point commun, la 4eme voix du roman, celle de Paris
J'ai aimé le jeu du Je, Tu, Il, Elle qui apporte une grande fluidité au texte, tout en lui soufflant un véritable rythme

J'ai aimé la beauté de la ville, toute l'expression
du paradoxe qu'il y a à appartenir à Paris tout en sachant pertinemment qu'elle est lieu de perdition et qu'il faudrait la quitter un jour si l'on ne veut pas s'y perdre

Je n'aime pas les épices, je leur préfère le sel
Le sel est l'ambiance du plat
Il en souligne les saveurs sans jamais les masquer, il ne sature pas au point de dénaturer, il révèle aussi bien la subtilité délicate que la force éclatante d'un arôme

Le livre de Charles Roux est un livre de sel

Il t'apportera ce que tu as envie d'y trouver, des questions, des réponses, des interrogations sur toi-même, il pourrait même te révéler ta propre saveur, à condition que tu aies envie de la rencontrer

#bookstagram #bookaddict #bookaholic #68premièresfois #vleel
#blogueuselitteraire #rivages #charlesroux #paris
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Après le Morador et le théâtre magique des insensées (que nous sommes) @moonpalaace a posé une nouvelle clé devant nous. La porte vers les monstres se dessinait au loin. "Quand vous serez prêtes", juste une invitation. Il a fallut laisser passer des fêtes, des nuits se terminant au petit matin, des instants de joie pure, des lauriers posés sur des têtes et des actes manqués pour que ce voyage livresque s'impose. La clé était sur l'étagère. @point.a.laligne la prise la première, elle ouvrirait le chemin. @sandra_etcaetera forte de l'expérience Hesse serait des nôtres. Et puis @eva_tuvastabimerlesyeux qui avait déjà pris le sentier quelques temps avant, a rebroussé chemin.

Dans la lumière chaude du mois d'août qui commence, il y a David, Alice et Dominique. Ils se succèdent face à nous, dévoilant leurs personnalités complexes, leurs failles, leurs singularités. Ce qui fait d'eux des monstres. Ils prennent leur temps pour nous parler d'eux, et chacune d'entre nous prend plaisir à les découvrir. Il est facile de passer de l'un à l'autre, de se reconnaître ici et là, de chercher l'auteur entre les lignes. Une autre quête s'engage, celle du monstre qui rode dans la ville, la nuit.

Golem, sorcière, wendigo, phénix, autant de monstrueuses parties pour décortiquer l'âme humaine. Et la possibilité d'une rencontre, entre ses trois personnages lors d'un dîner inédit qui délie les langues et trouble les esprits. le monstre n'est-il pas à notre table ?

L'atmosphère mystérieuse est l'élément phare du récit. Hautement cinématographique, nous avons baigné dans cette lumière trouble. Trouvant nos repères sans grande difficulté dans ce cabinet de curiosité, entre trésors ouvragés et freaks dissimulés.

Je quitte ce bal des monstres. Je suis charmée par le style, par l'ambiance du roman, convaincue par ce qui est dit de nous. Troublée d'avoir si longtemps attendu pour lire ce livre qui dormait bien (trop) sagement dans ma pal.
Céline, Sandra, Eva et moi avons fait ce chemin ensemble, révélant un peu plus notre monstruosité à chacune (mais je ne dirai rien, je suis une tombe), nous quittant sans nous quitter. Cherchant la prochaine piste du loup des steppes.
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« Poubelles renversées, traces de griffures. Pierres descellées, menaçantes écritures. Voitures vandalisées, sang sur les murs. Pour sûr, il n'est pas loin ».

Quand tout le monde dort tranquille
Dans la ville endormie
C'est l'heure où le monstre sort en ville
Et terrorise les filles
Le soir dans les parkings
Alors c'est la panique sur les boulevards

Quand il arrive en ville
Dominique, il n'a par l'air viril
Un gars qui se maquille
Ca fait rire les passants
Mais quand ils mangent dans son restaurant
Ca fait comme un éclair dans le brouillard

Quand elle arrive en ville
Alice, tout ce qu'elle veut c'est être heureuse
Être heureuse avant d'être vieille
Ses névroses à la poubelle
Son totem à la vie belle

Quand il arrive en ville
David est un étranger à son domicile, il dort sur le canapé
Le jour il est tranquille
Il passe incognito
Le soir il change de peau et il frappe au hasard
Alors préparez vous pour la bagarre

Quand il arrive en ville
Quand la ville souterraine
Est plongée dans le noir
Les gens vont chez Dominique et…

Sortez vos monstres
Ne vous laissez pas abattre par le désespoir
N'écoutez pas les journaux du soir

Quand ils arrivent en ville
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Vous cherchez quelle lecture entreprendre en cette fin d'été et vous vous souhaitez quelque chose de tranquille, mais pas trop ; de réfléchi mais sans être prise de tête.
Les monstres.
Le titre vous tente. Il est mystérieux, explicite et symbolique à la fois.
Ce sera lui. Il vous a choisi.e presque plus que l'inverse.

Dès le début vous êtes convaincu.e que vous n'avez jamais lu un roman comme celui-là. Trois narrateurs et autant de pronoms personnels pour les évoquer. Alice, David et Dominique. Trois personnalités disséquées parmi lesquelles je fais le pari que vous retrouvez de vos traits. Que ce soit chez l'un ou l'autre ou bien dans un savant mélange des deux voire des trois, vous vous retrouvez. Vous allez même jusqu'à percevoir les saveurs des « livres dont vous êtes le héros » de votre jeunesse dont vous êtes nostalgique.
La mise en place est lente et cela vous plait. C'est une belle manière de rendre leur importance aux détails anodins mais néanmoins révélateurs et souvent déterminants. Une forme inhabituelle de tension s'installe et vous vous surprenez à aimer cette attente avant la collision.

Chaque chapitre est l'occasion pour vous d'en apprendre plus sur la nature des héros de l'histoire et par extension de réfléchir sur la nature humaine et sa part de noirceur. N'ayant rien à envier aux mythes et légendes que vous connaissez ou découvrez, chacun d'eux, chacun de nous, se révèle habité par des versions de soi monstrueuses sur lesquelles vous mettez désormais des noms.
Enfin, vous aimez l'idée de ce dîner magique à même de confronter à la vérité et de protagonistes suffisamment forts pour oser l'affronter.

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Dans ce roman vous faites la connaissance d'Alice, Dominique et David. Ils semblent être les trois seules âmes vivantes d'un monde en apparence hostile. Toutefois cette noirceur est davantage ancrée dans leur vie personnelle : solitude, doutes, fragilités. Au terme d'un long cheminement, ils se retrouveront au restaurant pour un dîner révélateur.

✍️Du roman de Charles Roux, j'ai aimé l' angle pris pour nous dévoiler l'histoire de ses personnages : l'auteur octroie à chacun d'eux un "tu", un "vous", un "il" qui nous donne un repère. L'apparition des protagonistes dans le récit, par alternance à chaque chapitre, permet de maintenir un suspens sur la tournure que prend l'histoire.
Une aura mystérieuse plane et l'évolution lente de chacun d'eux permet d'opérer finement les transformations.
J'ai été tenue par l'amorce des changements qui se réaliseront pleinement au cours de ce dîner étrangement fantastique, dans un restaurant hors norme.
J'ai été très émue par tous les passages liés à l'intime d'Alice dévoilés lors du repas et celui de Dominique à la toute fin.
Une très belle lecture. Un univers particulier et une forme de noirceur que j'ai aimés.
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