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Critique de jeinus


J'ai découvert Salman Rushdie sur le tard. En fait avec son excellent dernier roman publié en 2016 chez Actes Sud "2 ans, huit mois et vingt-huit nuits". J'avais été marqué par son intelligence, son érudition, ses connaissances religieuses, spirituelles et théologiques, et sa capacité à pointer du doigt de nombreux problèmes sociétaux au travers de formes aussi diverses que le conte, le récit historique mais aussi fantastique et magique, cependant ancrées dans les profondeurs du réel.
Entre temps j'ai eu le temps de me cultiver et de lire par exemple "Les enfants de Minuits", que je vous recommande vivement si vous voulez lire un magnifique roman picaresque au coeur de l'Inde, de son histoire et de sa sagesse millénaire.

Parlons peu, parlons bien. The Golden House (oui j'suis bilingue), nous emmène aux États-Unis, et démarre précisément le jour de l'élection d'Obama. Jour où Néron Golden, mystérieux riche magnat venu d'un pays dontonnedoitpasprononcerlenom débarque avec ses trois fils à Greenwich Village, un quartier résidentiel huppé de Manhattan. Dans cette communauté plutôt fermée, "Les Jardins" sont un lieu de partage, où des réceptions splendides sont parfois données.
Mais qui sont ces richissimes nouveaux arrivants? D'où viennent-ils? Qui est Néron Golden? Qui sont ces fils Petya, Lucius Apuleius et Dyonysos? (Rien que ça 😊)
Autant d'intrigues qui vont pousser René Underlingen, notre narrateur, curieux voisin, scénariste et réalisateur en panne d'inspiration, à pousser l'enquête pour le bien de son travail, trouvant enfin matière à créativité, calquant son film sur les vicissitudes de la vie de cette famille pour le moins particulière, l'entraînant toujours plus, à ses risques et périls, dans la promiscuité, l'intimité et les secrets bien de la Maison Golden.

Du coup c'est un super roman sur l'Amérique contemporaine. Une très vaste critique socio-culturelle. Des réflexions d'une intelligence incroyable sur le pouvoir des très riches. C'est très dense comme narration, avec beaucoup de références cinématographiques car justement le narrateur essaie de réaliser un film sur cette famille Golden. C'est philosophique, satirique, d'une compréhension aiguë de nos sociétés actuelles. Les 8 années de présidence d'Obama en toile de fond avant l'arrivée catastrophique du Joker au pouvoir comme l'appelle très ironiquement Rushdie dans le livre 😁. L'auteur est toujours ancré dans le réel, la question du genre y est évoqué, la place de la famille, l'importance de la filiation, les luttes de pouvoir intestines et la répercussion de nos actes passés sur notre présent et notre futur. Un petit bémol sur la toute fin mais dans l'ensemble j'ai adoré 😉
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