Les Mines du roi Salomon (film) (King Solomon's Mines, 1950) Official Trailer - Deborah Kerr, Stewart Granger.
Les circonstances auxquelles les pages qui suivent doivent d'avoir été imprimées sont assez curieuses pour mériter d'être racontées.
Il y a quelques années, un anglais, que nous appelerons Jones, bien que ce ne soit pas son vrai nom, se retrouva par hasard à la tête d'une mine proche de la rivière Usumacinto, dont le cours supérieur sert de frontière entre l'état mexicain du Chiapas et la République du Guatémala ...

En principe, le yacht devait passer le détroit de Gibraltar et gagner Marseille où nous embarquerions. De là, nous franchirions le canal de Suez et ferions route vers l'Australie et les mers du sud où nous demeurerions aussi longtemps que notre bon plaisir nous le dicterait - ou aussi peu de temps que la nécessité nous l'imposerait.
La première partie de notre plan, nous l'accomplîmes sans contretemps.
La seconde je n'en dis rien pour le moment.
"L'étoile du sud" contenait tout ce qu'un yacht devait transporter pour un long voyage - entre autres des médicaments, des instruments chirurgicaux sélectionnés par Bickley et une caisse entière de Bibles et d'ouvrages religieux traduits dans la langue des régions que nous allions visiter et soigneusement sélectionnés par Bastin dont l'évêque, une fois entendu le but pieux de son déplacement, avait plus encouragé que décourager le départ.
Moi-même, j'avais choisi un grand nombre de romans, ouvrages de référence, livres d'érudition, etc.
Le yacht parvint à Marseille après un voyage sans histoire et nous nous embarquâmes tous les trois....
(extrait de "Mort et départ", quatrième chapitre du volume paru aux éditions "Néoplus" en 1989)
« Qu'est-ce que la vie, ô blancs ? Dites-le moi, vous qui êtes puissants, qui comprenez le secret de la terre et des astres ! Vous qui, sur des fils légers, et sans voix, portez au loin vos paroles ! Quel est le secret de la vie ! D'où vient-elle et où va-t-elle ? Vous restez muets, ô blancs ! Vous l'ignorez ! Nous sortons de la nuit et nous rentrons dans la nuit ; nous sommes comme un oiseau que chasse la tempête, nous venons de l'inconnu ; un instant nous volons à la lumière, puis nous rentrons dans la nuit. La vie ! c'est un ver luisant qui brille dans l'obscurité et qu'on ne trouve plus dès que le jour paraît ; c'est une ombre qui flotte sur le gazon ; le soir, elle a disparu.
Voilà que cela me revient ; c'était ma vie et le reste n'est qu'un rêve. Une fois de plus, je me sens soudain redevenu jeune et si on m'en donne le temps, je vais essayer de tracer sur le papier toute l'histoire de ma jeunesse avant d'aller me coucher dans notre cimetière pour un dernier sommeil rempli de rêves.
J'avais commencé à l'écrire il y a bien longtemps, mais jusqu'à ce que ma chère épouse meure à Noël dernier, je m'étais convaincu qu'il fallait mieux laisser dormir mes souvenirs....
(extrait de "pourquoi Thomas Wingfield entreprend ce récit", premier chapitre du volume paru aux éditions "Néoplus" en 1986)
Vers cinq heures, nous reprîmes notre marche . Le silence et la solitude nous paraissaient de plus en plus lugubres. Nous n'aperçûmes que quelques autruches et deux ou trois serpents. Un être, par contre, qui ne manquait pas, c'était la mouche .

Je doute que, pour ceux qui le connaissent, le nom d'Allan Quatermain ait le moindre rapport avec des fleurs et en particulier des orchidées. Cependant le hasard m'a fait participer à une chasse à l'orchidée si extraordinaire que je ne veux pas en voir les péripéties rester ignorées.
Du moins vais-je les relater et si, par la suite, quelqu'un est tenté de les pulier, ma foi...libre à lui.
Cela se passait en...Oh ! Peu importe l'année, c'était il y a fort longtemps, quand j'étais beaucoup plus jeune. J'avais organisé une expédition de chasse au nord du fleuve Limporo qui borde le Transvaal. J'avais pour compagnon un gentleman appelé Scroope, Charles Scroope. Il avait quitté l'Angleterre pour Durban par goût du sport. C'était seulement une de ses raisons : l'autre était une demoiselle que je nommerai Miss Margaret Mannet pour la commodité du récit.....
(extrait de "Frère Jean", premier chapitre du volume paru dans la collection "10/18" en 1983)
Sir Robert Aylward, baronnet et membre du parlement, était assis dans ses bureaux de la city de Londres. C'était un bâtiment d'une grande magnificence, assurément un des plus beaux que l'on pût trouver dans un périmètre d'un demi-mile autour de l'hôtel de ville.
[...]
Sir Robert était assis devant son bureau d'ébène et jouait avec un crayon, la lumière d'un bon feu éclairant son visage.
Dans son genre, c'était un visage remarquable, tel qu'il se présentait alors dans sa quarante-quatrième année, très pâle, mais d'une pâleur naturelle, très bien modelé, et dans l'ensemble impassible....
(extrait de "la société Sahara", premier chapitre du volume paru aux éditions "Garancière" en 1985)

Voici mon histoire terminée ; elle va être livrée au public, et ce fait me remplit d'appréhension. Ma crainte est de pas être cru et d'être pris pour un hâbleur, moi, Allan Quatermain, dont la parole a toujours valu un serment.
L'idée d'un doute ne me serait pas venue sans un petit incident tout récent, dont je vous fais juge.
J'avais eu la simplicité d'envoyer mes épreuves à mon fils Harry. Lui, sans m'avertir, n'eut rien de si pressé que de les passer à certain Jones, rédacteur distingué, paraît-il d'un journal destiné aux jeunes garçons.
Cet illustre personnage jugea à propos de faire de cet ouvrage une critique blessante, et Harry, tout fier de la condescendance de l'homme célèbre, m'envoya cette critique.
Mr Jones, qui ignore comment j'ai recueilli les documents de mon récit, s'exprime ainsi :
"L'idée de votre ami n'est pas mauvaise ; on aurait pu cependant en tirer un meilleur parti. Le style non plus n'est pas fameux, et il me semble que, pour se permettre un ouvrage d'imagination pareil, il aurait été bon que l'écrivain possédât, en quelque mesure au moins, des connaissances exactes sur les indigènes et sur les coutumes qu'il décrit".
Remarquez, je vous prie, que me jugeant par lui-même, sans doute, Mr Jones me prend pour un de ses rivaux, c'est à dire un compilateur de mensonges littéraires, et il insinue que mon histoire de la découverte des Mines de Salomon est un fruit de mon imagination......
(extrait de l'introduction signée Allan Quatermain, datée de 1885 et placée en tête de l'ouvrage paru aux éditions "J'ai Lu" en 1994)

Peut-être se souviendra-t-on que dans les dernières pages de son journal, écrites juste avant sa mort, Allan Quatermain fait allusion à son épouse morte depuis longtemps, affirmant qu'il a amplement parlé d'elle ailleurs.
Quand on eut connaissance de sa mort ses papiers me furent remis, à moi, son exécuteur littéraire.
Parmi ceux-ci je trouvai deux manuscrits ; celui qui suit est l'un d'eux.
L'autre est simplement le récit d'événements auxquels Mr Quatermain ne fut pas personnellement mêlé, un roman zoulou dont l'histoire lui fut conté par le héros bien des années après que se fut produite la tragédie.
Mais pour l'heure nous n'avons rien à faire de celui-ci. Ainsi commence le manuscrit de Mr Quatermain : J'ai souvent songé à consigner sur le papier les événements en rapport avec mon mariage, et la perte de ma très chère épouse.
Bien des années ont maintenant passé depuis cet événement et le temps a dans une certaine mesure atténué l'ancienne douleur ; le ciel sait pourtant qu'elle est encore assez vive....
(extrait de "jours d'enfance", premier chapitre du volume paru dans la collection "10/18" en 1984)
Les hommes ne vivent pas seulement une fois pour s’anéantir ensuite à jamais. Les hommes, disait-il, vivent bien des fois et sous bien des formes, quoique ce ne soit pas toujours en ce monde, et leurs existences successives sont séparées par un mur de ténèbres.