- Tu sais pourquoi les gens ont plus peur de l'avion que des autres moyens de transport ? Et ça contre toute logique. [Roberto]
- Non.
- Parce qu'en volant, les hommes ont réalisé leur plus vieux rêve. Et ils se sentent coupables.
La peur s’en va avec l’espoir. Sans espoir on ne craint plus rien.
Tu sais comment mon père appelle la montagne ? Tu vas te marrer. Il l’appelle la grande salope. Il a raison. (….) - Tout ce qu’elle te montre n’est qu’illusion et piège. C’est elle la plus forte. Elle finit toujours par avoir le dessus. Elle met le temps, elle est patiente mais quand elle a juré ta perte, t’es foutu. Un jour ou l’autre, elle te bouffe.
La clé est protégée de façon particulière. Et par quelqu'un qui touchait son caramel.
— Bizarre, pour des photos de famille, lance Roberto.
Les traits qu’elle couche sur le papier ne tomberont pas en poussière, eux. Ils seront plus forts que leur chair, que le métal de cet avion. Depuis toujours, se dit-elle, les hommes dessinent pour ça : pour laisser une trace qui répondra aux questions de ceux qui suivront.
A quelques mètres il y a les autres. Les morts. Ils vivaient il y a encore quelques heures. Ils avaient un passé et un avenir. Des sentiments les animaient. En l’espace de quelques minutes, ils pouvaient ressentir de la mélancolie ou encore des tas d’autres sentiments contradictoires. Et maintenant toute cette vie les a quittées. Pour toujours. (…) Des êtres qui ont imaginé leur mort des dizaines de fois, mais qui jamais n’ont pensé à une telle fin. Si brutale. Si stupide.
…d’une certaine façon il était aussi seul qu’elle. C’est ça qui les avait rapprochés, sûrement, les solitaires se sentent.
-Le pire, c’est la panique, continue Gillian. C’est comme le vertige, tu sais, si tu le laisses s’infiltrer, il t’éclate totalement. Et si tu paniques, on panique tous. C’est contagieux, la panique.
-Il n’y a que l’amour pour donner le courage de vivre,…
…quand on aime quelqu’un, on ne peut s’empêcher d’imaginer son visage d’enfant.