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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman beaucoup plus noir et profond que le thème principal (le Brésil, l'évocation du carnaval…) pourrait laisser croire. Il évoque plusieurs thèmes: la violence entre adolescents, le harcèlement scolaire, la vie des enfants des favelas à Rio de Janeiro, la difficulté de se reconstruire après une rupture amoureuse (sans tomber dans le mièvre), la recherche d'identité quand le lien avec les parents ramène à une enfance douloureuse et encore pleine de cicatrices, et d'autres encore qu'il est impossible d'évoquer sans dévoiler une partie de l'intrigue. DES intrigues en réalité, car elles sont multiples, mais se rejoignent dans une fin somme toute inattendue qui fait que l'on referme le livre un peu chamboulé. Un très bon premier roman, qui sait dépayser et émouvoir. A découvrir sans hésitation.
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Lors de la présélection des romans pour le prix des Auteurs Inconnus, les dix premières pages m'avaient emballée. Au final, je dois dire que ce roman est une belle surprise, un roman envoutant et percutant.

Nous suivons dans cette histoire Eva, élevée dans la passion du Brésil dès son plus jeune âge par sa maman. A l'âge adulte, elle rencontre Daniel, un musicien brésilien et elle décide de le rejoindre à Rio pour aller à la rencontre de cette culture qui l'a bercée mais aussi pour vivre son histoire d'amour. En parallèle, on la retrouve comme assistante d'éducation dans un collège de région parisienne, préparant le CAPES de lettres modernes. Pour ceux qui ne connaissent pas cet univers, on est plongé en immersion dans le quotidien d'une vie scolaire et dans toutes les difficultés auxquelles font face les adultes mais aussi les adolescents.

Eva est une jeune femme forte, intègre, qui veut découvrir le Brésil afin de se rapprocher de sa maman. Décédée quand elle était jeune, sa mère l'a élevée en la baignant dans cette culture brésilienne. On la suit dans les rues de Rio, des favelas aux plages de Copacabana et surtout, on ressent son amour pour Daniel. Dans son travail, Eva essaie de le faire du mieux qu'elle peut, en essayant d'être juste. J'ai beaucoup aimé Eva et je me suis un peu retrouvée en elle à l'époque où j'étais assistante d'éducation. Heureusement pour moi, je n'ai pas eu à traverser les mêmes épreuves et les mêmes dilemmes moraux.

Ce roman est construit avec un va et vient, qui, à chaque fois, nous transporte des rues de Rio à l'enceinte du collège. Un peu déstabilisant au départ, j'ai finalement été transportée dans cette histoire criante de réalisme. La plume de l'auteur est fluide, entrainante, sincère et très visuelle, c'est à dire que j'arrivais à me représenter les lieux visités et les situations rencontrées. Il permet également d'en apprendre beaucoup sur la culture brésilienne et sur la vie dans les favelas. Ce roman aborde aussi le thème de l'amour, sous plusieurs formes et il amène à s'interroger sur ce qu'on attend de l'amour, ce qu'on est prêt à accepter…. Enfin, il met en lumière tout ce qui peut se passer dans les établissements scolaires français : le harcèlement virtuel et les dégâts engendrés par les réseaux sociaux, la violence à laquelle certains élèves ou professeurs sont confrontés. Je remercie l'auteur d'avoir mis en lumière cette réalité qui est bien souvent sous-estimé.

Pour conclure, ce roman est une agréable découverte et je le recommande à tous les amoureux de la culture brésilienne ou à tous ceux qui cherchent une belle histoire qui parle d'amour. Ce roman porte très bien son titre car de désillusions, il va en être question, mais nul doute qu'il vous emportera, le temps de quelques pages, loin des soucis du quotidien.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Eva est pionne dans un collège de banlieue et prépare en parallèle le capes. Elle a quitté précipitamment le Brésil un an plus tôt ainsi que l'homme qu'elle avait suivi là-bas… Elle tente tant bien que mal de se reconstruite, d'oublier. Au collège, la vie n'est pas un long fleuve tranquille et Eva assiste aux dérives, des dérives qui la replongent au coeur des bidonvilles cariocas.

Une belle surprise ce roman que l'auteur m'a gentiment proposé à la lecture. Je l'en remercie. Une plongée au Brésil, dans les favelas de Rio où la mégalopole brésilienne s'apprête à accueillir le Mondial de foot et les JO. Une ville où se côtoient touristes, misère et violence. L'État s'apprête à passer la ville au kascher en déclarant la guerre aux narco­tra­fiquants, mais surtout, derrière tout cela, il y a la volonté d'un grand nettoyage social contre les misérables ou miséreux comme vous voulez. Ces dérivés et débordements Jo Rouxinol les évoque : meurtres, expulsions, répression, destructions…

Eva la narratrice, un personnage attachant et fragile, a une sorte d'attachement viscéral pour le Brésil, une terre où elle n'a aucune attache si ce n'est l'amour que lui portait sa mère, morte trop jeune. Elle aussi n'avait rien à voir avec le pays, seule la musique, les chansons chantées phonétiquement remplissaient son quotidien. Comme la mère, l'oreille de la fille est bonne, le rendu aussi, on dirait du local. Et puis, une rencontre avec un homme, un soir dans une boîte, va conduire Eva à tout plaquer et partir au Brésil. C'est là qu'est sa place. Mais ça c'était il y a un an…

Des flashback brésiliens, où on a droit à des portraits magnifiques d'enfants et d'adolescents des favelas, à l'ambiance des rues, la chaleur, la pluie diluvienne parfois, la musique, le chant, les paysages magnifiques ,le son, la musique toujours présente, mais aussi le côté sombre de la mégalopole, la violence, la prostitution, la drogue, des gosses livrés à eux-mêmes… Sur le quotidien d'Eva à Paris, pas grand chose du côté privé mais c'est au collège qu'il se passe des choses dramatiques. L'auteur pointe du doigt le cyberharcèlement, la violence dans les collèges, la démission de certains professeurs, l'engagement d'autres, la rumeur, la stigmatisation, le suicide.

Pour conclure, un roman que j'ai dévoré, bien écrit, rythmé, prenant, des transitions de la France au Brésil bien menées. Un livre intéressant et un bon premier roman. Hâte de lire le prochain .
Lien : https://chroniquesaigues.com..
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Superbe, envoûtant, émouvant
C'est comme une musique sombre, bien loin de la samba, qui vous envoûte. Un concert à deux voix : celle d'un passé au loin, dans les favelas du Brésil avec l'homme de sa vie et celle du présent, dans un collège où élèves et profs sont débordés par les comportements des uns et des autres.
Un double-récit aux composantes intimement liées. Des personnages forts, tous. J'ai arpenté les couloirs du collège avec la narratrice, les rues de Rio aussi. J'ai été bouleversée plus d'une fois dans ce livre aux tonalités humaines tellement vraies.
Bien que je n'aie pas accroché dès les premières pages car je ne suis pas aficionada du Brésil, je ne peux vous dire qu'une chose : ce livre est superbe et superbement écrit et j'en ai encore des images plein la tête.
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Premier roman de Jo Rouxinol — auteure de « le Temps des Étoiles », dont nous avions parlé ici il y a quelque temps — « le Carnaval des Illusions » est tout sauf un brouillon. L'histoire est poignante, passionnante, et malgré le contexte difficile, que ce soit dans sa parenthèse dans les favelas de Rio, ou dans sa vie de surveillante à Paris, le personnage principal véhicule énormément d'émotions, et de poésie.
Mais le style de l'auteure est bien ancré déjà, dans ces premières lignes qu'elle publie. Jo Rouxinol possède une plume douce comme une caresse. Fluide comme l'eau d'une rivière, qui s'emporte au fil des émotions qu'elle provoque. Et il y en a des émotions. Tristesse, joie, amour, solitude, frustration, colère… Autant de moments différents vécus par une seule personne, qui est de surcroît la narratrice. Cette technique permet l'immersion du lecteur au coeur de l'histoire, et l'emmène sur les plages de Rio aussi vraisemblablement que dans la cour de récréation du collège. Et lui donne réellement l'impression d'y être.
De Paris à Rio
L'auteure décrit d'une manière presque physique les favelas du Brésil. L'ambiance, la pauvreté, la générosité des habitants. le lecteur sentira presque les odeurs. de la même manière, le collège prend vie sous nos yeux. Tout ça, comme pour « le Temps des Étoiles », sans une once de jugement. Jo Rouxinol ne fait que raconter, via Éva, la vie au Brésil, la vie dans un collège de la banlieue parisienne. Leurs qualités, leurs défauts.
Mais plus que raconter la vie quotidienne d'une surveillante scolaire, c'est toute la société qui est passée doucement au crible dans cet ouvrage. On y parle de peines de coeur, d'amour. Aussi de viol, de harcèlement, de relations interdites. On rencontre des gens tolérants, d'autres moins. Puis on fait face à la jalousie, parfois mal placée, aux amitiés ambiguës. À la maladie d'Alzheimer, à la recherche d'un père inconnu.
Tout ça dans un seul livre. Oui. Un livre qu'on lit d'une seule traite. Avec passion.

Lien : https://www.book.beltanesecr..
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Chronique du blog "Des livres et moi"
Dotée d'un talent certain, l'auteure nous plonge ici sans retenue au coeur d'une intrigue à angles multiples, pourtant sombre mais particulièrement sensible et pleine de vie. Nous entraînant d'une part en plein coeur d'un pays fascinant sans en voiler la dure réalité, l'auteure nous dévoile le Brésil sous son vrai visage, donnant malgré tout à son lecteur une furieuse envie de partir à sa découverte, et même à sa rencontre. Car il s'agit finalement bien plus d'une rencontre, entre un lecteur à travers les yeux du personnage principal, et un pays à travers les lignes qui le décrivent.
Mais l'auteur ne s'arrête pas là et nous entraîne également en plein coeur d'un jungle bien plus connue de tous que sont les couloirs et la cour d'un collège, et pourtant révélée sous un autre oeil, un regard dépourvu d'illusions, nous plongeant là encore au coeur d'une vérité bien rude, pointant du doigt de bien nombreux problèmes trop souvent passés sous silence.
Ballotté d'un univers à l'autre, le lecteur se retrouve ainsi captif et captivé par l'esprit de notre héroïne et l'intrigue, dont la fin plutôt inattendue lui laissera sans doute le goût amer d'avoir tourné l'ultime page.
Brossés avec soins, les personnages participant à l'intrigue sont particulièrement forts, à commencer bien évidemment par Eva. A la fois forte et fragile, à la fois blessée et combative, celle-ci se révèle particulièrement attachante tout au long du roman pour hanter longtemps encore la mémoire du lecteur après sa lecture.
Fort d'une plume agréable et envoûtante, d'un style fluide et vif, efficace, le récit n'en est que mieux soutenu pour un moment de lecture particulièrement intéressant.

Bref, voilà un roman à découvrir !

Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
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Retour sur le carnaval des illusions de Jo Rouxinol. Je vous prie d'excuser d'avance, chers lecteurs, les circonlocutions de mon esprit emberlificoté. Merci.

Parenthèse, ça commence, comment expliquer le fait que ce livre n'ait pas déjà rencontré 10.000 lecteurs ? Non, parce que si l'on se base sur le système des plateformes de ventes qui consiste à proposer les premières pages pour se faire vision, ça laisse dubitatif : la toute première page de ce bouquin suffit à s'y immerger in extenso, j'ai rarement été aussi enthousiasmé par une introduction à l'apparence gracile. Ou alors les lecteurs n'ont jamais eu vent de son existence, hein ? Oui, ça doit être ça. Heureusement que je suis là.

Oyé oyé chers lecteurs, c'est pas marqué dans les livreuuuuuh, mais le Carnaval des illusions, ça existeuuuuuh... Une expression de la vie dans toute sa platitude ; une esquisse à la fois bête de trivialité et lourde de complexité de deux sociétés diamétralement opposées dans leur essence même ; une quête d'aventure sur les traces d'un amour rêvé, d'un rêve dévoré ; une fresque de désirs enfouis, épris d'indépendance, de fragments de souvenirs à jamais suspendus dans le temps ; l'Odyssée d'une jeune femme en quête d'identité, entre Paris et Rio de Janeiro, bercée par le velouté de ses illusions, écorchée par la flagrance de la réalité. Bref, du réalisme dans toute sa splendeur. Hum... sentez-vous frétiller ce nerf gustatif Gustavien ? Oui oui, celui-là même.

Pécores avides de fadasseries émaciées ou chambards prolixes s'abstenir.

Bon, on va essayer d'être plus scolaire, askiparait on comprend pas grand chose à ce que je débite. Vous y croyez, vous ?

Jo Rouxinol peut s'auto-congratuler pour avoir réussi le tour de force d'offrir une fulgurante immersion à vide - sans pression, pour les moins mécaniques - dans les limbes de son univers. Avec ce bouquin, vous n'aurez pas le temps de poser votre derche que, déjà, vous vous surprendrez à aimer ce fuselé résidu de gouape que sa génitrice aurait mieux fait d'avaler pendant l'acte impudique qui a scellé son existence, cette voix narratrice suave et chaude, on dirait la mienne, paradoxalement effacée derrière ce cadre pittoresque, cette Eva, candide et fougueuse du haut de ses 25 balais, fondue dans un décor qui lui donne vie sans qu'elle n'en soit l'épicentre. Oh Esprit Bovarien, toi qui dépèces les âmes et leur insuffles ton essence, une identité réelle, une psychologie certaine, aussi profonde que la gorge de Katsuni, aussi sordide que le meilleur des humains. Puisses-tu perdurer à jamais. Amen.

Le carnaval des illusions, c'est aussi une belle histoire d'amour traitée avec douceur et originalité.

"J'ignorais que cela pouvait venir comme ça, d'une manière insidieuse qui n'éveille pas la méfiance. Dans la simplicité et la légèreté, pour commencer. Dans l'envie de tout se dire, de tout montrer, laquelle se mue bien vite, s'il l'on n'y prend garde, en une folie sacrificielle qui pousse à se dépecer soi-même pour offrir à l'autre un coeur palpitant, sans fard ni enrobage"

Remarquable, je trouve, admirable se doit d'être, cette habilité, propre à une pincée d'auteurs, à traiter des thématiques usitées, ou pire, à cueillir des sujets d'une banalité relative et les magnifier, là encore, parfois sans y apporter quelque coquecigrue ni quelque moralité dirimante, mais un simple regard, puis cette facilité de donner vie et consistance à des personnages convenus qui, à mille lieux des deus ex machina, ne passent point les leurs, de vies romanesques, à en sauver, ni à guérir le monde à coups de salves impromptues. Limite - et là je vais citer une célèbre philoshophe du nom de Samantha Cortenbach - on pourrait les voir tourner en rond, manger des mouches, on adorerait quand même, parce que s'élance, entre les lignes fines, une douce mélodie, parce que réside, dans la vacuité de l'âme peinte avec grâce, une certaine poésie. Je sais, j'ai une âme de poète. Tout est dans l'esquisse.

Pour rester sur la forme, deux procédés stylistiques tirent leurs épingles du jeu des plus grand récits tant dans la construction globale que dans le ciselement des scènes. D'un côté, vous avez un Balzac ou un Zola - dans une moindre mesure - qui va, de prime abord, offrir un dépaysement généralisé, une vision détachée de la scène, commencer par peindre le décor, infiltrer le climat, décrire l'environnement, les douces pétales qui jonchent le jardin, le joujou cramoisi posé là, on ne sait pas pourquoi, pour ensuite y glisser crescendo un personnage après l'autre,
eux-aussi, brossés méthodiquement, de leurs morphologies à leurs traits d'esprits respectifs puis, seulement après cela, les mettre en action. Un procédé qui rebute souvent la populace à cause des longues descriptions passives que cela implique. de l'autre, vous avez un Flaubert, plus intrusif, qui va dégueuler la scène et toutes ses variantes sans jamais daigner la compartimenter pour offrir une fresque où actions et descriptions s'entremêlent. Dans ce procédé, plus immersif en général, subtilité se doit d'être maître mot pour éviter les "Julie aux yeux bleu-azurs et à la gorge profonde jette un regard noir sur Mathieu aux cheveux châtains à califourchon sur un gode vert-citron" nieunieu que l'on voit çà et là. Vous voyeeez ? Bon nombre de contemporains, dans le souci, sans doute appréciable, d'épargner aux lecteurs d'entières pages descriptives, empruntent cette voie et, bien souvent, y laissent leurs plumes. Au sale comme au figuré. Un bon point pour la Rouxinol qui s'y prend comme un rossignol. *Une chronique de Sexy boy sans une bien pourave, est-ce une chronique de Sexy boy, hein ?*

Tenez, au hasard.

"Soudain, son corps semble légèrement s'affaisser, comme vaincu par une grande lassitude. Même son visage se détend, la bouche crispée se relâche, les bras ballants tombent mollement le long du corps, et je crois un instant qu'il va éclater en sanglots. Il balaie toute la salle du regard : les élèves médusés, ceux qui esquissent un sourire amusé dans lequel pointe déjà la déception, les taches de moisissures au plafond, les fenêtres aux vitres sales, dépourvues de rideaux, l'extérieur où dégouline, imperturbable, la pluie hivernale. Il observe tour à tour Mme Gaudet recroquevillée, le tableau où la dernière phrase s'est achevée sur un mot incomplet mutilé par une grosse traînée noire, le feutre Veleda qui a roulé au sol. Ses yeux croisent les miens : il semble perdu."

Extrait pris au hasard, une petite scène de rien du tout, mais assez représentative tant de la légèreté que de la beauté de la plume ainsi que de ce style intrusif. On n'est pas dans l'étalage de longs-grands-gestes-mots ni dans du lâché de formules prémachées. L'écriture de Rouxinol, c'est le refus du trop par le trop qui parle trot et part tôt. C'est fin, précis et juste succulent.

La petite bête ! La petite bête ! Pour les plus chiants des lecteurs. Mademoiselle Rouxinol endigue son flot, la contenance est manifeste. Soit elle se bride volontairement, soit elle souffre réellement de la foulonite ou le syndrome de la prof conformiste, académique sur la moindre envolée. J'imagine qu'il ne doit pas être facile de s'en détacher mais je m'en tamponne le coquillard, je veux la gouache à peine réprimée que je perçois entre ces lignes. Ça reste propre, et bien au dessus de la mêlée turn over, mais faut que ça pousse, qu'elle se salisse un peu les mains, quoi ! J'suis certain qu'il y a matière à fomenter une connerie qui laisserait une empreinte dans la lignée des pionniers du Réalisme.

C'est bon, j'estime vous en avoir assez dit quoique quelques points n'aient pas été abordés. Comme les effluves du Brésil répandues passionnément, le parfait dénouement et j'en omets. Je préfère vous laisser découvrir tout ça. Moi, je vais m'amuser à mettre des extraits pasque c'est beau. Gnihiihiii.

À LIRE D'URGENCE !!!

Lecture effectuée en écoutant :
Mon enfance, Barbara
Piano concerto No 2, Rachmaninov
Bruch violon concerto No 1, Max Bruch
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Je me suis vite laissée happer par l'histoire et par la plume de Jo Rouxinol, fluide, précise, avec un vocabulaire changeant selon les personnages ou les lieux, de belles descriptions, légères, sans lourdeurs, laissant le lecteur s'imaginer très bien les différents lieux.
L'auteure nous invite dont à voyager entre Paris et le Brésil. Son personnage principal, Eva, travaille à Paris en tant que surveillante dans un collège, elle revient d'un long séjour au Brésil où elle avait tout quitter pour suivre celui qu'elle croyait être l'amour de sa vie. Eva est une jeune femme pleine de rêves, d'illusions et en même temps de désillusions (le titre prend d'ailleurs tout son sens lorsqu'on connait mieux Eva). Elle va vivre des moments merveilleux auprès de Daniel au Brésil, découvrir le pays, sa beauté, ses richesses, mais aussi l'autre face, la misère, les favelas, les enfants livrés à eux-mêmes. Elle fait de son mieux pour aider dans une association les enfants. Elle fera d'ailleurs de même en France dans le collège où elle travaille, les problèmes ne sont pas les mêmes, mais un enfant malheureux qu'il soit Français ou Brésilien, c'est un enfant malheureux...
On ne peut que s'attacher à Eva, à la suivre dans ses pensées, ses souvenirs, dans sa vie présente, ses défis professionnels. C'est une altruiste, elle aime aider les autres, les enfants comme les adultes. C'est une personne qu'on aimerait avoir en amie, bien que je n'ai pas toujours été d'accord avec ses prises d'opinion ou ses choix, elle reste un être humain qui a le droit de faire des erreurs de jugement et qui fait comme elle peut quand elle peut.
À travers les aventures de son héroïne, Jo Rouxinol fait passer de nombreux messages de tolérance, de compassion, d'amour, de peur, de haine, de fidélité, les problèmes dûs aux réseaux sociaux, les bagarres, la violence. Elle met en parallèle deux mondes que l'on pense totalement opposés, on ne connait bien sûr pas la grande misère pouvant régner à Rio, mais certains problèmes sont similaires, surtout lorsqu'il s'agit de l'éducation des jeunes et de leurs souffrances causées par une société défaillante envers eux.
J'ai apprécié cette lecture qui restera pour moi un beau voyage entre deux civilisations, au travers l'histoire d'une personne avec ses forces et ses faiblesses, humaine, amoureuse, enchantée et désenchantée par ce que la vie sème. Une personne à laquelle on peut facilement s'identifier.
Ce roman se lit facilement, l'alternance des scènes entre les deux pays rend la lecture addictive, la coupure se faisant toujours à un moment décisif, on a vite envie de savoir ce qu'il va se passer ensuite.
Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman. J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire et j'ai apprécié de découvrir la plume de Jo Rouxinol que je ne manquerai pas de suivre dans un prochain écrit. Je la remercie pour ce moment de lecture intense, c'est pour moi une très belle découverte et je vous invite à en faire de même.
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J'ai vécu cette histoire de l'intérieur, au plus près du personnage puisque pendant ma lecture, je suis devenue Eva. J'ai voyagé jusqu'au Brésil, j'ai chanté, dansé, aimé. Et puis j'ai souffert aussi. Beaucoup. Pour Eva, pour les autres. Sylvana, Lisa, Daniel, Juien, les professeurs, les élèves, les petits brésiliens... j'ai découvert un peu l'envers du décor brésilien, celui que l'on découvre en retournant les cartes postales. J'ai touché du bout des doigts le monde scolaire, ce qu'il a de grisant mais aussi de frustrant. 
J'avais peur de me retrouver dans une histoire banale de collégiens avec une fin aux allures de développement personnel, grossière erreur. Rien de tout ça. Ce roman n'a été qu'émotions, grâce et bonheur. Enfin façon de parler parce que j'ai aussi beaucoup pleuré... jusqu'à la fin.
Lien : https://surlestracesde.wordp..
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A peine remis de mes émotions d'une histoire qui m'avait bouleversé, un récit qui m'avait déchiré l'âme (Knysia de Odehia Nadaco), cette nouvelle lecture se voulait une transition douce avec cette belle couverture qui inspire d'abord l'ensoleillement, les couleurs foisonnantes, les fresques peintes sur les murs et inspirées, cela respire la vie et une certaine quiétude dans ce décor de carte postale, une tiédeur et une attraction visuelle qui donneraient presque des idées de vacances ...

A l'achèvement de cette lecture du Carnaval des illusions, ma première impression est totalement proportionnelle au désir de vivre encore et toujours des moments intenses et inoubliables, marquant et ce fut une nouvelle fois la preuve que les bonnes histoires font les bons romans, les personnages bien retranscrits dans le texte donnent un ressenti aiguisé et surtout cette empathie qui vous fait coller au plus près, qui vous fait vivre à travers les yeux de la narratrice principale, à la première personne donnant encore plus d'amplitude, de force de pénétration, un regard de tous les instants.

Une histoire qui m'a happé dès les premières lignes pour m'entraîner sur les traces d'Eva, cette surveillante d'un collège de la banlieue parisienne qui aspire à devenir ... enseignante.
Cette immersion au sein d'un établissement de 700 élèves impressionne par son rendu réaliste, pas de l'à peu-près, pas de concession, c'est brut de décoffrage dans les faits et le vécu, par des sources extérieures, j'ai appris que l'auteure n'est pas étrangère à ce milieu scolaire, qui de mieux alors pour insuffler dans les mots cette vibration et cette énergie unique qui sonnent vrai, touchent juste là où ça fait mal, les turpitudes liées à l'intérieur des salles de classe, les bruits de couloir au sens propre comme au figuré, les problèmatiques inévitables et malheureusement d'actualité comme le harcèlement, les bagarres, les jalousies contrastant avec les rumeurs folles, les réseaux sociaux qui amplifient les phénomènes, une mico-société qui affiche une devanture honorable quand ce n'est pas un tout autre visage, une fois les grilles de l'enceinte ... refermées.

Mais le carnaval des illusions c'est avant tout une histoire ... d'amour. Cet amour de l'autre, l'attachement nostalgique d'un autre pays le suppléant, le fait d'avoir vécu, expérimenter par tous les pores de la peau cette "autre" culture rend certaines contraintes du quotidien illusoire, dérisoire et tellement futile. L'auteure sait raconter, pour un premier roman, c'est d'une maîtrise affolante, encore une fois, il ne s'agit nullement de complaisance, aussi ce livre est sorti en juillet 2016, depuis le temps des étoiles et le rêve dévoré sont venus s'ajouter à sa bibliographie.

L'amour naissant, l'amour qui se vit à 100 à l'heure, l'amour qui se vit dans l'instant présent, l'amour rend aveugle, l'amour qui se berce d'illusions, l'amour qui déchire et fend l'âme, l'amour exclusif, l'amour qui fait virevolter deux coeurs à l'unisson, l'amour qui atteint une apogée, une vitesse de croisière et puis ... et puis ...
A l'image de la vie, naissance, développement et une fin qui peut surgir à tout instant, nul ne peut la prédire, encore moins l'empêcher si les voies du destin l'ont décidée, cette fin qui sonne le glas de tout, qui amorce et annonce la mort.
Une histoire émouvante, triste, gaie, pas de misérabilisme ou romance à la guimauve insupportable, Eva est une jeune femme qui tente de mettre de l'ordre dans sa vie, à suivre sa destinée malgré tout, à tracer sa route, à essayer de tourner la page d'un passé plein de ressentiments et de déchirements à tous les niveaux, à essayer d'aller de l'avant, de tenter de retrouver le chemin de la rédemption et du pardon, à canaliser cette énergie qui la fait monter et descendre de ses souvenirs, cette mélancolie qui l'habite et lui fait perdre tous ses moyens, le vide de l'autre, l'absence de l'autre, la persistance et cette puissante rémanence lui font alterner présent et passé, présence et absence, vie et mort, jour et nuit, rien n'est jamais fortuit, rien n'est jamais un tout, le récit se déroule sur une année scolaire complète, le sentiment de pénétrer au coeur de confidences, de l'intimité fourvoyée, de fouler des territoires interdits ou de violer la confiance immaculée régnant dans cette école de la vie. Afin de mieux masquer ce qui se trame derrière l'esprit d'Eva, ses blessures secrètes.
Rarement j'ai trouvé l'alternance de courts chapitres sonnant aussi juste et équilibré à ce point, un équilibriste qui a réussi un premier tour (roman) avec une mastria qui frise la perfection, une délicate et sensible lecture.

Un miroir, une dualité juxtaposant l'avant et l'après, Eva est troublée, amère, un constat d'échec et l'espoir qui lui tend les bras, la perspective d'une vie nouvelle, d'une nouveau départ, tout lui reste à faire et à accomplir, elle prend le mal en patience, à travers son personnage, aucun jugement ni certitude, le contact avec les autres membres du personnel , la connaissance améliorée de jour en jour lui permettra-t-elle de trouver sa voie, sa résonnance, sa propre réalité et surtout sa quête identitaire.
Autant de questions sur son passé, ses origines qu'elle cherchera à comprendre, à soulever, à gratter sous la surface pour atténuer ses peines et souffrances, le deuil est également nécessaire et inévitable, arrivera-t-elle à pardonner aux autres et à ... elle-même ?
Montre-moi ta bibliothèque, je te dirai qui tu es ...
Montre-moi tes yeux, je te dirai qui tu ...
Montre-moi tes mains, je te dirai qui ...
Raconte-moi ta vie, je te dirai ...

La découverte de l'amour s'accompagne souvent d'épisodes qui succèdent à des doutes, à des incertitudes, à l'espoir, à la renaissance, à la promesse d'un avenir prometteur et radieux, rien ne semble alors enrayer la mécanique implacable des sentiments, cette force émotionnelle qui vous inspire et vous aspire dans les volutes de l'évanescence, de l'émoi démultiplié, de jaillissements incontrôlables, de poésie irrésistible, dans cette histoire touchante et jamais larmoyante, la musique a une place importante et avec elle, tout ce qui l'a rend encore plus belle, les mouvements, la créativité, l'exaltation, tout le charme et la beauté d'une culture, d'un état d'esprit, d'un pays. Plus d'une fois, cette alternance liant le présent dans ce collège modeste pavillonnaire contraste viscéralement avec la majestueuse et faste beauté des pas d'Eva dans cet "autre" vie.

On s'est toujours posé, à un moment ou un autre, cette question lancinante et plein de sous-entendus, d'où venons-nous ? Quel sang circule dans nos veines pour comprendre ce que nous sommes devenus ? Quels ont été les prémices de nos ascendants ? L'essence originelle de tout un chacun circule dans le tourbillon de la vie et de l'espace-temps, cette frontière qui sépare les vivants et les morts, les épreuves et les obstacles qui jalonnent les chemins de nos vies, l'existence est une longue traque de soi-même, dans les fluides corporelles et réminiscences, les rêves et la réalité qui la harponne sans grâce, sans ceinture de sécurité, sans fusible, sans filtre, c'est une lecture qui m'a littéralement chamboulé, m'a poussé à la réflexion, m'a fait prendre conscience de la fragilité de la vie, du temps qui passe, de l'importance de vivre l'instant et de ne pas toujours remettre au lendemain ce qui peut être fait aujourd'hui, une lecture est un acte solitaire, un plaisir, un moment de détente, une prise de conscience et un reflet de son propre miroir, un état d'apesenteur qui vous fait sentir autrement, le carnaval des illusions est une berceuse sucrée qui se lit d'une traite, délectable à souhait, un roman chatoyant, des sensations énivrantes, du bruit et de la fureur, un mélange de fièvre du samedi soir mêlée à la crudité d'un quotidien qui ne réchigne pas devant son prochain, un fatalisme désolant, un chagrin infini, une peine traumatisante, des cicatrices, des plaies ouvertes, pensées éphèmères et elliptique mais indélébiles dans toutes ses terminaisons nerveuses, toujours cette ambivalence dans la psyché d'Eva, une âme torturée mais toujours pleine de lucidité somme toute, Eva est pleine de contradictions, de révolte intérieure, au bord de l'implosion, Eva est l'incarnation de tous les êtres blessés et paradoxalement qui s'accroche à la vie, qui survit, passionnée et naturelle, à la recherche du temps perdu pour mieux ... avancer, tracer sa route et son destin.

Une alternance de chapitres courts qui prend le lecteur dans les affres de plusieurs histoires ayant chacun un point de chute et son lot de surprises et de révélations, des personnages hauts en couleur et plein de verve, l'auteur rend les lettres de noblesse à ce qui m'importe et me sensibilise au plus haut point, la compassion éprouvée à l'égard des personnes vulnérables, solitaires, la lutte contre les forces du mal, de la force brute, contre la violence sous toutes ses formes, contre la bêtise humaine dans ses plus folles entreprises et par tous les moyens, contre la passivité et l'aveuglement de la société devant certains enjeux fondamentales quant à la dignité humaine, la liberté, le respect des autres et de soi-même, la faculté à s'adapter, les possibilités de solutionner des problèmes sont légion et pourtant, faut-il attendre avant qu'il ne soit trop tard, faut-il des victimes pour enfin réagir et mettre en place des dispostifs ou des soupapes de sécurité, prévenir c'est guérir dit-on mais actuellement, où en sommes-nous ... réellement.

Un premier roman brillant, tourbillonnant, plein de vie, bien maîtrisé de bout en bout, chaud devant dans une certaine partie qui alterne un quotidien crédible et souvent âpre, sans état d'âme, pourtant toujours ces fulgurances qui saisit le lecteur de façon inattendue, surprenante donnant alors une lecture simplement harponnante, émouvante avec une fin qui achèvera le lecteur dans ses derniers retranchements, certains retours de lecture reprochaient à l'auteure de n'avoir pas été assez loin ou qu'elle ne prenait pas de risque, je vais vous avouer tout simplement ceci, c'est un dosage subtil, parfait équilibre entre le passé et le présent, une dichotomie harmonieuse qui va inexorablement vous pousser vers ce dénouement ahurissant, inattendue et d'une puissance émotionnelle conséquente. Donc acte.

Bravo à Jo Rouxinol pour son premier roman qui m'a touché, attendri, bouleversé au plus haut point, comblé dans la perspective de lire une nouvelle très belle histoire parmi toutes les autres déjà lues et celles figurant encore dans ma liste de livres à lire, je n'oublierai jamais d'abord Eva mais aussi tous les autres personnages, qu'ils soient du passé ou du présent de l'héroïne, Eva Cantagalo.
La vie est compliquée, dure, des épreuves douloureuses et de souffrances mais aussi pleine de promesses et d'illusions ...
"lalalaia"

Le Carnaval des illusions de Jo Rouxinol est un roman auto-édité, à lire sans tarder pour tous les lecteurs passionnés par la vie.
Tout comme pour le précédent roman lu et chroniqué, Knysna de Odehia Nadaco, j'attribue un coup de coeur pour le carnaval des illusions de Jo Rouxinol❤️

Je dédie cette chronique à Laurence❤️
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