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Critique de Lamifranz


« L'aventure vient de la mer », ce titre de Daphné du Maurier (connu aussi comme « La crique du Français ») pourrait servir de sous-titre à toute une catégorie de romans, sous-série du roman d'aventure qui, de Homère et Ulysse (on remonte loin, n'est-ce pas) jusqu'à Patrick O'Brian et Jack Aubrey, a mis la mer au centre de tous les voyages, naufrages, îles désertes, abordages, pirates, etc., de notre imaginaire. Ce sous-titre conviendrait donc à merveille à ce beau roman d'aventures maritimes, signé Rafael Sabatini, à qui on doit dans le même genre « Capitaine Blood » et « le Cygne Noir » (titré aussi « Pavillon Noir » ou « le Boucanier des mers », tous portés avec succès au cinéma.
« le Faucon des mers » raconte l'histoire d'Oliver Tressillian. Nous sommes dans l'Angleterre de la fin du XVIème siècle (règne d'Elizabeth 1ère pour vous situer). Deux frères se haïssent cordialement. L'un, Lionel, le vilain de l'histoire, fait accuser son frère Oliver de crime, et l'envoie aux galères. Mais ce qui devait causer la perte d'Oliver sera paradoxalement sa planche de salut, parce que d'aventures en aventures, il va devenir « le Faucon des mers », le plus grand écumeur des océans… Mais un jour les deux frères vont devoir régler leurs comptes.
Alors oui, la trame est connue, c'est une sorte de Monte-Cristo maritime, une histoire de vengeance qui s'étale dans le temps, entre une période sombre, celle des galères et de la captivité, et une autre plus claire, celle où, prenant son destin en main, Oliver prépare son retour. Tous les ingrédients sont là : un héros comme on n'en fait plus (mais comme on faisait beaucoup en ce temps-là), un méchant de chez méchant, des personnages secondaires hauts en couleurs, une jolie fille (et même plusieurs), des chrétiens et des Barbaresques, de l'aventure, du mystère, et surtout la mer, la mer toujours recommencée. L'originalité de ce roman, c'est de placer cette histoire de pirates en Méditerranée (comme Monte-Cristo, finalement), et non pas aux Caraïbes où dans les îles au trésor qui peuplent nos souvenirs littéraires. Non, le roman est bien daté (XVIème siècle), et bien situé géographiquement (nous sommes dans le décor même des batailles – Lépante – 1571 - qui en cette époque opposaient les peuples croyants aux infidèles (ces qualificatifs valaient pour les deux camps, chrétiens et ottomans).
Le récit est servi par une langue vivante, familière, qui prend le lecteur par la main, dès les premières lignes :
« Lord Henry Groade, qui, on va le voir, connut de près Sir Oliver Tressilian, nous le décrit tout de bon comme un personnage de triste mine… »
Ce ton bonhomme sait pourtant s'adapter pour devenir épique dans les scènes de bataille, tendre dans les scènes amoureuses, et même poétique parfois.
Sabatini, avec ses quatre grands romans (les trois précédemment cités auxquels il faut ajouter le célèbre « Scaramouche », est un de ces grands romanciers d'aventures anglais (oui, malgré son nom, c'est un écrivain de langue anglaise) qui ont jalonné de chefs-d'oeuvre cette période : Robert-Louis Stevenson, Henry Rider Haggard, Arthur Conan Doyle, Joseph Conrad….
Si vous voulez un bon roman de distraction, choisissez Sabatini, vous ne perdrez pas votre temps. Vous sentez sur votre peau le vent salé qui vous apporte ses odeurs maritimes ? Allez les copains, embarquez avec Oliver, et comme on disait à Thalassa, bon vent !
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