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Critique de isabelledesage


Quand Charles Baudelaire déclare que la forme contraignante du sonnet permet aux idées de "jaillir" intensément et d'embrasser différents thèmes ou tonalités tels que "la galanterie, la passion, la rêverie, la méditation ", il oublie de dire que, hormis le travail d'orfèvre qu'elle demande, celle-ci est aussi la forme de l'argumentation par excellence, le cadre dans lequel s'épanouit l'esprit, l'instantanéité d'une vision, d'un point de vue. Et c'est bien cela que Denis de Rudder a choisi de partager avec nous : son regard sur des oeuvres, de l'Antiquité à nos jours, dans une riche langue teintée d'un humour parfois féroce mais toujours élégant. Sur la scène de l'art, l'auteur devient notre guide, nous racontant des histoires, nous donnant à voir mais aussi à réfléchir sur la composition des oeuvres, leur esthétisme, l'effet produit par delà le temps. Certaines poésies sont accompagnées  de reproductions, d'autres laissent aisément deviner le tableau et l'artiste, certaines dévoilent explicitement un titre ou un nom. Quelques textes sont intransigeants quant à notre époque et sa politique culturelle vulgaire dans ses choix ou ses préférences  purement mercantiles, choisissant de mettre en avant tels ou tels artistes et dictant en cela le bon goût, ce qu'il faut connaître ou avoir vu, ce dont il faut parler pour avoir l'impression de participer à un petit monde d'exception. 

Enfin, ce recueil est une somme, un hommage rendu à l'art en général que Denis de Rudder côtoie depuis son enfance, qu'il s'agisse des beaux-arts ou de la littérature. Ainsi, le lecteur est guidé dans un mouvement de danse, au milieu d'un bal où se rencontrent les poésies de Denis de Rudder et leurs échos à d'autres auteurs comme par exemple Verlaine (on pense au recueil "Fêtes galantes" pour évoquer Watteau), Blaise Cendras dans ses "Instantanés" (décrivant en vers libres les ateliers de Fernand Léger ou de Chagall), Racine et la tragédie, La Fontaine ou La Bruyère, artistes libres, dans leur rapport à un univers mondain et l'usage de la première personne pour dépeindre sans ambage le portrait de tel artiste ou le petit monde parfois pédant de l'art.

Achetez ce livre, instruisez-vous, amusez-vous, agacez-vous, ce recueil ne vous laissera pas indifférent car la volonté de l'auteur est de nous transmettre son amour profond des arts en ayant parfaitement conscience que certains de ses lecteurs "ne seront pas ravis, / d'aucuns me lanceront l'une ou l'autre épithète / insultante, je sais tout ça. Je 'y apprête / et de toute façon, j'assume et je survis.".



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