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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Italie, milieu des années 30. La jeune Francesca n'est plus une enfant mais pas encore une adulte. Elle écoute sagement ses parents, va à l'église mais un feu brûle en elle. Ce feu l'attire vers la rivière où jouent deux garçons et une jeune fille, la Malnata. Attention à quiconque l'approchera, la « Mal née » porte malheur, n'est-elle pas responsable de la mort de son petit frère ? Elle est surtout insoumise et va transmettre cette soif de liberté à sa nouvelle amie, dans une Italie où les hommes ont tous les pouvoirs et à l'heure où le bruit des bottes se fait de plus en plus oppressant.

Ce roman a le goût métallique du sang, celui qui coule sur les bras éraflés des deux jeunes filles, celui des bagarres, celui aussi dont on ne parle pas car trop intime. Ce roman a aussi le goût du sel, celui des larmes versées à cause des émotions trop fortes, des jeunes sacrifiés pour une guerre inutile, des amours qui trahissent. Ce roman a enfin le goût des pâtisseries du dimanche, de celles dégoulinantes d'un sucre qui cacherait l'amertume des magouilles des adultes, mais aussi de celles dont on se souvient quand la nostalgie de l'enfance nous prend.

Alors un nouveau roman italien sur deux amies ? Oui, et tant mieux ! Des amies prodigieuses aux héroïnes de Silvia Avallone, j'aime profondément ces filles et leurs histoires où l'amitié est plus forte que tout. Peu importent les événements et les tourments, les interdictions et les élans, l'amitié est le sentiment qui permet de tout transcender.

Vous l'aurez compris, je vous encourage à découvrir la Malnata, Francesca et la plume de Beatrice Salvioni !
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Quel impressionnant premier roman de Beatrice Salvioni.
Une histoire d'amitié entre deux petites filles qui vivent à Monza pendant les années fascistes.

C'est avec une écriture incroyable que j'ai été emporté à travers les lieux, le contexte politique, le mode de vie de cette époque. Ce roman est d'une réalité désarmante !

La malnata c'est aussi les personnages : forts, inoubliables comme on en croise peu dans les romans. Outre nos deux héroïnes qui sont justes incroyables, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Noah. D'une sensibilité et d'une empathie qui contraste avec le régime imposé dans l'époque & la figure masculine qui l'entoure. Il parvient à s'en libérer.

La malnata c'est un roman d'apprentissage, d'émancipation féminine portée par deux héroïnes au contraste saisissant. L'une rebelle & désabusée. L'autre faible et apeuré. C'est ensemble qu'elles vont faire à une violence dévastatrice. C'est l'une en face de l'autre qu'elles vont pouvoir se dresser face à la brutalité du monde qui les entoure.

Vous l'aurez compris, j'ai été charmé par ce roman. Une voix italienne à ne pas louper.
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Une réussite. Impressionnante même pour cette jeune autrice qui maîtrise parfaitement sa narration. Un livre sur l'adolescence, sur l'éveil de la conscience sociale et politique. Un livre féministe au sens le plus noble et fort du terme. le risque était réel car il est impossible de ne pas penser à l'Amie prodigieuse. Beatrice Salvioni n'a pas ou pas encore le souffle d'Elena Ferrante, mais elle la force d'une écrivaine. Les personnages sont bien campés. le décor sonne juste. Tout au plus manque-t-il parfois un peu d'émotion ou aurait-on souhaité plus de profondeur dans la toile de fond mussolinienne de l'histoire. Il n'en demeure pas moins que, dans la lignée de Silvia Avallone, l'autrice fait vivre et palpiter cette Italie abîmée par ses préjugés et dans laquelle la lutte des classes demeure une réalité tenace. Bref, une jolie prouesse littéraire.
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l'Italie fasciste et l'amitié émancipatrice et rebelle de deux adolescentes vers les années 1935. J'ai aimé ce chemin de l'une vers l'autre, la façon dont peu à peu on arrive à ce lien bienveillant a travers les balbutiements de cette relation. On découvre la violence et la légèreté inconséquente de certains adultes et une certaine dureté pour d'autres. Caractère ambivalent de certains personnages. Construction courageuse d'un pacte de confiance face à la bêtise méchante d'une société qui pactise avec les règles totalitaristes et moutonnieres du fascisme
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"On l'appelait la Malnata et personne ne l'aimait. Prononcer son nom portait malheur. C'était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort. Elle avait le démon dans la peau et il ne fallait pas lui parler." 

Un jour, Francesca croise le regard de celle qu'on surnomme la "Malnata". Elle croise ses yeux aussi noirs que les galets du Lambro, le fleuve au bord duquel la jeune fille passe sont temps dans des activités peu ordinaires comme la colllecte de queues des lézards! Elle croise ce regard et débute alors une fascination qui va mener Francesca à ouvrir les yeux sur l'hypocrisie du monde des adultes - et des fascistes.

La Malnata, c'est une histoire d'amitié entre deux adolescentes issues de milieux différents dans l'Italie fasciste et pleine de superstitions. À la lecture de ce roman, je n'ai pu m'empêcher de penser à l'Amie prodigieuse. 
Beatrice Salvioni réussit à créer des scènes qui frappent l'esprit des lecteurs (la scène d'ouverture, le vol des cerises, les queues de lézard...), des scènes très cinématographiques par ailleurs, mais il m'aura manqué un peu de profondeur. Un récit plaisant et bien construit mais pas de ceux qu'on n'oublie pas. 
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