Citations sur À malin, malin et demi (46)
On verra bien. Depuis quelque temps, j’ai une journée de merde pour deux bonnes.
Aujourd’hui j’en ai bavé, alors ça devrait aller mieux demain.
Dans les petites villes, un des principaux obstacles à l'adultère était de savoir où laisser sa voiture. Si vous la gariez dans la rue, les gens pouvaient la voir et éventuellement la reconnaître. Vous pouviez la laisser deux rues plus loin mais les gens en concluraient quand même que vous aviez une liaison, ils se tromperaient juste sur l'identité de la personne.
"— Pourquoi tu lis autant ? "
Tout d'abord, elle n'avait pas semblé comprendre la question, ou peut-être que sa réaction puisait sa source dans une profonde et sincère perplexité. Elle avait répondu, avec un haussement d'épaules. " Comment savoir ? Pour la même raison que tout le monde, j'imagine. Pour chercher l'évasion... "
Et puis, qui était le plus fautif dans cette histoire ? Elle s'était laissée déborder par trois crétins, dont l'un était son mari, l'autre son amant et le troisième, sauf erreur, un type qui aimait encore plus son amant qu'elle, mais il ne le savait pas et ne le saurait sans doute jamais.
il avait hissé la valise sur le grand lit, elle l'avait ouverte et là, plusieurs pièces de théâtre plus trois ou quatre gros romans avaient dégringolé. Il avait blêmi. Certes, il y avait énormément de livres chez elle, les étagères ployaient sous les ouvrages consacrés au métier de comédien, les romans et les pièces. Ca ne le gênait pas qu'elle aime lire. Après tout, c'était une fille, et beaucoup d'entre elles, comme les maigrichonnes à la fac de Schuyler, souffraient de la même maladie. Mais leur lune de miel ne durait qu'une semaine. Pourquoi avait-elle besoin d'autant de livres ?
De nature, Boogie n'était ni curieux, ni réfléchi ni complexe. Sur le plan politique, il se considérait comme un libertaire. Il désapprouvait la plupart des lois et toute forme d'intrusion gouvernementale. De manière générale, par principe, il n'aimait pas qu'on lui dise ce qu'il devait faire ni ce qui était bon pour lui. Il se targuait du fait que personne ne lui avait jamais dit de se mêler de ses affaires. Mais quiconque était disposé à le payer pour boire de la bière et regarder la télé avait le droit, assurément, de partager son intimité.
La connaissance n'était pas un but qu'il avait particulièrement poursuivi dans son existence, préférant la joie de l'ignorance.
ça ne le gênait pas qu'elle aime lire. Après tout, c'était une fille, et beaucoup d'entre elles, comme les maigrichonnes à la fac de Schuyler, souffraient de la même maladie. Mais leur lune de miel ne durait qu'une semaine. Pourquoi avait-elle besoin d'autant de livres ?
C'était à croire que les premiers et vigoureux habitants de la ville, à qui la morts n'était pourtant pas étrangère, avaient sous-estimé son ampleur et la surface nécessaire pour accueillir tous ceux qui succomberaient aux rudes hivers, aux rencontres violentes avec des sauvages et aux maladies diverses. Ou bien était-ce, au contraire, la vie, leur propre fécondité, qu'ils avaient mal évaluée ? Paradoxalement, cela revenait au même.
N'empêche, elle lisait pour s'évader. Pourquoi ? Pas un seul instant au cours de cette magnifique semaine pleine de soleil, de plats sophistiqués, d'alcool et de sexe à perdre haleine, il n'avait éprouvé l'envie d'être ailleurs.