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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux histoires qui alternent - l'avant et l'après -, et qui ne forment qu'une seule personne : Éva nous raconte alternativement son coup de tête qui l'a emmenée au Brésil et la vie plus terre à terre qui l'a ramenée comme surveillante dans un collège animé. J'ai tout de suite été immergée dans les incidents de ce milieu difficile, où l'auteure semble intervenir avec aisance. J'ai parfois eu du mal à passer de l'un à l'autre, mais le saut au coeur d'une favela au Brésil permet un voyage dépaysant.
En nous plongeant peu à peu dans le drame d'Éva, l'auteure nous dévoile ainsi ceux de la pauvreté au Brésil et ceux des adolescents d'aujourd'hui. de nombreux thèmes sont abordés, et notamment les relations entre les adultes du collège face aux jeunes qu'ils doivent protéger et faire grandir aussi.

Une auteure à suivre...
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Quelle belle plume que celle de cette auteur ! Fluide mais sans facilité, évocatrice mais tout en finesse, elle sait guider le lecteur, par petites touches, dans les deux univers qu'elle a choisi comme toiles de fond de son roman : le Brésil et la banlieue parisienne. Deux mondes que tout semble opposer, mais qui, surtout, peuvent aisément donner lieu à une avalanche de poncifs et de phrases toutes faites. On évite tout cela ici. Et l'on savoure alors la mélodie de cette écriture... qui sait aussi faire réfléchir.
Car ce n'est pas uniquement pour nous offrir un beau texte que Jo Rouxinol nous propose de suivre Eva, revenue d'un long séjour à Rio et qui débute comme surveillante dans un collège de banlieue. Eva, dont la vie ne semble être qu'une succession de coups durs : l'enfance sans père, le début de l'adolescence marquée par la mort de sa mère, les années grises qui se suivent, l'absence pesante de son seul repère, et les amours tristes, sans lendemain, et le manque d'envie, de projet. Au milieu de tout cela, la lumière affleure pourtant ; et elle vient du Brésil : ce pays inconnu, Eva en a entendu parler toute son enfance, dans le chant de sa mère ou dans ses pas de danse ; alors pas étonnant que dès qu'un rythme de samba ou une mélodie en portugais lui arrive aux oreilles, elle se sente attirée. Et c'est ce qui la conduira finalement à Rio, sur les traces d'un homme dont elle est tombée amoureuse. Une manière de donner corps aux rêves que sa mère n'a jamais pu réaliser.
Mais les rêves peuvent prendre fin ; et brutalement, parfois. Et c'est ainsi que l'on découvre la deuxième vie d'Eva, celle qu'elle a dû reprendre depuis son retour en France, son quotidien au milieu des collégiens, des profs et des autres pions. L'Atlantique sépare ce décor gris et les longues plages de Rio, mais Jo Rouxinol alterne très finement le présent d'Eva et ses souvenirs brésiliens, puis remonte par moment vers sa lointaine enfance et nous suggère ainsi que, à Paris ou à Rio, les hommes, les femmes et les enfants du monde entier nourrisent les mêmes rêves et souffrent des mêmes désillusions.
Evidemment, ce n'est pas le premier roman qui nous conduit à cette conclusion ; mais celui-ci parvient à le faire avec élégance. Cela tient, comme je l'ai dit, à la mélodie de l'écriture ; mais cela vient aussi de la position prise par l'auteur, position délicate mais qu'elle réussit très bien à tenir : l'absence de jugement. Comme pour ses décors, Jo Rouxinol sait dépeindre ses personnages, adultes ou enfants, français ou brésiliens, avec réalisme et finesse, excluant les clichés et sachant donner à beaucoup d'entre eux un côté attachant. Mais surtout, à aucun moment elle ne se permet de les étiqueter, de les classer dans le camp des gentils ou des méchants. Elle nous laisse nous faire notre propre opinion ; ou rester dans le doute. Car tout est dans la nuance. Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc. Dans les lointaines favelas ou dans nos banlieues toutes proches, la violence, la manipulation, l'hypocrisie sont tout aussi présentes. Et sur chaque rive de l'océan, existent aussi la générosité, le partage, le courage, la volonté, le travail. Et en chacun d'entre nous, tout cela peut également se mélanger. Et l'on peut facilement basculer du côté clair au côté sombre ou inversement selon les étapes de nos vies. Ou pour la simple raison que l'illusion sur laquelle on avait bâtit toute sa vie finit par s'évanouir.
Le titre du roman nous le suggère, et sa lecture nous le confirme : c'est bien cela le thème central de cette histoire : ces illusions qui jalonnent ou qui fondent nos existences. Les rêves d'enfance, les projets qu'on échaffaude, les histoires d'amour qu'on s'invente, les promesses auxquelles on s'accrochent, les mensonges qu'on refuse de comprendre, les rumeurs qui courrent, les a priori, les non-dits et les suppositions, les sous-entendus et les regards qu'on ne sait pas interpréter ou encore les gestes excessifs, desespérés, qu'on n'identifie pas comme des appels au secours. Ce sont là autant de visages différents de l'illusion. Et quand la musique s'arrête, quand le carnaval prend fin et que les masques tombent, elles ne valent plus grand chose sous la lumière brutale de la réalité.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Aujourd'hui, mise à l'honneur de l'auto-édition avec le carnaval des illusions de Jo Rouxinol.

Le bouquin débute un peu comme le film de Grand Corps Malade, La vie scolaire. Nous voilà en immersion dans un collège où se côtoient des élèves pas toujours faciles à manager. Eva est surveillante et c'est elle que nous allons suivre durant ces 290 pages. Eva et son quotidien, Eva et ses souvenirs aussi. Car Eva ne s'est jamais remise de son histoire avec Daniel, musicien rencontré au hasard d'une sortie entre copines.

Les chapitres du roman oscillent entre le collège de banlieue et les favelas de Rio où Eva a un jour rejoint Daniel. Il évoque des collégiens de France et des gamins du Brésil. Il parle aussi de violence, sans frontière. Il dépeint des situations où l'on marche sur un fil, où la bascule peut être fatale, il nous entraîne sur des chemins tortueux et pousse à la réflexion avec intelligence. Ce texte évoque souvent, sans vraiment le nommer clairement, le rôle des adultes dans la protection de l'enfance.

Si j'ai apprécié ma lecture, je dois avouer que j'ai plus été séduite par les chapitres se déroulant en France que par les brésiliens. Peut-être parce que je n'ai pas pu "accrocher" avec le personnage de Daniel, que j'ai été "agacée" par cet amour aveugle d'Eva pour cet homme. Cependant l'autrice décrit magnifiquement les favelas et l'ambiance de Rio. C'est vraiment moi qui ai eu du mal à plonger dans ces chapitres-souvenirs.

La plume de Jo Rouxinol mérite d'être découverte. J'avais adoré le rêve dévoré, un autre de ses textes, je ne peux que vous encourager à vous plonger dans ses écrits qui méritent largement le détour!!
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Eva revient du Brésil. Elle y a vécu une histoire passionnée, une tranche de vie dont elle est ressortie transfigurée, surtout dans sa vision du monde et de la vie. 
A travers son histoire, on découvre aussi l'histoire du collège où elle travaille, les élèves, leurs difficultés et ce qu'ils traversent au quotidien.
Des histoires d'amour se lient, mais la morale a-t-elle toujours raison ? 
Durant l'histoire d'Eva, on passe de la France au Brésil, du Brésil à la France. du présent au passé et inversement. Eva guérit doucement de son histoire au Brésil, mais connaît d'autres expériences dans sa nouvelle vie qui ne sont pas toujours gaies non plus.
A recommander à ceux qui ont des enfants au collège, ou qui en connaissent et à ceux qui aiment voyager à travers les personnages.
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L'auteur nous entraine dans la vie d'Eva, jeune surveillante dans un collège. C'est une tranche de vie où se déroulent à la fois les aléas de la vie collégienne et par petite touche, l'auteur incorpore des flash-back de la vie d'Eva avant le collège. Ces retours en arrière permettent de mieux comprendre le personnage avec ses doutes et ses angoisses.

Jo Rouxinol arrive à emporter son lecteur sous le soleil du Brésil puis en peu de temps sous la grisaille parisienne.

J'ai beaucoup apprécié ce livre où je me suis sentie si proche d'Eva, au point de comprendre ses émotions jusqu'à la toute fin qui m'a touchée.

Un livre à lire à partir de 13/14 ans.
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