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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un livre passionnant et historiquement inédit que nous livre Eugen Ruge.
Il est un écrivain allemand mais il est né en 1954, en Union soviétique et cette naissance fait le lien, à mon sens avec son récit.
Eugen Ruge avait deux grandes-mères, l'une russe et l'autre mexicaine mais qui étrangement parlait russe avec l'autre grand-mère.
Eugen Ruge découvre que cette grande-mère mexicaine, sans jamais l'avoir évoqué a vécu 4 ans en Union soviétique à l'époque des grandes purges de 1936.
Et, là, notre intérêt ne va cesser de croître tout au long de ce roman!
Il va partir dans les archives de l'état Russe pour lire le dossier de sa grand-mère et comprendre ce qu'elle a vécu.
Dans une langue très maîtrisée et souvent assez poétique, notamment dans l'évocation de Moscou, l'hiver, il nous embarque dans l'odyssée des années soviétiques de cette grand-mère.
On apprend avec intérêt que les grands hôtels de Moscou, dont le célèbre Métropole servait de logements aux membres du Politburo.
Sa grand-mère connue sous le nom de Charlotte Germain va y être assigné à résidence avec son mari pour de longues semaines.
Menbres du service secret du Komitern, ils vont brutalement passés du côté des accusés.
Je ne peux que vous conseiller ce livre, pour d'abord tous ces secrets et langue de bois mis à jour, l'ambiance délétère qui règne, ces hommes et ces femmes qui se retrouvent exposés à la vindicte, la honte, l'effondrement. Tout cela regenté par la main de maître de Staline qui fait froid dans le dos.
À tous ceux, qui comme moi, la Russie est une part de leur "coeur", je vous recommande cet excellent livre.
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Cette saga familiale sur fond de purges staliniennes est d'un grand intérêt historique mais aussi psychologique.
L'auteur qui a enquête dans les archives pour retrouver les traces de sa grand-mère, Charlotte Germain, nous livre un reportage fascinant sur les intrigues souterraines de cette époque mais aussi sur les mécanismes de la peur.

Durant cette époque de la Grande Terreur, entre 1936 et 1938, plus de 800 000 citoyens ordinaires furent arrêtés par le NKVD, la police politique du régime soviétique. Mais les premières victimes de la politique stalinienne furent des dirigeants communistes historiques et de très nombreux officiers généraux et supérieurs de l'Armée rouge.
D'autre part, des Européens travaillant à Moscou pour les services secrets du Komintern, dont la grand mère de l'auteur, furent regroupés dans un grand hôtel de la capitale, le Metropol. Ce sont des communistes allemands, français ou espagnols. Ils ne sont pas enfermés et on les loge dans l'hôtel et on les nourrit, mais ils sont privés de leurs fonctions sans aucune explication, et ils assistent impuissants à la disparition de certains d'entre eux.

Eugen Ruge explore les mécanismes psychologiques à l'oeuvre lorsque la peur pousse à la lâcheté. Les uns et les autres sont prêts à croire leurs anciens amis coupables plutôt que de remettre en question leurs convictions. Chacun cherche aussi à se protéger en minimisant certaines actions ou en rejetant la responsabilité sur d'autres. Tout va si vite alors que tout innocent peut devenir coupable d'un jour à l'autre et que le bourreau d'aujourd'hui peut prendre demain la place du condamné.
Pire encore, quand l'injustice est trop flagrante, certains comme Hilde essaient de se convaincre que Staline ne sait pas, qu'il faut l'avertir, qu'il sauvera le pays lorsqu'il apprendra la situation.

L'auteur imagine des dialogues qui donnent de l'authenticité à ses personnages. Il donne à voir le comportement de ceux qui subissent comme de ceux qui exécutent. Et lorsqu'il met en scène celui qui mena un grand nombre de procès, l'horrible Vassili Vassilievitch, il lui fait déclarer avec cynisme : " On peut leur présenter des faits, on peut les réfuter, ça ne sert à rien. Celui qui veut croire à quelque chose, trouvera toujours le moyen de le faire !"
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Une certaine Allemagne encore traumatisée par la première guerre Mondiale et par l'idéologie mortifère qui commence à planer sur le pays se tourne vers sa "grande soeur" l'Union Soviétique pensant y trouver la paix et une politique bien plus égalitaire.
Hélas en ces années 30, une autre idéologie tout aussi létale et destructrice fond sur le pays avec l'arrivée au pouvoir de Staline.
Les purges s'enchaînent à un rythme effréné et les dirigeants d'un jour sont les ennemis du peuple le lendemain.
C'est une partie de l'histoire familiale, puisqu'un des personnages principaux n'est autre que sa grand-mère, que nous raconte l'auteur dans ce grand Hôtel qu'est le Metropol et qui a vu défilé tout ce qui compte de personnalités d'hier et d'aujourd'hui.
Entre souvenirs plus ou moins terrifiants et les débats politiques du pouvoir stalinien , l'aïeul d'Eugen Ruge est loin des aspirations qui l'ont poussées hors de son pays.
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