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Résumé : L'Histoire se passe au début du XXème siècle et met en scène deux russes, condamnés à mort à Pékin pour un méfait qu'ils n'ont pas commis, et qui sont sauvés par un mystérieux appareil volant, commandé par un capitaine tout aussi mystérieux. A bord de "l'Epervier", ce grand oiseau volant, merveille de technologie, ils survolent la Chine, le désert de Gobi, le Tibet, pour rejoindre les confins de l'Inde. A chaque descente au sol, ils rencontrent les populations locales et vivent mille aventures.

Mon avis : Emilio Salgari est une sorte de Jules Verne à l'italienne. L'aventure vécue par ses personnages est drôle et pleine de rebondissements. le récit est bien rythmé et haut en couleurs ! L'auteur ne connaissait pas réellement les lieux décrits, et sa rigueur était suffisamment légère pour que les lieux, les peuples, la faune et la flore soient teintés du plus grand flou. Ce qui, pour ma part, n'enlève rien à la qualité des descriptions de paysage.
Il est juste à regretter que certains passages soient un peu longs et redondants, et que l'auteur laisse planer des mystères autour de ses personnages sans réellement chercher à les résoudre.

J'ai apprécié cette petite aventure légère, sorte de vacances aériennes entre deux lectures, qui, derrière quelques insuffisances, reste à découvrir.
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Si le monde de l'édition du XXIème siècle ne nous offre majoritairement que des oeuvres d'une grande médiocrité, il faut soutenir néanmoins les quelques éditeurs contemporains qui prennent le risque commercial et idéologique d'exhumer des oeuvres rares et oubliées, même s'il y aurait beaucoup à dire sur la pertinence de certains choix.
Ainsi, saluons l'éditeur Michel Lafon, peu habitué aux rééditions de classiques, pour avoir exhumé ce roman de 1904 signé par l'écrivain de romans d'aventure Emilio Salgari, très excessivement présenté comme le Jules Verne italien. En réalité, Emilio Salgari était plutôt un auteur de romans d'aventure farfelus et nanardesques, comparable aux auteurs français Paul d'Ivoi ou Louis Boussenard. Néanmoins, il est vrai que c'est une figure majeure du roman populaire en Italie, en partie par son abondante bibliographie, difficile à attribuer, puisque son éditeur ayant été un homme peu scrupuleux, les deux tiers des romans publiés sous le nom d'Emilio Salgari sont sortis après la mort de l'écrivain, rédigés par des nègres littéraires plus ou moins inventifs, poussant souvent encore plus loin la dimension nanardesque de Salgari.
En France, Emilio Salgari a été peu traduit. On retrouve néanmoins un certain nombre de romans publiés en France dans les années 1910 à 1930, mais ce sont majoritairement des ouvrages posthumes probablement écrits par d'autres mains.
Salgari reste néanmoins renommé dans toute l'Europe pour une série de romans autour du personnage de Sandokan, le pirate malaisien, dont le premier volume fut l'objet en 1976 d'une série télévisée italo-franco-allemande qui fit les beaux jours de Récré A2, ainsi que d'une séquelle dans les années 90 plus confidentiellement diffusée sur des chaines câblées. Néanmoins, aussi curieux que cela puisse paraître, le succès de cette série n'entraîna pas une nouvelle traduction française des romans d'Emilio Salgari.
C'est dire si la publication française du roman « I Figli dell'Aria », en 2019 aux éditions Michel Lafon, passa relativement inaperçue, mais n'en fut pas moins un évènement qui faisait redécouvrir l'oeuvre de Salgari au public français, et ce pour la première fois depuis pas loin de 80 ans.
Il faut souligner le travail magistral des deux traductrices, Ismène Cotensin-Gourrier et Cécile Terreaux-Scotto, qui non seulement ont su retrouver le style énergique et lapidaire propre à Salgari, mais se sont échinées, à l'aide de plusieurs consultants ethnologues, spécialiste de l'histoire chinoise ou du monde asiatique, à resituer et à redonner en bas de pages les exactitudes de noms de tous les toponymes du continent asiatique abordés dans ce roman. Un travail colossal, et peut-être hélas un peu vain dans le sens où Emilio Salgari ne travaillait qu'à partir de cartes d'encyclopédie, de récits de voyages, et n'a voulu témoigner ni de la réalité absolue d'une région du monde où il n'a jamais mis le pied, ni d'une érudition personnelle longuement acquise. La preuve en est qu'au final, près de la moitié dès lieux et coutumes prêtés aux pays dont parle Salgari ne sont que pure invention de sa part. L'auteur va même jusqu'à inventer une chaîne de montagnes là où il n'y en a pas.
L'intrigue de ces « Aventuriers du Ciel » est assez simple : A Pékin, deux négociants russes en thé chinois se retrouvent accusés injustement du meurtre de leurs fournisseurs, chez lequel ils passaient la nuit. Tout cela étant un piège destiné à les faire accuser, Fiodor et Rokoff, sortes de prototypes Belle-Époque de Terence Hill et Bud Spencer, finissent très logiquement sur l'échafaud, mais à l'instant où ils vont être exécutés, un mystérieux engin volant apparait au-dessus d'eux et des aéronautes en jaillissent pour les délivrer, tandis que les chinois, persuadés que l'aéroplane est une sorte de dragon, s'enfuient apeurés.
Dès ce moment, « Les Aventuriers du Ciel » suit plus ou moins l'intrigue de « Vingt Mille Lieues sous les Mers » de Jules Verne, à la différence qu'il ne s'agit pas d'un sous-marin mais d'un aéroplane pouvant voler à la vitesse quasi supersonique de 20 km/h. Invités forcés de ce prodige de technologie, Fiodor et Rokoff vont partager durant quelques mois les aventures de cet équipage mystérieux.
"L'Épervier" est assez bien reproduit sur la couverture d'après la description qu'en fait Salgari : un avion mécanique que surplombent de gigantesques ailes de chauve-souris qui battent l'air, pour une raison assez étrange, étant donné qu'à partir du moment où il y a un moteur, n'est-ce pas ?...
Mais une chose est sûre, lorsque ces ailes sont endommagées, l'appareil ne peut plus voler et doit atterrir d'urgence. L'avion est alimenté par l'électricité qu'il génère lui-même, ce qui fait qu'il peut voler des semaines entières sans nécessiter le moindre ravitaillement. Pour les vivres et l'équipage, il y a la chasse, et un système révolutionnaire de congélation des aliments qui, pour le coup, est assez prophétique.
Tout le reste au sujet de cet aéroplane est assez flou, à commencer par ses dimensions. À la base, "L'Épervier" n'est pas censé être plus grand qu'un aéroplane basique de 1904, mais il s'y trouve quand même quatre ou cinq chambres à coucher, un coin cuisine, une ample terrasse où l'on peut déjeuner à plusieurs en admirant le panorama, et des réserves pratiquement inépuisables de vivres, d'armes et de munitions.
Ces quelques imprécisions mises à part, le roman est une suite d'aventures qui naissent de la nécessité d'atterrir pour l'équipage de "L'Épervier", soit par des envies de chasse, soit par suite d'une avarie. Dès lors, à terre, l'aéroplane et son équipage sont fragilisés, à la merci des troupes tartares, des troupeaux de yacks furieux ou des moines tibétains sanguinaires. Oui, sanguinaires, car avant que la Chine n'occupe le territoire des pacifistes tibétains, il était assez répandu dans la littérature populaire de décrire ces derniers comme une secte de fanatiques religieux capables des pires exactions.
Toutes ces mini-aventures, vraisemblablement improvisées, s'enchaînent à un rythme frénétique sans avoir de liens entre elles, et sans véritablement mener nulle part. Il est bien question que le Commandant de "L'Épervier" ramène les deux hommes chez eux, mais il se plait en leur compagnie, et réciproquement, jusqu'à la dernière page où, finalement, il les dépose avant de continuer sa route, sans voir répondu à aucune de leurs questions sur la fonction première de cet aéroplane, ni sur le pays dont est originaire le Commandant.
Salgari a bien compris que le charme du Capitaine Nemo venait précisément du flou qu'il laisse peser sur ses intentions. Hélas, son très aimable Commandant est loin d'égaler en charisme l'antihéros de Jules Verne. La psychologie n'a d'ailleurs jamais été le fort d'Emilio Salgari, dont les personnages se résument le plus souvent à des héros très héroïques, des méchants très méchants, et des fourbes très fourbes. Déjà fort rares dans ses autres romans, les femmes sont ici totalement absentes. Aucune romance à l'horizon : juste de la fraternité entre vrais mâles, entrecoupée de massacres d'animaux et de populations sauvages. Sur ce point-là d'ailleurs, il est amusant de voir qu'en 2019, on censure allègrement toutes les oeuvres littéraires jugées racistes envers les populations africaines, mais en ce qui concerne les populations asiatiques, pas de problèmes, on peut y aller à fond ! Entre la fourberie des chinois et le primitivisme souvent mystique des populations de l'Empire Mongol, Emilio Salgari, qu'on a pourtant connu pourtant plus respectueux des autochtones, se lâche volontiers sur ces populations lointaines, avec lesquelles il faut, selon lui, effrayer le lecteur incrédule.
Pourtant, bien que ce soit assez peu dans ces habitudes, il est vrai qu'Emilio Salgari, peut-être conscient d'être parmi les premiers à aborder littérairement le continent asiatique dans toute son étendue, se montre étonnamment pédagogue et prolixe. C'est en partie pour cela que son livre flirte avec les 500 pages, lui qui affectionne plutôt les romans courts. Mais outre que, comme le démontrent fort bien les traductrices, ses cours de géographie sont assez peu fiables et en partie imaginaires, « Les Aventuriers du Ciel » souffre de longueurs et de nombreux piétinements, qui accentuent le vide scénaristique. Car oui, il n'y a pas grand-chose dans ce roman, des gens qui volent et qui atterrissent, d'autres qui les capturent et dont ils se libèrent. Les aventures mêmes sont assez prévisibles. C'est surtout le talent d'Emilio Salgari qui lui pêrmet de créer un suspense, une tension narrative, un rythme soutenu qui accroche le lecteur. Mais les trouvailles de ce roman – mis à part "L'Épervier" lui-même - restent assez pauvres, et peut-être eût-il mieux valu traduire les « Sandokan » dans leur intégralité, chose qui n'a jamais été faite en France, d'autant plus qu'ils pourraient rencontrer un écho favorable, puisque cette série de romans sont parmi les plus féroces envers la colonisation occidentale, ce qui était très inhabituel à l'époque.
À côté de bien des oeuvres essentielles d'Emilio Salgari, le choix de ce roman relativement anecdotique était tout de même discutable. Pas sûr d'ailleurs qu'il ait beaucoup attiré l'attention. Mais l'initiative, en tout cas, est à soutenir et à encourager, tant pour les romans d'Emilio Salgari que pour d'autres auteurs de romans populaires européens de la Belle-Époque dont les oeuvres parfois remarquables sont en passe de tomber dans l'oubli.
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Roman d'aventures idéal pour les aficionados de Jules Verne....Deux russes condamnés à mort en Chine pour un meurtre qu'ils n'ont pas commis sont sauvés par un mystérieux capitaine aux commandes d'une formidable machine volante... s'ensuivent des péripéties hautes en couleurs à travers la Chine et le Tibet....un bon moment de détente et au final une heureuse découverte !!
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Un bon divertissement !
Un roman que nous devons replacer dans son contexte, puisqu'il a été écrit au début des années 1900 !
Nous partons donc sur une fabuleuse machine volante, à la découverte de peuples et de paysages "autochtones" et "sauvages".

C'est frais, enchanteur et badin. Un voyage à la Jules Verne ou à la Marco Polo comme on n'en fait plus, puisqu'il s'agissait de découvrir à proprement parlé le monde : les personnages sont des caricatures avec des yeux d'Européens, autrement dit de "gens civilisés".

Et malgré tout, on y passe un bon moment, dans ce roman d'aventures, on voyage sur cet Epervier fait d'acier avec délice, on redevient enfant, insouciant et exempt de préjugé.
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Première lecture des vacances avec "Les aventuriers du ciel", et l'objectif de dépaysement est atteint !

Nous suivons les aventures de deux amis à travers la Chine et le Tibet à bord d'une mystérieuse machine volante dirigée par son non moins mystérieux capitaine.

Tout cela fleure bon le Jules Verne, et on a l'impression de retomber un peu en enfance ! 😄

Alors oui, c'est un roman qui reflète un autre temps (Salgari écrit entre la fin du 19ème et le début du 20ème), notamment dans sa vision des populations "autochtones" (avec des grosses guillemets, entendons nous bien !) ou de la chasse comme art de vivre. Mais en prenant un peu de distance avec tout ça, on arrive à pleinement profiter des péripéties nombreuses et des descriptions des lieux traversés, dont une partie est issue de l'imagination de Salgari, qui n'est jamais sorti d'Italie !

On regrettera un peu la fin du roman, qui nous laisse un peu en plan. Mais quelques recherches m'ont appris qu'il existait une suite, le roi du ciel. Il n'y a plus qu'à espérer qu'elle soit traduite !

En bref, un roman d'aventures dans la lignée de Jules Verne, reflet des préjugés de son époque mais très prenant et dépaysant malgré tout !

Lien : https://instagram.com/Mangeu..
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Face à un marché du livre en plein tourment, plusieurs maisons d'éditions font le pari d'exhumer des oeuvres rares et oubliées… C'est notamment le cas des éditions Michel Lafon qui ont fait le choix de publier ce roman de 1904 signé par Emilio Salgari, un écrivain de romans d'aventure, présenté par l'éditeur comme « le Jules Verne italien ». Cette figure majeure du roman populaire en Italie, n'avait jusque là que très peu été traduit en France.

Fiodor et Rokoff, deux négociants des thé russes sont condamnés à mort en Chine pour un meurtre qu'ils n'ont pas commis. Il sont alors sauvés in extremis par un mystérieux capitaine aux commandes d'une formidable machine volante appelée « L'Épervier ». S'ensuivent des péripéties hautes en couleurs à travers la Chine et le Tibet...

« Les Aventuriers du Ciel » s'inscrit dans la même veine que « Vingt Mille Lieues sous les Mers » de Jules Verne, à la différence qu'il ne s'agit ici pas d'un sous-marin mais bien d'un aéroplane pouvant voler à la vitesse de 20 km/h.

Il est bon de replacer ce texte dans son contexte, puisqu'il a été écrit au début des années 1900 ! le lecteur est embarqué sur cette fabuleuse machine volante pour un voyage à la Jules Verne ou à la Marco Polo comme on n'en fait plus… D'un autre temps au sens propre du terme car les différents personnages rencontrés sont dans le texte de véritables caricatures, vus avec des yeux d'Européens de l'époque, autrement dit de « gens civilisés ». En cela, on peut regretter des descriptions qui ont mal vieilli - quitte parfois même à choquer le lecteur contemporain - notamment dans sa vision des populations « autochtones ».

Si le lecteur arrive à prendre un peu de distance avec tout cela, il pourra pleinement profiter des nombreuses péripéties et descriptions des lieux traversés, dont une partie est issue de l'imagination de Salgari, qui n'est jamais sorti d'Italie !

Soulignons d'ailleurs le travail colossal des deux traductrices, Ismene Cotensin-Gourrier et Cécile Terreaux-Scotto, qui non seulement ont su recréer le style énergique propre à Emilio Salgari, mais surtout se sont échinées, à l'aide de plusieurs spécialistes de l'histoire chinoise et du monde asiatique, à resituer et à corriger en bas de pages les références et toponymes utilisés dans ce roman. Un travail hélas un peu vain dans le sens où Emilio Salgari ne travaillait qu'à partir de cartes d'encyclopédie, de récits de voyages, et n'a jamais voulu témoigner ni de la réalité absolue d'une région du monde où il n'a jamais mis le pied (l'auteur va même jusqu'à inventer une chaîne de montagnes là où il n'y en a pas), ni d'une érudition personnelle longuement acquise.

Ces quelques imprécisions mises à part, on peut surtout regretter un récit qui se contente d'être une suite de mésaventures de l'équipage à la merci des troupes tartares, des troupeaux de yacks furieux ou des moines tibétains sanguinaires. le seul échappatoire étant à chaque fois : s'échapper dans les airs à l'aide de « L'Épervier ». Toutes ces mini-aventures, souvent invraisemblables, s'enchaînent à un rythme frénétique sans avoir de liens entre elles, et sans véritablement mener nulle part.

Un véritable livre d'aventures, dans le sens le plus classique du terme, qui souffrira pour certains d'une géographie approximative alors que d'autres loueront au contraire une imagination impressionnante. Toujours est-il que « Les Aventuriers du Ciel » souffre de longueurs et de nombreux piétinements, qui accentuent le vide de la trame narrative.
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