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Critique de Poljack


Mon avis :
La couverture donne le ton : dans la tradition des Gérard de Villiers, Josette Bruce, Claude Rank et autre Paul Kenny, Sassa fait du roman de gare. N'en déplaise à ces messieurs des salons littéraires, la littérature populaire n'a rien d'un genre mineur. le roman d'espionnage français a plus de cinquante ans d'existence et même le fameux commissaire San Antonio, avant de rejoindre la maison poulaga, a joué les barbouzes.
Bons baisers de Dubaï est un évident clin d'oeil au cinquième roman de Ian Flemming (Bons baisers de Russie) mettant en scène James Bond. D'ailleurs, comme son célèbre prédécesseur, Alan et son coéquipier Howard sont au service de Sa Majesté. Ils travaillent pour le MI6. On retrouve également les ingrédients qui ont participé au succès du premier : voyages lointains, grosses voitures (enfin, pas toujours), jolies filles et alcool à volonté. Ajoutez à cela quelques gadgets à la pointe de la technique, des armes qui ne demandent qu'à servir et un minimum d'action, vous voilà en plein roman d'espionnage…
Vu sous cet angle, cela ressemble fort à un clone de James Bond… Comme le Canada Dry, ça en a la couleur et le goût, mais ce n'est pas du James Bond. le héros de Ian Flemming est avant tout un homme d'action alors que ceux de Sassa sont plus dans l'analyse. Les situations géopolitiques sont également plus proches de l'actualité alors que 007 vit des aventures beaucoup plus romanesques. D'une certaine façon, Bons baisers de Dubaï est plus réaliste.
Côté style, l'auteur respecte les codes du roman de gare : c'est rapide et facile à lire. On évite toutes questions existentielles pour se concentrer sur l'action, ce qui participe au rythme vivant et assez addictif. Les situations et les dialogues sont émaillés d'une bonne dose d'humour, mais certains jeux de mots et de sonorité paraissent plaqués artificiellement sur le texte et auraient mérité un peu plus d'affinage…
En deux ou trois endroits, j'ai regretté que l'auteur ne développe pas suffisamment. Il passe rapidement à autre chose, alors que le fait précédent n'est pas complètement réglé. Cela donne l'impression que ces scènes ont été ajoutées pour tirer à la ligne. Un exemple : le moment où, marchant dans la tempête, l'Écossais se retrouve assommé, on ne comprend pas vraiment comment ça a pu arriver, et quand son collègue le récupère, l'incident est aussitôt oublié, comme s'il ne s'était rien passé…
Autre point qui m'a interloqué : l'imprécision du rapport temps/distance dans les déplacements. Lorsque l'auteur annonce trente kilomètres à parcourir à pied, qui plus est dans l'obscurité et un milieu difficile, on a du mal à ne pas ressentir une certaine incohérence dans la chronologie des actions suivantes. Les personnages semblent capables de parcourir ce trajet en trois ou quatre heures alors que le double ne serait même pas suffisant. On a beau être dans la fiction, c'est une fiction réaliste, alors ce point de détail est comme une verrue sur le visage de ces beautés slaves qui traversent ces pages.
N'étant pas adepte de la politique du « à suivre » quand il s'agit de romans de genre, je ne peux que déplorer que celui-ci se termine sur une fausse fin, mais j'avoue que cet ouvrage m'a donné assez de plaisir pour me pousser à lire Bons baisers de Jakarta qui en est la suite.
Malgré ces petits défauts, en cette période estivale, plutôt qu'un roman de gare, ces deux volumes feraient d'excellents romans de plage pour amateur d'espions et de bouquins vite lus et sympathiques.
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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