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Critique de lunch


« La carte de l'île de Bimini est dans le collier d'Emma Tzampak...
Quand le cercle rouge se formera... ils tomberont du ciel...
Empêchez-les, je vous en prie...
Empêchez-les... »

C'est un fait connu de tous les amoureux du Martien Fantastique (une série exceptionnelle cela va de soi), la fontaine de jouvence est cachée quelque part au milieu de l'océan Atlantique, sur l'île mystérieuse de Bimini.
Alors quand Norton Gutiérrez fait cette rencontre impromptue dans une sombre ruelle de la ville et entend cette confession, il en est tout désemparé.

C'est l'heure des grands chamboulements :
D'un côté, honorer le commerce familial et porter la gousse d'ail manquante dans la commande de Madame Olga.
De l'autre, passer derrière la toile de l'écran et enfiler le costume de son superhéros préféré.
Place à l'aventure !



L'héritage des plus grands.

Juan Sáenz Valiente n'est pas quelqu'un de connu en France. Il compte pourtant à son actif quelques collaborations publiées avec de grands noms argentins comme Pablo de Santis (Dessine-moi le bonheur, L'hypnotiseur) et surtout le regretté Carlos Trillo (Mémoires d'une vermine).
Norton Gutiérrez est sa première bande dessinée en solo. Une oeuvre qui pourrait cependant faire office de référence pour composer une (ou des) suite(s) tant cette aventure paraît reconductible en saga.

La couverture fleure bon les trépidantes aventures avec son panaché de scènes d'actions, de Bob Morane à James Bond, et le contenu fait irrémédiablement penser à... Tintin !
L'auteur, qui n'avait pas utilisé ce style graphique lors de ses précédents travaux, est surprenant de maîtrise dans son approche de la ligne claire :

Un découpage méticuleux, des gouttières parfaites, des cadres réguliers et ordonnés. Son trait est épuré et juste, fait de contours noirs et d'aplats de couleur.
Tout contribue à faire de cet album un éloge au travail des maîtres en la matière que sont Hergé ou Edgar P. Jacobs...
Le respect de la ligne claire est exemplaire – chose rare pour être soulignée – et ce même dans la construction du récit.

Le scénario présente des ellipses variables entre chaque case, ces intervalles-même qui selon Scott McCloud laissent libre cours à l'imagination et qui vont présentement du très court (scènes d'action) au plus long (voyage).
La plupart du temps (mais pas toujours), les changements de séquences sont marqués par une notification de temps (Pendant ce temps... ; Un peu plus tard... ; le lendemain matin...). Les cases se succèdent néanmoins avec un rythme soutenu sans laisser de place à la contemplation : il faut que ça aille vite, l'action est placée sur un piédestal.

Un rythme qui fonctionne « à fond les ballons » et qui nous emporte dans l'aventure.
Les mines sont expressives et le dessin d'une clarté irréprochable.
Que l'intrigue soit invraisemblable n'a que peu d'importance dans le fond, on a envie de croire que Norton ne vit pas un rêve éveillé.
C'est propre, c'est net, c'est efficace !


Marchand de légume oui, mais avec une cape !

Norton est une grand échalas, maigre et longiligne. Un aspect fragile, vouté bien qu'encore très jeune, qui lui impose un air malingre.
On le sens contraint à la dureté du carcan familial. Il est le souffre-douleur de la maison, celui qui doit payer les pots cassés pour les autres et à qui on ne pardonne rien. Il est présenté comme le bon à rien qui se laisse constamment marcher sur les pieds. Un petit air de Cendrillon, en somme.

Son bal à lui, c'est le concert d'Emma Tzampak.

[...]



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