De manière générale, j'apprécie énormément le monde des livres, et de prime abord, les libraires ont toute ma sympathie. Peut-être est ce parce que je les envie un peu d'évoluer dans cet univers si riche d'histoires et peuplé de personnages si souvent attachants?
Mais là, la magie n'a pas opéré.
Le fait que le personnage principal n'ait pas de prénom et soit "réduit" , tout au long du récit, à sa fonction, -"
le libraire"-, me l'a rendu impersonnel, ennuyeux et insipide.
Le récit de sa vie -si peu trépidante : un client = une tisane- est raconté de façon trop naïve. L'auteur a peut-être voulu donner au récit l'aspect d'un conte ou d'une fable? Ce qui est sûr, c'est qu'il faut aborder ce livre au second degré! Mais même ainsi, ça n'a pas sauvé le livre, qui se réduit à mes yeux à une succession d'anecdotes parfois sans queue ni tête et dans lesquelles je n'ai trouvé ni sens, ni 'intérêt. Exemple, "Il portait cela dit des chaussures, un pantalon, une chemise et une veste, ainsi que pas mal de gens. Il possédait aussi un chapeau…."(page 35).
Et même quand l'auteur essai de donner une dimension un peu plus onirique à l'histoire, je suis restée assez dubitative. Par exemple, quand la grande dame en noire avec sa faux, devient toute blanche en lisant de la poésie...
Ce libraire rêve d'un livre dans lequel il ne se passe rien. Et bien, le voici!
De plus, voilà un libraire bien étrange : "Il ne voyait pas très bien comment garder un moral d'acier au milieu de tous ces livres, de toutes ces histoires de toutes ces pensées, de toutes ces vies. Il enviait, dans ses pires moments, les vendeurs de voitures." (?!!) Pardon pour l'emploi de cette précédente ponctuation, mais ce qui est ici dit, me paraît si incompréhensible! En ce qui me concerne, c'est lorsque j'entre dans ma bibliothèque que je me sens revivre tant j'ai hâte de découvrir tous ces récits.
Enfin, le traitement qu'il réserve à mes objets préférés - les livres - me heurte. Il s'adonne à la pratique de l'arrachage de pages pour correspondre avec ses frères et soeurs. Or, sans parler de "sacré", les livres doivent être respectés et rester entiers.
J'ai pourtant cherché ce que l'auteur a voulu raconter, transmettre, mais je n'ai pas trouvé.