Je continue la lecture de la série « le chat qui rendait l'homme heureux et inversement » avec les tomes 3 et 4. Kanda et Fukumaru ont appris à s'aimer et à vivre ensemble. le chat est très attaché à son maître et le lui montre chaque jour avec ardeur. L'autrice
Umi Sakurai, après avoir développé dans les précédents opus les blessures psychologiques du dodu félin, relate celles de l'homme, Kanda.
L'épouse de Kanda lui manque énormément et peu à peu Fukumaru comble l'espace vacant au point que ses bêtises, toujours aussi mignonnes, ouvrent à Kanda les portes de la résilience, lui qui ne supporte plus les salles de concert et les concerts tout court. Lui qui ne peut plus vivre de sa passion, grâce à son chat, rencontre – ah la magie de la marionnettiste ! – d'autres personnes, des hommes qui l'admirent comme un jeune collègue, bouillant d'un enthousiasme exubérant, puis un pianiste réputé. Ce dernier est croisé dans la fameuse animalerie où Kanda a acheté Fukumaru. le pianiste a récupéré le chat, une femelle, de sa mère qui s'en est très vite lassée. Décidé à confier l'animal à un refuge, il se rend compte que cela lui est impossible : des souvenirs d'enfance remontent à la surface lui montrant l'évidente inconséquence maternelle, prendre les animaux pour de simples jouets que l'on peut mettre au rebut. C'est dit, la petite chatte restera à ses côtés et pour ce faire, il lui faut le matériel adéquat. C'est à l'animalerie que la rencontre entre Kanda, le pianiste tant admiré, et Hibino, fan de Kanda et désireux de le surpasser, a lieu.
L'autrice utilise à fond les ficelles de la marionnettiste qu'elle est pour lier les passés de Kanda et de Fukumaru car le lecteur est amené à voir les souvenirs communs de la chatte adoptée et ceux de Fuku. Les scènes sont toujours aussi mignonnes et douces sans être lassantes.
Le tome suivant renforce les liens entre les deux artistes au point que la vérité se fait jour : leurs chats respectifs sont issues de la même portée. Hibino recueille les conseils de Kanda, notamment pour appeler sa chatte qui se terre, effrayée à l'idée d'être abandonnée. Elle doit avoir un nom, pour le connaître, Hibino surmonte sa colère à l'encontre de sa mère pour le lui demander. Marine, la chatte s'appelle Marine. de fil en aiguille, Kanda se propose d'aider Hibino à gérer sa nouvelle vie de propriétaire de chat. Mission numéro 1 : gagner la confiance de Marine, ce qui se fait rapidement, Marine est aussi traumatisée par la peur de l'abandon que Fuku. Mission suivante : mise en place la caisse à litière, en mettre ni trop ni trop peu, c'est tout un art. Kanda invite Hibino chez lui pour présenter Fuku à Marine. Et là, les retrouvailles sont adorables.
Kanda s'ouvre aux autres et renoue, tout simplement, avec la vie au point qu'il accepte d'assister au concert donné par le groupe d'un de ses élèves. On voit Kanda s'inquiéter, cauchemarder, on se demande s'il ira jusqu'au bout malgré son angoisse profonde. Son ami d'enfance décide de faire un test et de l'emmener à un concert avant de se rendre à l'invitation de son élève. On comprend alors la raison de sa phobie lorsqu'il replonge dans ses tristes souvenirs. Là, encore, l'amitié permet d'accéder à la résilience tout comme la présence du chat apaise et panse les blessures.
Peu à peu les choses sont dites, les peurs comme les envies. Hibino parvient à surmonter sa jalousie et Kanda sa peur des salles de concert. Les émotions des héros humains sont accompagnées des émotions félines que l'autrice croque avec humour, drôlerie et beaucoup de tendresse.
Traduit du japonais par
Sophie Piauger
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