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Citations sur La légende des Akakuchiba / La légende des filles rouges (71)

P 406 : Dans le Japon, combien y a-t-il de gens de notre génération qui éprouvent une fierté de faire le travail qu'ils font, d'après toi ? On est tous a continuer de travailler alors qu'on déteste notre boulot, non ? Il faut absolument continuer à faire un truc qu'on déteste ? C'est ça être un homme ? C'est ça un homme fort ? Parce que si c'est ça, alors moi, je ne suis pas du tout un homme fort.
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Pour les adultes de leur génération, le pays comme la famille étaient des notions absolues qui seules soutenaient l'individu. Mais quelque part, il lui vint comme l'intuition que ce ne serait peut-être pas toujours ainsi. Sans doute cela était-il aussi une vision. Des gens incapables de croire en leur pays, refusant de fonder une famille, voilà les temps qui s'approchaient, et cette intuition sinistre lui donna le frisson.
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A Benimidori, les boîtes à bachot privées furent le champ de bataille principale de la guerre des concours. La majorité des élèves commença a suivre des cours du soir dans ces établissements à partir de la deuxième ou troisième année de collège. La, ils découvraient que l’élève assis à côté d’eux n’était pas un ami, mais un rival. Ils apprenaient par cœur, passaient des tests blancs, et étaient divisés en classe de niveau, en fonction de leurs notes à ces tests. La valeur de chaque enfant était représentée par un nombre. Plusieurs boîtes à bachot ouvrirent dans les immeubles autour de la gare, et quand le soir tombait, les enfants étaient aspirés à l’intérieur, en colonnes de soldats aux boyaux noués par la peur de la bataille.
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Les jeunes de cette époque pas si lointaine s’étaient enthousiasmés pour la lutte politique et l’idéologie en vue de construire une société meilleure. Puis, à un moment donné, avant qu’eux-mêmes ne s’en rendent compte, l’époque avait changé. Les jeunes de maintenant, eux, etaient creux à l’intérieur.
Kemari et ceux de sa génération n’avaient pas d’idéologie, ni aucune conscience sociale. Ils n’avaient pas même d’yeux pour seulement voir le monde réel qui les indifférait au possible. Ils préféraient repeindre leur monde fictif à eux par dessus.
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Man’yô pencha la tête sur le côté et fixa son mari dans les yeux. Yôji ne détourna pas la tête, mais la regarda pas très attentivement non plus. Une sorte de creux, un vide que seuls le mari et la femme pouvaient comprendre s’était créé entre leurs deux regards. Entre eux, une confiance mutuelle existait, certes, mais au cœur de cette confiance, un vide avait commencé à se creuser.
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Aux alentours de cette année 1963, la reprise économique de l’après-guerre menait la société à une plus grande prospérité, et tout le monde croyait que l’on se dirigeait vers le bonheur. Les vagues de croissance se succédaient, croissance ”Iwato”, croissance ”Izanagi” comme on les appelait, qui avaient pour conséquence directe une augmentation des revenus des travailleurs.
Une conscience de classe se répandit. Maintenant tout le monde se jugeait comme appartenant à la classe moyenne, et non plus à la classe inférieure de la société. On aimait son travail, on aimait les loisirs, on aimait consommer.
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De même que le haut-fourneau de technologie occidentale et l’usine géante était venue s’installer au bord de la rivière sur les bas fourneaux à tatara des temps anciens, dans chaque foyer s’installèrent alors peu à peu la télévision, la machine à laver et le réfrigérateur, la sainte trinité de la nouvelle religion. Par la vertu de la culture moderne introduite via la télévision, le vaste archipel nippon se rétrécit à toute vitesse, et se mit à respirer la même culture partout au même moment. Jusque dans ce petit village de l’ouest du département de Tottori
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Quelle créature maladroite que l'homme. Moi aussi, quand je me retourne, je sais bien quelle insignifiante et stupide personne je suis, cela ne sert à rien, je n'arrive pas à en sortir. Il est bien difficile de changer. Grandir est une épreuve terrible. Mais je vais quand même vivre, et à fond, encore.
(p. 409)
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C'est toujours comme ça : commencer quelque chose, pérenniser quelque chose, c'est toujours difficile.
(p. 386)
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Existaient-ils encore, dans la forêt de Hôki, inchangée depuis les temps anciens ? Ceux que les ethnologues et les folkloristes appellent les Sanka, les Nobuse, les Sangai, bref, ceux des montagnes ? Personne ne le sait. Ils ne participent pas à l'effort national par leur travail. Ils ne paient pas l'impôt. Ils ne construisent aucune société. Ils sont. Des gens qui passent, comme des hommes invisibles du point de vue de l'Etat.
Mais ils existent. Aussi vrai que j'existe moi-même.
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