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Citations sur Science et religion (19)

Les doctrines de l’Incarnation et de la Rédemption ne paraîtraient pas vraisemblables si l’Homme n’était pas la plus importante des créatures. Bien entendu, rien dans l’astronomie copernicienne ne prouve que nous sommes moins importants que nous ne le supposons naturellement, mais le détrônement de notre planète de sa position centrale suggère à l’imagination un détrônement semblable de ses habitants. Tant qu’on pensait que le soleil et la lune, les planètes et les étoiles fixes tournaient une fois par jour autour de la terre, il était facile de supposer qu’ils existaient pour notre bénéfice, et que nous présentions un intérêt particulier aux yeux du Créateur. Mais, quand Copernic et ses successeurs eurent persuadé le monde que c’est nous qui tournons, tandis que les étoiles ne font pas attention à notre terre ; quand il apparut en outre que notre terre est petite comparée à plusieurs des planètes, et que celles-ci sont petites comparées au soleil ; quand le calcul et le télescope eurent révélé l’immensité du système solaire, de notre galaxie, et finalement de l’univers d’innombrables galaxies, il devint de plus en plus difficile de croire qu’une retraite aussi reculée et aussi mesquine pouvait être assez importante pour abriter l’Homme, si l’Homme avait l’importance cosmique que lui assignait la théologie traditionnelle.
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Quand mon frère fut incinéré à Marseille, l’entrepreneur des pompes funèbres m’apprit qu’il n’avait encore vu presque aucun cas d’incinération, en raison du préjugé théologique. On paraît croire qu’il est plus difficile à la Toute-Puissance de réunir les diverses parties d’un corps humain quand elles ont été diffusées dans l’atmosphère sous forme de gaz que quand elles restent au cimetière sous forme de vers et de terreau.
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Un credo religieux diffère d’une théorie scientifique en ce qu’il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire : elle s’attend à ce que des modifications de ses théories actuelles deviennent tôt ou tard nécessaires, et se rend compte que sa méthode est logiquement incapable d’arriver à une démonstration complète et définitive.
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Aristote avait enseigné que la vitesse de chute d’un corps était proportionnelle à son poids ; autrement dit, si l’on faisait tomber, de la même hauteur et au même instant un corps pesant dix livres et un autre pesant une livre (par exemple), le corps pesant une livre aurait dû prendre dix fois plus de temps pour atteindre le sol que le corps pesant dix livres. Galilée, qui était professeur à l’Université de Pise, mais qui n’avait aucun égard pour les sentiments des autres professeurs, avait l’habitude de faire tomber des poids du haut de la Tour Penchée au moment même où ses collègues aristotéliciens se rendaient à leurs cours. Les masses de plomb petites et grosses atteignaient le sol presque en même temps : Galilée en concluait qu’Aristote avait tort, mais les autres professeurs en concluaient que Galilée était méchant. À la suite d’un certain nombre d’actions malicieuses, dont celle qui précède est typique, il s’attira la haine éternelle de ceux qui pensaient que la vérité doit être recherchée dans les livres, et non dans les expériences.
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N'y a-t-il pas quelque chose d'un peu absurde dans le spectacle d'êtres humains qui tiennent devant eux un miroir et qui pensent que ce qu'ils y voient est tellement excellent que cela prouve qu'il doit y avoir une Intention Cosmique qui, depuis toujours, visait ce but... Si j'étais tout-puissant et si je disposais de millions d'années pour me livrer à des expériences, dont le résultat final serait l'Homme, je ne considérerais pas que j'aurais beaucoup de raisons de me vanter.
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Les questions de « valeurs » (c’est-à-dire celles qui concernent ce qui est bon ou mauvais en soi, indépendamment des conséquences) sont en dehors du domaine de la science, comme les défenseurs de la religion l’affirment avec énergie. Je pense qu’ils ont raison sur ce point, mais j’en tire une conclusion supplémentaire, qu’eux ne tirent pas : à savoir que les questions de « valeurs » sont entièrement en dehors du domaine de la connaissance. Autrement dit, quand nous affirmons que telle ou telle chose a de la « valeur », nous exprimons nos propres émotions, et non un fait qui resterait vrai si nos sentiments personnels étaient différents.
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Le caractère de l’esprit de Kepler était très singulier. Il fut amené à soutenir l’hypothèse de Copernic presque autant par le culte du Soleil que par des mobiles plus rationnels. Dans les travaux qui aboutirent à la découverte de ses trois lois, il fut guidé par l’idée invraisemblable qu’il devait exister un rapport entre les cinq polyèdres réguliers et les cinq planètes : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. C’est là un exemple extrême d’un phénomène qui n’est pas rare dans l’histoire de la science, à savoir que des théories qui se trouvent être vraies et importantes viennent d’abord à l’esprit de leurs inventeurs par suite de considérations entièrement absurdes et déraisonnables. Le fait est qu’il est difficile de penser à l’hypothèse exacte, et qu’il n’existe aucune technique facilitant cette étape essentielle du progrès scientifique. En conséquence, tout plan méthodique permettant d’imaginer des hypothèses nouvelles peut rendre des services ; et, si le chercheur y croit fermement, cela lui donne la patience nécessaire pour continuer à essayer constamment de nouvelles possibilités, même s’il a déjà dû en rejeter un grand nombre.
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Je conclus que, s’il est vrai que la science ne peut pas décider des questions de valeur, c’est parce qu’il est impossible d’en décider intellectuellement, et qu’elles sont en dehors du domaine du vrai et du faux. Toute connaissance accessible doit être atteinte par des voies scientifiques ; ce que la science ne peut pas découvrir, l’humanité ne peut pas le savoir.
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L’argument contre la persécution des opinions reste inchangé, quel que soit le prétexte de la persécution. Cet argument est que nul d’entre nous ne possède la vérité infuse, que la découverte de vérités nouvelles est facilitée par la libre discussion et rendue très difficile par la censure, et qu’à la longue, le bienêtre humain est accru par la découverte de la vérité et desservi par les actes basés sur l’erreur.
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Il peut sembler bizarre que la vie se produise par accident, mais, dans un univers aussi vaste, des accidents peuvent se produire.
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