Sarah Dearly, tome 1 : Mordue

Je bus une autre gorgée de mon cocktail tout en admirant le coucher de soleil. Peut-être qu'au fond, les vampires pouvaient être des héros de contes de fées et vivre heureux ensemble, pour toujours.
Qui sait ?
Ou peut-être était-ce encore la tequila qui parlait.

Je me fichais bien désormais que ce soit du sang. Sang humain, sang de vampire, sang de porc... ou même du sang de hamster. Allez, viens voir maman.

C'est drôle, parce qu'on dirait que la réunion hebdomadaire des Vampires Anonymes se tient dans le vestiaire de mon repas de noces.

- Parce que, idiot, je suis folle de vous.
- Ou peut-être êtes-vous juste un peu folle.
- C'est une possibilité. Mais voilà, Thierry, je crois que je vous aime. ça n'a aucune importance si vous ne partagez pas mes sentiments. C'est la vérité. Je vous aime. Et si cela signifie rien pour vous, si vous voulez sauter parce qu'il ne vous reste rien dans cette vie, alors faites-le. Mais sachez que je serai juste derrière vous.

- Tu as essayé de me tuer, idiot. Deux fois.
- Et maintenant je voudrais t'embrasser. Tout le temps.

Thierry était un livre de milliers de pages, à la couverture de cuir inusable, mais les pages se fanaient. Et l'histoire qu'elles racontaient était de nature à vous tenir éveillé la nuit en vous demandant ce qui se tapissait dans le noir.

J'espérais que plus je la regarderais, plus je verrais des défauts remontés à la surface. Peut-être un poil, ou un bouton. J'aurais même été contente de constater que sa zone T était plutôt grasse. Mais rien. Elle était aussi parfaite qu'un mannequin sur une couverture de magazine, et ces filles, elles, étaient retouchées.

Il me fit un bref signe de la tête, puis il s'éloigna à sa façon très raide. Sérieusement, je me demandais où il avait pu trouver un balai assez petit pour se le fourrer où je pensais.

Je n'en bus qu'une partie. Et bon sang, c'était délicieux ! Je me dégoûtais terriblement, mais c'était quand même mieux que de me mettre à genoux pour téter des doigts.

Je sentis presque une sorte de communion entre Peter et moi, mais c'était impossible, parce que c'était un psychopathe, et la dernière fois que j'avais vérifié... je n'en étais pas une. (p. 408).