Je ne connaissais pas
Eugen Ruge, écrivain allemand, auteur en particulier en 2012 de
Quand la lumière décline. Ce livre reprenait une histoire familiale s'étalant sur quatre générations avec des origines russes allemandes et un détour au Mexique, histoire se déroulant sous l'ère du communisme et de sa chute en la feue RDA. Ici, dans Metropol,
Eugen Ruge s'attache à l'histoire issue de cette saga, de sa grand-mère paternelle, Charlotte Germain et celle de son ( deuxième ) mari, Wilhem.
Ce n'est qu'à son décès à 87 ans, qu'il découvrit tout un pan cachée de la vie de Charlotte.
De quoi s'agissait il ?
4 années passées en Union soviétique dont 477 jours en résidence surveillée au Metropol, un grand hôtel moscovite,
Des connaissances en histoire sont nécessaires. Staline a pris le dessus sur Trotski et éliminé un à un ses possibles concurrents. Un système autoritaire s'installe. Un paranoïa ambiante règne. le summum est atteint fin des années 1930 avec La grande Terreur, un équivalent
Robespierre, procès lapidaires et guillotine à la clé. Ici, une balle dans la nuque ou du travail forcé pour les peines légères.
Charlotte et Wilhem, combattants communistes allemands de la première heure ont fui l'Allemagne nazie. Accueillis en Union soviétique ils font partie de l'OMS, département des liaisons internationales ( antenne des services secrets extérieurs ? ). Puis l'OMS est dans le collimateur du NKVD ( sécurité intérieure ?). Ses cadres sont conduits au Metropol puis disparaissent un à un,
Le livre est romancé.
Eugen Ruge, précise bien que sur fond de vérité historique, il a mis en scène ses personnages en se rapprochant le plus possible de ce qu'il pensait être la réalité,
Il y a un côté le Procès. Charlotte et consorts ne comprennent rien à ce qui leur arrivent. Bon communistes, ils se cherchent en vain des fautes, plus futiles les unes que les autres.
Il y a un côté désert des Tartares, la vie qui continue, les queues pour se nourrir, discussions, rencontres, flirts, pas de danse et on se guette afin de savoir qui n'est plus là, en attendant son tour.
Procès, désert des Tartares, mais Ruge garde son style,
le Metropol est un livre pesant, dans le bon sens du terme. J'aurais aimé plus de précisions historiques. Que faisait exactement l'OMS, comprenez, Charlotte et Wilhem étaient ils des gens bien. Pourquoi son élimination.
Difficile de s'y retrouver dans tous ses sigles, qui changent de chef ( une balle dans la nuque ) et d'intitulé tous les six mois.
Et tous ces personnages qui ont chacun deux ou trois noms si ce n'est plus. Qui est qui, qui fait quoi, et pourquoi Charlotte et Wilhem, les derniers des derniers, ne sont ils pas passés à la trappe.
Bon, il fait meilleur vivre maintenant, mourir pour ses idées, cela se discute, ne soyez pas dans l'oeil du cyclone pardon du dictateur, et regardez votre grand-mère autrement même si elle vous sourit.