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Quand le Docteur Saga reçoit Eiji Ichiri dans son cabinet, il ne sait rien de cet homme qui vient en consultation pour la première fois. Mais son auscultation lui donne quelques indices. L'homme va mourir et il le sait. Ses tatouages et l'absence de ses deux auriculaires ne laissent aucun doute sur ses activités passées. C'est bien la première fois que le médecin est en présence d'un yakuza et cela attise sa curiosité. Sentant sa fin proche, Ichiri accepte de lui faire des confidences et lui raconte comment un jeune provincial d'à peine 15 ans, débarqué à Tokyo par amour, est devenu un chef de gang reconnu et respecté.

Eiji Ichiri est de ces hommes dont le parcours atypique ne peut que susciter l'intérêt. Quelle mine d'informations sur le monde secret des yakuzas ! le jeune Eiji commence sa carrière, dans les années 20, dans l'entreprise de charbon de son oncle où il surveille les jeux clandestins des dockers. Discret et débrouillard, il attire l'attention d'un yakuza qui le fait travailler sur un bateau qui transporte nuitamment les joueurs désireux d'éviter les contrôles de police. Mais il semble voué à un plus grand destin. le chef d'une grande ''famille'' le repère et il entre alors de plain-pied dans le milieu, à Asakusa, le quartier des jeux et des plaisirs de l'époque. Son ascension connaît alors des hauts et des bas, il a la confiance du grand patron et de ses hommes mais c'est aussi un séducteur prêt à tout pour les femmes. Outre son expérience personnelle, c'est bien une immersion chez les yakuzas que nous propose le vieil homme. Relations compliquées entre gangs rivaux ou amis, code de l'honneur, jeux clandestins, tripots, bookmakers, joueurs professionnels, solidarité à toute épreuve, passages par la case prison, maisons closes...c'est tout un monde et une époque qu'il évoque sans détours. Les temps ont changé bien sûr mais à son époque les yakuzas ne se mêlaient que des affaires de jeux, les meurtres étaient rares, ils ne touchaient pas à la drogue. Ils étaient discrets, aimables avec les commerçants du quartier, préoccupés seulement par la bonne marche de leurs tripots.
Un livre passionnant, plein de péripéties. Une vie racontée sans honte ni pudeur par un personnage haut en couleurs auquel on s'attache malgré soi. Tout yakuza qu'il est, Eiji est un homme comme les autres, loyal envers sa famille, travailleur acharné et capable de commettre des folies pour les beaux yeux d'une femme. Un coup de coeur.
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Ijichi Eiji est un vieil homme malade et se sachant condamné lorsqu'il revient sur sa vie et sa carrière parmi les yakuzas.
Fils de la débrouille du début du XXème siècle, il raconte ses débuts, très jeunes, comme charbonnier. Avant de commencer à travailler pour un "oyabun" du coin, un chef mafieux.

Outre l'aspect autobiographique, ce livre revient sur la société japonaise de la première moitié du XXème siècle par le prisme d'une catégorie particulière, celle des yakuzas. Mainmise sur les maisons de jeu, prostitution, alcool, etc, ceux-ci ont repris à leur compte certains codes issus du bushidô des samouraïs. Gare à celui qui trahit le groupe et son honneur.
Eiji sait de quoi il en retourne puisqu'il y a laissé un doigt... et s'en est bien sorti.

Ce livre se lit avec grand intérêt, tél un témoignage d'un Japon éloigné de notre contemporanéité. Même si les yakuzas existent toujours et ont souvent pignon sur rue. Ichiji Eiji met beaucoup de verve à raconter sa vie, n'ayant plus rien à perdre compte tenu de sa maladie incurable. Un ouvrage que je recommande à tout passionné du Japon.
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D'après sa bio Junichi Saga aurait le dessein de sauvegarder la mémoire populaire du Japon.
Il y parvient parfaitement avec ce récit qui couvre une bonne partie du siècle dernier.
Il nous permet une intrusion dans la société japonaise et, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, pas seulement dans les milieux maffieux, loin s'en faut.

Traditions familiales, guerre et armée, relations conjugales, organisation du travail, tout est source d'intérêt et souvent d'étonnement.

Lecture passionnante, je reviendrai vers cet auteur.
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Mémoires d'un Yakuza... Mais du temps jadis devrait-on rajouter...

Oui, ce temps jadis est très très important à mon sens, si un lecteur ouvre ce livre en espérant apprendre, ou découvrir le yakuza de maintenant il va en être pour ses frais..
Parce que la première date donnée est 1923...

Pitch:
Donc nous avons Eiji Ijichi, un jeune de 15 ans qui part à Tokyo travailler chez son oncle un charbonnier, et qui de fil en aiguille va rencontrer le milieu, celui du jeu, et au fur et à mesure y faire sa place... mais ça commence dans les années 20...
et je pense qu'entres les années 1920 et les années 2000 y a comme qui dirait eu de grands changements de grandes bifurcations dans ce milieu (quoi que allez savoir)...

Un livre sociologique d'une époque je dirais plutôt... le témoignage d'une vie vécue, allant des amis, des amours des emmerdes et de ses découvertes....
Le témoignage d'une ville, des gens, des métiers, des coutumes et des règles...

Vachement intéressant de mon point de vue...

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A 73 ans, sentant sa fin prochaine, Ijichi Eiji se prend d'amitié pour le médecin qui vient soulager ses douleurs et commence à lui raconter sa vie, comment il est devenu yakuza.

Soir après soir, il explique à cette oreille attentive le fonctionnement de l'organisation principalement spécialisée dans la gestion des tripots où l'on joue aux dés, ses règles immuables, du moins telles qu'elles étaient en vigueur entre 1920 et 1980.

« Il y avait des règles précises pour pratiquement tout - de la façon dont on salue quelqu'un au-dessous ou au-dessus de soi, la façon de parler aux gens, la façon d'indiquer que vous les écoutez, tout. C'est un monde féodal, très différent de la vie ordinaire extérieure. Et ça va même jusqu'à influencer les relations que vous avez avec les femmes. »

Grand, fort, Eiji est recruté à 16 ans à cause de sa belle gueule par un yakuza et commence sa carrière tout au bas de l'échelle. A travers cette autobiographie, c'est toute la société nippone du XXème siècle qui se dévoile, loin des clichés des films américains ou hongkongais. Une société militarisée, où la police est présente partout, avec des conditions d'entrainement des jeunes recrues envoyées surveiller les régions les plus septentrionales - Corée, Mandchourie, confins avec la Russie – terrifiantes, les périodes d'incarcérations particulièrement dures.

Car si Eiji monte en grade dans l'organisation mafieuse, il court aussi de réels dangers et parfois se fait prendre. Il passe alors de longs mois en prison. Pendant ce temps, le gang lui garde sa paye au chaud … La vie d'un tel homme se résume à surveiller les jeux, les animer afin que les clients misent encore davantage même s'ils ont tout perdu, faire qu'ils passent un bon moment et reviennent – les Japonais sont fous de dés – prêter main forte à des gangs amis – se rendre utile aux chefs, boire du saké et profiter des femmes. Et survivre à des catastrophes comme le grand incendie qui détruisit Tokyo en 1926, réussir à se tirer vivant de défaite de 1945, reconstruire, recommencer en plus grand.

Eiji, né en 1906, est de la génération de mon père. Et ce qu'il raconte me donne l'impression de pénétrer à l'intérieur d'une estampe d'Hiroshige II, déambuler dans les quartiers de plaisirs … le rapport au sexe et aux jeux d'argent, à l'honneur et à la solidarité des japonais n'a rien à voir avec ce que nous ressentons en Occident sur ces sujets.

Ce récit véridique, très bien traduit, nous en donne la preuve.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Ijichi Eiji, affaibli par une maladie incurable, raconte à son médecin son long parcours fait de connaissances de hasard qui mèneront ce fils de bonne famille sur le chemin gangstérisme. Son père, propriétaire prospère d'un grand magasin est contraint de se séparer de son rejeton de quinze ans – pour cause de mauvaise conduite, et l'envoie travailler chez un oncle à Tokyo. Simple employé de bureau doté d'un caractère sympathique et affable, il va au fil de ses rencontres entrer dans un monde encore inconnu de lui : le monde du jeu, principale et seule occupation digne de tout yakuza. du moins jusqu'à la fin des années 70.

Ijichi Eiji accepte toutes les opportunités qui se présentent et grimpe dans l'estime de ses maitres jusqu'à posséder et diriger une maison de jeux. Les relations basées sur une confiance réciproque et une loyauté à toute épreuve aussi bien envers sa « famille » qu'envers les autres propriétaires de maisons de jeux, feront de lui un personnage important. Il raconte son ascension, ses amours et ses emmerdes; la prison, la caserne, son entrainement militaire, ses meurtres, le marché noir, les famines lors de la grande guerre, ses erreurs payées par le prélèvement de deux doigts. Son témoignage est fort éloigné de l'imaginaire que le cinéma nous a imposé depuis des décénies, imaginaire composé de bruits, de fureur, de règlements de comptes sanglants…… le bon yakuza est discret, civile, serviable, diplomate, ne tombe jamais dans l'ignominie et ne se préoccupe que de la bonne marche de son cercle de jeux. Depuis les années 70, il se pourrait que ce monde ait changé et se soit acclimaté aux nouveaux impératifs que la présente économie offre.

Une lecture enrichissante, instructive et agréable.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Un yakuza du nom de Ijch Eiji est malade; se sachant condamné il raconte à son médecin sa vie, son parcours, san vécu.
Avec des flash-back dans le temps on le retrouve lui a 15 ans arrivant à Tokyo pour travailler avec son oncle.
À partir de la il va rencontrer le monde du jeu et y faire sa place.
Dans se monde de mafia japonaise: Famille et honneur sont de la partie.
J'ai beaucoup aimé ce livre, passionnant, instructif et agréable ou Ijch Eiji, cet homme se confie avec simplicité et sincérité.
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Je ressors tout de même assez déçue de cette lecture, qui me donnait tant envie.
Il est vrai que je m'intéresse beaucoup à la vie des yakuzas et à leur "art" ainsi que leur origine. D'autre part, l'idée d'un mourant racontant à son médecin, au coin du feu, ses péripéties, m'attirait d'autant plus.
Avec toutes ces attentes, je ne pouvais que déchanter.

Tout d'abord, la plume de l'auteur n'a pas su trouver grâce à mes yeux.
Je n'ai pas trouvé la poésie dont j'ai besoin, ni de beauté sublime ou de rudesse. Pas vraiment d'intérêt, si je puis me permettre.

Ensuite, je trouve que le travail des personnages est primordial et qu'un livre se doit d'avoir des personnages touchants, bien ficelés, etc. Mais ici, je n'ai pas du tout apprécié ce voyage avec ceux-là ; je les ai trouvés fades, peut-être insipides, voire insignifiant.

Puis l'histoire en elle-même, celle du protagoniste, ne m'a pas du tout plu. Disons sincèrement que je me suis ennuyée tout le long, que j'ai sauté pas mal de pages et que je me suis demandé plusieurs fois s'il ne valait pas mieux cesser cette lecture.

Ce n'est pas emportant, ce n'est pas émouvant, ni captivant ou haletant.
Et je déteste ressentir ce vide face à la lecture qui est pour moi un échappatoire.
Ce n'est pas un roman qui m'a touchée et dont je me souviendrais ; il était tout de même intéressant pour ce que cela a pu m'apprendre sur les yakuzas mais ce n'est pas vraiment un roman...C'est une biographie et je ne suis plus sûre d'aimer les biographies.
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En lisant ce livre, n'espérez pas découvrir les mafias au sens classique du terme ! Ne vous attendez pas à trouver une violence débridée entre gangs, ou d'une chasse permanente avec la police ! Ici, ce qui est intéressant, ce sont plus les traditions de l'Empire japonais et la vie des petites classes, régies par un puissant code d'honneur.

Les Yakuzas, avant la seconde guerre mondiale, ne sont pas des criminels au sens classique du terme ; ils occupent une activité marginale, mais tout en se préoccupant de leur intégrité morale — envers leur chef, leur famille, le voisinage… Ce qui est le plus frappant dans cette biographie, c'est que le personnage en question est quelqu'un de tout à admit dans la société, il en respecte les mêmes codes que les citoyens normaux.

En définitive, il s'agit plus d'un livre sur les moeurs du Japon ancien que de la criminalité.
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Ce récit nous conte la vie du héros, mais aussi les us et coutumes au Japon, depuis le début du XXeme siècle (ou presque) jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Eiji débutera comme charbonnier avant de grimper les échelons jusqu'à devenir Yakusa. Pas ceux décrits dans les films d'action où l'on flingue à tout va, mais un Yakusa d'honneur où les qualités humaines sont plus importantes que d'avoir de gros bras. N'empêche l'illégalité et l'immoralité de leurs activités qui se limitait au jeu à l'époque.
Cet ouvrage n'est pas un roman, mais un recueil de témoignages plus ou moins intimes selon les chapitres, ce qui rend la lecture inégale. Parfois on à l'impression de lire une suite d'anecdotes, nous rendant plutôt extérieur au récit ; par contre les passages liés aux femmes et à ses amours sont plus réussis et on se laisse aller et se glisser dans la peau du personnage. Je conseille ce livre pour son contenu, sans s'attendre à un déluge d'action comme on pourrait le croire.
Lien : http://doglivre.blogspot.fr/..
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