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Ce roman à l'écriture poétique est difficilement classable et sans me déplaire vraiment, j'ai fini par trouver les cent dernières pages laborieuses à lire (sur un livre qui en comporte environ 300, c'est quand même beaucoup !).

Samuel Vidouble , jeune diplomate se porte volontaire pour une mission aux frontières de l'Europe de l'Est dans un pays qui, s'il n'est jamais vraiment cité ressemble fort à la Lettonie.

Il a choisi cette destination en grande partie sur un rêve de gosse : il s'était inventé un pays imaginaire au bord de la mer Baltique.

Et le roman est à l'image de ce choix, entre pérégrinations hasardeuses, souvent alcoolisées et onirisme dans un pays plongé dans un hiver interminable et qui se sent en permanence menacé par son géant et encombrant voisin .

Lorsque le dégel arrive enfin, la gangue de glace qui retenait les eaux des fleuves et de la mer, en fondant fait disparaitre également le fil de la raison de notre héros qui erre entre le passé douloureux du pays et les rêves cauchemardesques ...

Rencontre intéressante avec Lothar, un Suisse à la recherche des derniers Lives et féru de sagas mais qui n'a pas plus les pieds sur terre que Samuel ...

Ce qui parait au départ une réflexion sur le hasard , voire l'inanité des frontières se transforme assez rapidement en errance alcoolique.
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Le géographe Samuel Vidouble (le double de l'auteur) fuit l'Ouest qui a pris pour lui la figure d'un "cauchemar aseptisé" et a décidé de se refaire une santé mentale dans les marges septentrionales de l'Europe. Retenu pour un stage dans une ambassade, il pose donc ses bagages dans un pays qui ne sera jamais nommé, mais qu'il dit être sur les rives de la Baltique. Quelques indices semés ça et là – la présence aux frontières d'un grand voisin menaçant – nous laisse penser qu'il peut s'agir d'un pays balte. Un ultime indice en page 64, la date de la fête nationale, permettra au curieux de mettre un nom sur ce pays. L'ambassade lui confie la tâche de rédiger un rapport sur la frontière maritime dudit pays. Et c'est parti pour une rencontre avec une géographie, une histoire, un peuple, des femmes, un climat.
L'écrivain-géographe se révèle être un poète, un peintre des lointains et des rêves. Beau livre !
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Samuel Vidouble, jeune géographe, est envoyé pendant neuf mois comme volontaire international à l'Ambassade de France dans un petit pays aux confins de l'Europe, marqué par les influences de tout le continent, nordiques, germaniques, russes et même italiennes, au bord de la mer Baltique.
Là, l'ambassadeur, qui semble surgir d'un autre siècle, lui confie la mission de proposer une délimitation des frontières maritimes du pays, ligne rouge objet d'un délicat contentieux.

Malgré toutes ses recherches, la mission reste au point mort. Samuel Vidouble visite, sort et s'amuse, séduit et boit beaucoup, mais tandis que l'hiver et le gel recouvrent et figent le pays, il est gagné par un sentiment d'irréalité et en vient à douter de tout, de l'existence de la frontière et même de celle de ce pays, miette d'Europe au nom romanesque et d'un autre âge, La Grande-Baronnie.

«Journées de plus en plus brèves. Neiges de plus en plus abondantes. Novembre avive le sentiment de vivre nulle part. Sentiment doublé bientôt de celui de vivre hors du temps.
Les Anciens jugeaient que le temps s'écoule différemment sur une île. Ce pays – permettez ce sophisme – serait donc une île. Mettons des îles, oui, une espèce d'archipel chimérique inventé par un idiot et situé dans un angle mort de l'Europe.»

La quête géographique s'enlise, mais des replis de cette quête infructueuse et de l'exploration du pays surgissent des fragments d'une Histoire sombre comme de mystérieux avertissements, chiffres bleus tatoués sur un poignet entrevus, exploration de l'ancien ghetto, et leurs résurgences contemporaines avertissant d'une proximité toujours possible de la catastrophe.

«la seule vraie frontière n'était pas sur les cartes, n'était ni naturelle ni arbitraire, n'était pas une ligne rouge imaginaire mais une ligne rouge bien réelle, une frontière profonde historique, mémorielle, corporelle, qui n'avait pas tranché l'Europe car il n'y avait jamais eu d'Europe mais qui avait tranché des bras et des jambes, des cous, des coeurs, des langues et des cerveaux.»

Après la dissolution du sens dans cet hiver monochrome blanc où tout se fige, le dégel est comme une débâcle, les coulées de boue extérieures reflets d'un véritable à-vau-l'eau intérieur ; tandis que ses amis s'amusent, le narrateur se heurte à la difficulté d'écrire, de comprendre vraiment ce dont il est le témoin, renvoyé à ses propres chimères et à sa propre fuite, à moins que cette cécité ne soit une protection contre une trop grande lucidité.

Un récit énigmatique entre rêve et cauchemar, comme si les confins de l'Europe, plaque de glace trop mince, menaçait à nouveau de rompre et de nous précipiter dans le chaos.
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C'est un livre très particulier, dont la critique m'est difficile. le héros est une jeune diplomate envoyé en poste dans un lointain et énigmatique pays des bords de la Baltique. Il est chargé par l'ambassadeur de France de dresser la carte de la frontière maritime de ce pays.
L'ambiance du roman m'a vraiment déroutée. J'en ai aimé la poésie et la mélancolie. J'ai trouvé pertinente et parfois drôle l'ironie avec laquelle il parle de la diplomatie, de ses intrigues et du cynisme de ceux qui "font" l'histoire.
Mais à l'image du héros, j'ai eu souvent l'impression de rester sur le rivage, comme en marge du récit. C'est probablement l'effet recherché mais cela me donnait régulièrement l'impression de passer à côté du livre, de ne pas saisir son sens profond. J'ai cependant persévéré car c'est bien écrit, le style est très joli, au vrai sens du terme (aucune condescendance de ma part) et assez hypnotique. Pour l'apprécier, il faut certainement, a contrario de moi, ne pas attendre en permanence le rebondissement qui ne vient jamais réellement.
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Samuel, éternel globe-trotter, devient volontaire international et intègre une ambassade. Géographe de formation, sa mission consiste à délimiter les frontières maritimes d'un mystérieux pays. Jamais nommé, ce pays se dévoile par bribes, par petits indices épars. Ce que l'on sait ? C'est une île qui se situe dans la mer Baltique, à la frontière de la Norvège et de la Russie. Une île en proie au vent, au froid et à la neige. C'est un hiver particulièrement rude qui va marquer le livre et les pérégrinations quotidiennes de Samuel. Lui ne connaît rien du pays, ni sa langue, ni sa culture, ni ses habitants. Il va arpenter le pays pendant presque 1 an, appareil photo au cou, carnet en poche, tentant de comprendre ce qui l'entoure. Influencé par ses nombreux voyages, il y voit des fragments d'Amsterdam, d'Italie et même de Turquie.

La culture nordique, l'hibernation hivernale, le manque de repère, les échecs successifs dans sa mission, Samuel perd pied. Il ne reconnaît rien et doute de tout. Jusqu'à l'existence de sa mission et même du pays dans lequel il vit. Comment un étranger comme lui parviendrait-il à s'intégrer quand même les habitants dédaignent leur culture, leurs origines et leur pays ? de plus en plus isolé, sans but à poursuivre, Samuel erre de bar en bar avec son ami Lothar et tente d'oublier ses peines dans les bras de la belle Dvina.

Une lecture simple qui permet de mieux comprendre des codes culturels européens et l'importance d'une identité culturelle. Un récit énigmatique et poétique qui figure dans la seconde sélection pour le prix Goncourt 2014 et qui vaut le détour.
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Jamais je n'ai imaginé me prendre de passion pour la notion de FRONTIÈRE. le romancier tente d'en ériger une définition à travers son personnage principal Samuel, ses pérégrinations et ses rencontres avec d'autres personnages emblématiques : si Samuel représente l'aspect géographique du concept, Lothar en représente, quant à lui, l'aspect linguistique et culturel. Les autres personnages participent également à cette définition : Véra symbolise L Histoire ; Néva, l'approche politique ; et Dvina, l'identité et le droit citoyen. Ses différents angles permettent de s'imprégner des sous-branches qui composent la matière fascinante de la géo-politique.
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Samuel Vidouble, jeune diplomate est envoyé en mission à l'ambassade de France d'un pays mystérieux de la Baltique. sa mission est de proposer une délimitation des frontières maritimes. Pour laquelle les pays voisins n'arrivent pas à s'entendre.
Samuel a choisit de s'expatrier, après avoir travaillé dans plusieurs pays il a demandé sa mutation et ne souhiate plus rentrer en France.
Au fil du récit, il rencontre Lothar qui lui fait visiter le pays, Neva un femme qu'il n'aime pas vraiment mais qu'il retrouve malgré tout régulièrement.
Malgré un réel intérêt pour sa mission, on le voit quand même enquêter. Sa mission étant imposible, il part à la découverte du pays, des origines du pays. Finalement, il ne découvre pas grand chose qui puisse l'aider.
Ce roman me laisse perplexe, par moment j'étais portée par l'histoire et puis je perdais le fil.
De beaux moments de poésie, de belles descriptions de paysages. Mais j'ai fini par lire en diagonale... Je n'ai pas réussi à m'y intéresser d'un bout à l'autre. Sans toutefois avoir une impression négative.
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Dans le goût que chacun peut avoir de la géographie, il y a toujours une part de rêve; Ce livre en est l'illustration poussée à l'extrême, puisqu'Emmanuel Ruben emmène le lecteur dans les méandres de son imagination débridée. En inventant un héros qui lui ressemble certainement, qui, après l'effondrement du "bloc de l'Est", invente un archipel au milieu de la mer Baltique, et qui a pour mission de dessiner une nouvelle carte en Europe, l'auteur tente d'allier le réalisme de la géopolitique avec une sorte de rêverie qui ne peut qu'être que quelque peu "déjantée" !
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Un voyage aux confins du rêve et de la réalité, en compagnie d'un géographe recruté par les services secrets français pour délimiter, quelque part au bord de la Baltique, la nouvelle frontière de l'espace Schengen. Aucun lieu précis n'est nommé, mais des pistes sont laissées de page en page à la disposition du lecteur un tant soit peu curieux. Cette ambigüité donne du caractère à ce roman étrange, sans réelle narration mais parsemé de scènes oniriques d'une réelle poésie. On pense à Jean Échenoz, pour ce mariage entre réel et imaginaire, pour la beauté de la langue aussi. Mais on se laisse porter ici par la peinture quasi impressionniste d'une nature boréale intouchée, aux multiples splendeurs, et les interrogations du narrateur sur une société qui hésite à jeter aux orties les vieilles peurs du passé, entre nazisme et communisme. Mais pourquoi a-t-on encore besoin de frontières ? Et de quoi veut-on ainsi se préserver, si l'ennemi est autant intérieur qu'extérieur, bien niché au creux de notre âme humaine ?
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Le sens de la frontière et de l'identité, aux confins de l'Europe, de la Russie et du Grand Nord.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/04/22/note-de-lecture-la-ligne-des-glaces-emmanuel-ruben/
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