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Critique de Bazart


Quarante-huit heures dans la vie des habitants de North Bath, ancienne cité industrielle du New Jersey qui ne s'est jamais relevée de la crise. Une ville qui agonise : usine qui s'écroule, odeur pestilentielle, bref un putain de trou paumé dans le nord de l'Etat. Dans ce décor sinistre et banal à pleurer se déroule une triste et tragique mais aussi joyeuse et tendre comédie humaine.

Notre guide sera Douglas Raymer, le policier de la ville, un enfant du pays qui connait tout le monde et que tout le monde connait. Veuf inconsolable d'une femme trop belle pour lui, névrosé, un peu veule mais aussi sincère et secrètement amoureux de sa jeune coéquipière black.

Tout autour de lui, s'agite une ronde de personnages, touchants, paumés et parfois résignés. Il faudra deux jours pour que les choses et les destins qui semblaient immuables évoluent. Quarante-huit heures pour que tout change afin que rien ne change.

Enorme roman fleuve, énorme dans tous les sens du terme, six cents pages serrées avec un sens de la narration et une maitrise du récit qui laisse le lecteur admiratif. Une foule de petites gens auxquels on s'attache, des menues péripéties qui impactent leur vie malgré eux, il semblerait que Richard Russo ait inventé le roman qui se lit comme on regarde une série télé.

Cette description méthodique entomologiste et ironique de l'Amérique des loosers, des combinards et des seconds couteaux n'est jamais cynique ou ricaneuse. le romancier respecte ses personnages, il les regarde évoluer, se fourvoyer ou se défendre avec une sincère empathie.

Russo est un grand romancier américain, Baz'art garde un formidable souvenir de « Quatre saisons à Mohawk » et du « déclin de l'empire Whiting » avec « Á malin, malin et demi » il devient l'égal de Richard Ford ou Philip Roth ni plus... ni moins .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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