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Le premier roman de Marie Rouzin est une longue mélopée, poétique autant que douloureuse, d'une mère violentée à la recherche du père de ses jumeaux.

Une longue errance, des endroits mystérieux, une violence latente et au milieu de ce chaos, des hommes et des femmes qui tentent de résister. Un combat qui semble pourtant perdu d'avance tant ils semblent broyés par un système qui a fait de la répression la première des règles.
Dans les premières pages de ce court roman, Marie Rouzin nous parle d'une vieille femme dont on va retrouver le cadavre. Une vieille qui s'était enfuie de la pension où elle séjournait pour tenter d'atteindre l'entrée des Enfers «pour y trouver son homme, mort l'année précédente». Elle nous parle aussi d'un homme qui voulait s'immoler par le feu. La poignée d'hommes et de femmes qui sont témoin de ces drames plient leurs tentes et prennent la route pour µéviter les emmerdes».
Parmi eux, une femme avec un ventre énorme. Andronica est sur le point d'accoucher. Elle parviendra à atteindre la roulotte de la vieille Sybille pour y mettre au monde deux garçons, Achille et Ido. Deux enfants nés d'un viol qu'elle prend avec elle pour les présenter à leur père : «Nous allons le trouver, ce fils de chien, qu'il approuve le nom de mes enfants et qu'il reconnaisse son acte. Ensuite je partirai et jamais plus il ne me verra, ni les enfants, qui ne seront jamais siens, parce que c'est avec violence qu'il les a mis dans mon ventre et cette violence lui enlève à jamais le droit à la douceur d'avoir des enfants.»
Accompagnée dans son périple périlleux et hasardeux par la narratrice, Andronica va croiser des hommes résignés et harassés, mais aussi des hommes en colère. Sur le chantier où elle espère trouver le père de ses enfants les cadences infernales, l'organisation du travail, la hiérarchie et les risques permanents ne sont plus acceptés sans rechigner. le vent de la révolte se lève…
Avec des phrases courtes qui résonnent comme des incantations, Marie Rouzin fait se rejoindre le combat d'Andronica et celui des ouvriers dans un creuset incandescent. Parviendront-ils chacun à leurs fins? C'est ce suspense qui tiendra le lecteur en haleine jusqu'à la fin du livre.


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En lisant Circulus, je pense au Caravage : lumière nouvelle.
Présence des corps très humains, sensuels : les exilés.
Ecrit sensible dans un clair-obscur. L'humanité brute et vraie.
Le visible de ces êtres "aux pieds couverts de poussière", ces naissances dans un grand format rouge, rouge.
Images de mort, images de vie, révolte, lâcheté et abandon.
Très beau regard sur l'humanité en mouvement.
Merci
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Ce voyage initiatique m'a laissé sur le bord de la route du début à la fin. Je n'ai pas accroché a cette histoire qui nous mène dans les pas d'Andronica, jeune mère qui recherche l'homme qui a abusé d'elle et lui a fait des jumeaux. Enfin, ce n'est pas vraiment Andronica que l'on suit mais une jeune fille muette, dont on ne sait pas le nom, qui nous conte ce qu'elle voit et suit Andronica dans sa chasse à l'homme.

Un roman sombre dont je peine a trouvé quelque chose de positif ou que j'ai aimé pendant ma lecture... si les 6-7 dernières pages. Peut être parce que nous suivions enfin cette jeune fille sans nom dans son périple personnel et plus celui d'autres personnes qui l'accompagnait.
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Autre premier roman à découvrir dans cette rentrée littéraire 2018, cette fois du côté des éditions Serge Safran : Circulus de Marie Rouzin paru le 13 septembre dernier. Un texte original sur les traces d'une femme, tout juste mère de deux petits garçons, fruits du drame. Sur les traces de la fondation de Rome, à la recherche de sa destruction. Lettres it be vous en dit plus dans les lignes qui suivent.

# La bande-annonce

Dans les bois, à la périphérie d'une très grande ville, une jeune femme solitaire rencontre une future mère, Andronica. Elle l'accompagne dans une roulotte pour assister à son accouchement. Naissent deux garçons, fruits d'une grossesse non désirée. Commence alors un long voyage pour ces deux femmes, bientôt rejointes par d'autres, pour retrouver le père. Avec la volonté farouche de les lui faire reconnaître.

Ce voyage initiatique est riche de rencontres : une veuve vendeuse de beignets, une femme éperdue de colère, deux frères prêts à élever les enfants, des ouvriers sur un chantier, une troupe de cirque.

Violence et difficulté d'exister prédominent dans cette quête non sans le lyrisme d'une parole quasi incantatoire.

# L'avis de Lettres it be

Née à Bayeux en 1978. Marie Rouzin fait partie de la cohorte d'auteurs faisant publier leur tout premier roman en cette belle année 2018. Un premier roman à retrouver du côté des éditions Serge Safran, une maison ambitieuse décidée à mettre en avant des textes pas tellement comme les autres. Et de nous offrir encore un exemple…

Une femme enceinte au possible, une roulotte, un bois sombre, une ville en proie aux ténèbres… C'est le cadre « façon fin du monde en devenir » que propose Marie Rouzin dans son livre, Circulus. Un cadre fort, posé avec sérieux et application, pour ouvrir les portes d'une histoire (courte, la faute à des interlignes au-dessus de la moyenne) mais qui sait briser le souffle. Féminisme, complainte d'un monde qui meurt, défense des petites gens des terres d'ici ou d'ailleurs… le mélo-dramatisme de ce texte fait se croiser les thématiques et les interprétations, sans pour autant noyer ce Circulus dans un tourbillon de n'importe quoi. Même si les conclusions seront plurielles selon les lecteurs, force est de constater que Marie Rouzin donne à son texte les frontières nécessaires pour éviter l'infinie compréhension. Et déjà, il fallait le faire.

C'est un conte noir, nuageux que propose Marie Rouzin pour son tout premier roman. Avec Circulus, l'auteure originaire de Bayeux fait le pari d'un texte violent, où l'engagement ne rime pas avec une simplicité d'idée comme on peut, à regret, le rencontrer souvent ailleurs. Mention spéciale donc, ne serait-ce que pour le fait d'avoir osé. Osé proposer un texte ambitieux comme Circulus.

Découvrez la suite de la chronique sur Lettres it be
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Circulus est un roman de révoltes, de colères, de cris lancés par plusieurs voix, toutes entendues et redites, pour nous, lecteurs, par une jeune femme, qui elle semble sans colère, sans révolte, puisque d'elle on n'apprendra rien, presque rien. Mais ce qu'elle raconte des autres nous attrapent à la gorge, c'est l'injustice, l'inégalité, la cruauté, la violence, la naissance, le vide, et aussi les gestes, les mots, les rencontres qui apaisent. Les mots que la narratrice dit sont ceux des autres, avec leur difficulté à sortir avec leur français mal dit, car ils sont des errants, des gens du voyage, des migrants, ils cherchent tous à être eux-mêmes, à être identifiés ; l'importance du nom, avoir un nom, c'est ce qui pousse ces femmes et ces hommes à la colère et qui finalement les fait bouger, se déplacer, se rencontrer..
Le livre s'ouvre sur une femme silencieuse mais les bruits de son récit restent longtemps dans ma tête.
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Le 1er roman de Marie Rouzin illumine la scène littéraire d'un éclat de lumière incandescent. La protagoniste, Andronica, pulvérise l'atmosphère de son corps robuste, de sa voix puissante qui porte loin ses paroles pour se faire bien entendre, au-delà du périphérique.

Dans sa foulée, avec ses jumeaux sous le bras, elle entraîne des personnages en quête de reconnaissance, des femmes surtout, et la narratrice, quasi muette.

Tout droit sortis d'un film de Dino Risi ou de Fellini, dans un lieu jamais nommé, des migrants, des gens du voyage, des ouvriers se côtoient et ensemble, ils poussent un cri d'espoir. Un long cri qu'il faudra bien que quelqu'un entende. Et pas seulement le lecteur. Espoir d'une vie meilleure, espoir de pouvoir vivre dignement.

Comme dans "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez, il est question de ville imaginaire, de solitude parmi la multitude, de gitans, de prophéties, de guerre et de violence. Et comme l'écriture, aérienne, s'envole vers un lyrisme quasi élégiaque, j'ai pensé à cette épopée romanesque.

La fin, magnifique, éclaire encore un peu plus le roman, et donne sens à son titre.

Le Prix littéraire de la ville de Caen a été décerné à Marie Rouzin pour ce 1er roman.
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Circulus s'ouvre sur un battement de paupière subit ; celui d'un regard silencieux sur un monde tapageur. de cette narratrice qui nous tiendra la main tout au long du récit, nous ne saurons jamais rien, si ce ne sont des bribes d'émotions éparses. Muette, solitaire, presque invisible, nous la retrouvons échouée dans un bois où s'agitent des voix diverses. Telle une naufragée sur une île à découvrir, cette voix inconnue est un corps fantomatique qui erre dans un récit cacophonique. Et le monde lui apparaît dans toute sa nudité avec autant de force que sa propre présence est une absence aux yeux des autres. A son réveil, on se dispute autour d'un corps ; celui d'une vieille, morte et recroquevillée dans une caisse en bois. Scène disparue aussi vite qu'elle nous est apparue : voici à présent notre narratrice suivant les traces d'Andronica. Quel étrange prénom que celui de cette femme. A la fois poétique et brut, il nous incite inconsciemment à donner à ce personnage flamboyant les traits d'une Andromaque vigoureuse, mère modèle et femme combattante. Andros, l'homme, Niké, la victoire. Un nom mythique pour une femme invincible. Justement, Andronica est enceinte. Elle attend deux enfants d'une relation forcée dont elle entend bien tirer réparation. Jamais décrite, elle nous apparaît uniquement à travers les sursauts de son corps sur le point de donner la vie, de sa colère fougueuse qu'elle projette partout autour d'elle. A défaut d'avoir des droits, Andronica a une histoire : celle d'une beauté en colère, une femme combattante prête à tout pour être reconnue et offrir à ses enfants autant de dignité qu'elle a de verve.
Elle accouchera dans la douleur dans la roulotte de la vieille Sybille. le regard admiratifcvt_circulus_530 de notre narratrice muette offre le spectacle d'un corps déchiré, hurlant de douleur, dont finiront par s'échapper deux jumeaux, Achille et Ido. Redevenu tranquille et pur, le corps d'Andronica a tout à coup les apparences d'une madone nourrissant ses enfants dans un apaisement nouveau.Mais seul le père de ces enfants peut valider leur nom. Et comme la vieille Sybille tempête pour changer Ido en Auguste – un « nom de clown » pour la mère- la jeune femme décide de partir à la recherche de son bourreau pour obtenir la reconnaissance de ses enfants. Et notre narratrice sera sa première compagne de voyage.
Alors que le pèlerinage d'Andronica touche à sa fin, un nouvel événement bouleverse son objectif. Au bord de la route, un homme s'immole sans parole, sans protestation. Y succède alors une nouvelle bataille menée par la nouvelle mère. Une bataille pour leurs droits qui réunit femmes, ouvriers, gens du cirques, figures sans nom. Et si notre narratrice muette est trop silencieuse pour ces manifestations tapageuses, elle finira par trouver sa place dans ce monde où elle n'est que spectatrice.
Les deux femmes entament ainsi une traversée à la périphérie digne de l'Odyssée. La première muette autant que la deuxième est volubile, elles nous entraînent sur une route où l'humanité toute entière est donnée à voir dans son plus simple appareil. Dénuée d'artifice, de mensonges ou d'apparats, elle existe dans son dépouillement le plus complet. Nous y découvrons des réfugiés, des prostituées, des mendiants, des abris précaires, des sans papiers exploités au coeur de grands travaux. Mais aussi des morts, des corps sans nom, des identités envolées. Et puis, au fur et à mesure de leur traversée, d'autres femmes et d'autres hommes se joignent à ce cortège bigarré. Teli, la veuve d'un immigré mort sur un chantier, ajoute une touche de douceur à ces figures violentes. Tara, quant à elle, est une migrante qui a fui la guerre pour retrouver les combats d'un pays qui la rejette. On fait sa rencontre à l'entrée d'une bouche de métro, où elle maudit le monde entier dans un monologue assourdissant. Odyn et Faustin, figures douces de l'homme, sont des SDF installés sur le bord du périphérique. Sur ce tableau essentiellement féminin où la virilité côtoie la monstruosité, ceux deux frères dont se réconcilier les combats de tous les sexes.
Le roman de Marie Rouzin se déroule comme un long poème où l'on souffre, rit, pleure et s'exclame au gré de ses personnages. Parfois effréné, parfois indolent, le rythme des pages est seul maître des intentions du lecteur. Avec une écriture crue, présente parfois jusqu'à la violence, l'auteure nous entraîne dans un voyage initiatique porté par la figure époustouflante d'Andronica où l'on va à la rencontre de ces être « aux pieds couverts de poussière« . Sombre et terrible, plein d'espoir pourtant, leur monde est comme une peinture de van Gogh : à la laideur des personnages répond leur fureur d'exister. C'est aussi un manifeste du corps ; corps souffrant sur le point de donner la vie, corps libéré, corps d'une mère nourrissant ses enfants, « son armée« . Dans ce roman écrit comme un jet, la mort côtoie la vie, la lâcheté côtoie la révolte, le vide la naissance et l'injustice la cruauté. Au coeur de ce tableau où les contraires s'épousent dans un fracas assourdissant, les mots et les rencontres parsèment de tendres touches de clarté.
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Circulus commence et finit par une scène étrange où la narratrice, une femme solitaire privée de parole échoue comme attirée par son destin.
Avec elle, on entre silencieusement dans un bois à la périphérie d'une grande ville. Là, elle rencontre Andronica, une femme enceinte de jumeaux, pétrie de colère, des hommes désespérés et une vieille, morte et recroquevillée dans une caisse en bois. Après avoir brûlé le cadavre, tous s'enfuient. La narratrice suit Andronica dans la roulotte de la vieille Sybille où elle accouchera dans la douleur. le premier enfant se nommera Achille. Alors qu'Andronica est évanouie, Sybille baptise le second Auguste. A son réveil, Andronica s'y oppose, préférant le prénom d'Ido. Seul le père, un compagnon de route qui l'a violée, peut valider le nom de ses fils. La muette accompagne Andronica dans sa recherche du père sur les chantiers de la ville.
« Elle sera le témoin de tout ce que je vais faire pour que mon enfant ait un nom digne, un nom d'homme. »
S'ensuit alors comme une comptine où chaque personne croisée se joint à Andronica, cette beauté en colère portant fièrement ses fils. Teli est la veuve d'un immigré mort sur un chantier. Tara, migrante qui a fui la guerre pour retrouver les combats d'un pays qui la rejette, déclame ses paroles violentes, maudissant le monde entier. On s'arrête un instant sous la tente des frères Odyn et Faustin, des SDF installés sur le bord du périphérique.
« Aucun d'entre nous ne devraient être dehors. »
Sans eux, les nombreux chantiers de la ville ne se feraient pas.
Ouvriers, gens du cirque, femmes, tous forment un cortège pour faire valoir leurs droits, celui de rester sur le sol de ceux qui les exploitent dans les chantiers. Cette réunion devient presque festive, matérialisation de quelque chose de beau. Enfin!
Andronica, femme majestueuse, itinérante depuis sa naissance, se veut en guerre pour avoir le droit de dire non. Elle entraîne dans sa fougue tous ces laissés pour compte qui n'ont parfois d'autre issue que l'immolation, la violence ou la fuite.
Ce voyage initiatique dans le monde des migrants, itinérants, en combat permanent pour leur survie est beau, porté par le personnage courageux d'Andronica. J'aurais toutefois aimé en savoir davantage sur le personnage de celle qui nous donne à voir, sans parole, ce monde à notre périphérie. Elle peut sans doute nous représenter, nous qui sommes souvent sans voix face à ces malheureux, incapable d'agir. Peut-être simplement leur donner une existence, une écoute le temps d'une ronde, d'un cercle, d'une figure acrobatique en attendant un nouveau soleil.
Un bon premier roman.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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En périphérie d'une grande ville, la narratrice, une jeune femme perdue dans un bois, dont nous ne serons rien, regarde un groupe de plusieurs personnes autour d'un feu dont une très vieille femme dans une caisse et une femme enceinte. Cette dernière lui propose de les rejoindre. Elle va la suivre, sans un mot, jusqu'à sa caravane où elle accouche de jumeaux, issus d'un viol. Andronica, tel et son prénom crie sa colère contre le père de ses enfants et la vieille femme qui l'a accouchée et s'est permis de donner un prénom au dernier né alors qu'elle était évanouie.
Il lui faut absolument, enfin c'est ce qu'elle veut, retrouver le père, qui l'a violentée, pour qu'il nomme les enfants, entérine les deux prénoms et ainsi, reconnaisse son acte et ainsi, efface l'affront de l'accoucheuse.
Les deux femmes et les jumeaux entrainent avec elles d'autres femmes en colère rencontrées au cours de leur périple.
J'ai traversé avec elles, un territoire fait d'abris précaires, de réfugiés, de sans-papiers exploités dans les grands travaux qui parsèment la périphérie ceci, bien entendu, sans aucun contrat de travail. Beaucoup de morts sans nom, sans sépulture décente jalonnent les constructions.
La colère d'Andronica qui la gueule à plein poumons va attirer un attroupement. Les ouvriers des chantiers arrivent, écoutent. Les langues se délient, les colères sortent, les larmes jaillissent.
« C'est comme nous, à dit un autre homme, nous avons déjà un travail, il faudrait donner un nom à ce travail, il faudrait que ce travail soit reconnu.
Entendus, il faudrait que nous soyons entendus, a dit un dernier. »
Ce road street trip, voyage initiatique, voyage de la reconnaissance, de l'autorisation à s'exprimer, de la demande de reconnaissance des autres. Peut-être permettra t-il à ces hommes et femmes d'être reconnus, de pouvoir être nommés, d'avoir un nom.
Une démarche singulière ? le silence de la narratrice renforce le cri d'Andronica et des autres. Ce voyage lui permettra peut-être de trouver sa voie et retrouver sa voix.
Un récit singulier, original qui crie ce besoin du nom qui nous différencie les uns des autres. J'ai apprécié que les coups de gueule d'Andronica amènent les gens à se regrouper, à leur permettre de parler, d'oser le faire.
Circulus, cercle qui entoure les femmes et qui grandit, s'exprime, crie ; cercle vicieux de la pauvreté, cercle de la piste de crique, cercle de la violence… Un premier roman court mais fort, avec une note d'espoir ou d'espérance.

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Lu dans le cadre de la Rentrée littéraire 2018 17ème Prix FNAC
Cette lecture m'a laissé en lisières de cette histoire où je n'ai pas retrouvé le voyage initiatique, ni la colère grondante de la révolte des sans-logis, sans-papiers et autres violences de notre monde dit moderne.
Une femme erre en lisière d'un bois où elle rencontre Andronica femme en colère sur le point d'accoucher de jumeaux. Elle la raccompagne au camp où elle semble vivre. Elle reste là, passive comme un chien qui aurait trouvé son maître mais sans la spontanéité ni l'affection que celui-ci manifesterait en pareil cas.
« Moi, à cette époque, j'étais sans but et sans vigueur, j'errais dans cette ville comme dans des limbes. Mon corps était moins qu'une chose et mes pensées sans objet me trainaient ça et là, comme un vieux chien en laisse, entre les murs et les rues. J'aurais pu m'accrocher à n'importe quoi tant j'étais fatiguée, lasse, sans idée. »
188 pages de narration, avec une faune humaine dont le lecteur ne peut appréhender les caractéristiques.
Andronica est en colère, mais quelle colère, elle gueule où et comment, pas de dialogues (c'est toujours sous forme indirecte), ceux-ci sont racontés, d'où ce sentiment permanent d'être à l'extérieur. le vocabulaire est pauvre et souvent inadapté par exemple page 48 : « Elle m'a regardé, avec un regard absent mais très intense… », un regard absent ne regarde personne et n'a pas d'intensité car il reste flou.
J'ai trouvé ce roman vide, désincarné, le lecteur n'éprouve ni empathie, ni sympathie, ni antipathie pour aucun des personnages. C'est d'autant plus dommage que les romans avec pour héros des laissés en lisière du monde amène ceux qui les croisent à éprouver une multitude d'émotions.
Un roman en forme de pantalonnade qui ne m'a pas séduit.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 26 juin 2018.
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