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Citations sur L'interdépendance, tome 1 : L'effondrement de l'Empire (13)

- "Parlez de torture, alors, ça ira plus vite"
- "Ce que je veux dire, c'est qu'il a appris à endurer tout ce qu'un être humain peut lui infliger"
- "Rien ne nous oblige à rester humain", répliqua Kiva
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À en croire la légende familiale, le tout premier mot qu’avait prononcé la petite Kiva Lagos était « merde ». Et cette légende avait toutes les chances d’être fondée, étant donné le langage fleuri de la comtesse Huma Lagos, mère de Kiva et chef de la maison Lagos. Le contraire eût été plus surprenant, en vérité. Kiva elle-même ne se souvenait pas d’avoir jamais parlé autrement. Bien entendu, personne ne s’était jamais avisé de reprendre la fille de la comtesse là-dessus, même si elle n’était que son sixième enfant et ne porterait jamais son titre.
Et voilà que se le permettait ce connard, avec ses grands airs et son balai dans le cul.
Le connard en question, celui qui s’administrait du matériel d’entretien par voie rectale, se tenait au bar de son bureau, un verre de liquide ambré à la main.
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Ainsi fonctionne le cerveau humain. Il crée des structures là où il n’y en a pas. Il imagine des liens de causalité sans aucun fondement. Des scénarios venus de nulle part. C’est dans la nature même du cerveau. Il est conçu pour mentir.
Et pour croire aux mensonges.
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Il n’y a pas de honte à se pisser dessus comme une borne d’incendie quand un tueur chevronné est sur le point de vous planter un couteau dans la gorge.
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Kiva s’esclaffa : Je rêve ou tu aspires encore à me sauter ?
Je ne vais pas te mentir : ça ne me déplairait pas. Nous étions assez forts à ce jeu, dans le temps.
C’est vrai, admit-elle. Pour ce qui est du cul, aucun reproche, Ghreni. Ce sont les moments où tu m’as baisée hors du lit que je ne te pardonnerai pas.
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— Le directoire, sans doute désireux de devancer tes hésitations, souhaite te rappeler que ton frère, feu le prince héritier, avait consenti à épouser Nadashe Nohamapetan.
— J’aimerais encore mieux me marier avec elle qu’avec son frère.
— Le directoire, qui se doutait de ta réponse, souhaite te rappeler que toutes les parties seraient sans doute prêtes à l’envisager.
— Je ne marierai pas avec elle non plus, riposta Cardenia. Je ne les aime ni l’un ni l’autre. Ce sont d’horribles individus.
— D’horribles individus dont la famille gagne en influence dans les guildes marchandes et dont le vœu de nouer une alliance avec la maison Wu offrirait à l’empire un moyen de pression sur celles-ci qu’il n’a pas connu depuis des siècles.
— Est-ce toi ou le directoire qui parle, là ?
— Le directoire à quatre-vingts pour cent.
— Tu es donc à vingt pour cent d’accord là-dessus ? » Cardenia feignit une moue scandalisée.
« Ces vingt pour cent reconnaissent que les mariages politiques sont une réalité à prendre en compte pour les gens, comme toi, qui sont sur le point de devenir emperox et qui, malgré la crédibilité que leur apporte une dynastie millénaire, ont encore besoin d’alliés pour contrôler les guildes.
— Et, là, tu vas me raconter toutes les occasions au fil des mille dernières années où les emperox Wu ont agi comme de vulgaires pantins pour servir les intérêts des guildes, n’est-ce pas ?
— Là, je vais surtout te rappeler que tu m’as confié ce poste non par amitié personnelle ni pour mon expérience de la politique de la cour, mais parce que je suis titulaire d’un doctorat en histoire de la dynastie Wu et que j’en sais plus que toi sur ta famille. Mais, oui, je pourrais te raconter tout ça aussi. »
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— Il est rare que des individus très gentils accumulent beaucoup de pouvoir.
— Tu m’accuses d’être une intruse, en conclut Cardenia.
— Je ne me souviens pas de t’avoir traitée de gentille », rétorqua Dolg.

  « Rien de tout cela n’aurait dû te concerner », confia Batrin à Cardenia plus tard. Elle était de retour dans la chambre du mourant, assise sur son fauteuil. Le personnel médical qui s’était occupé de lui pendant son sommeil s’était retiré dans les salles voisines. Père et fille étaient à nouveau seuls, entourés d’un assortiment de matériel de soins.
« Je sais », répondit Cardenia. Ils avaient déjà eu cette conversation mais elle savait qu’elle n’y couperait pas pour autant.
« C’est ton frère qui avait reçu l’éducation nécessaire », lui rappela Batrin, et Cardenia hocha la tête comme il poursuivait son discours d’une lente voix monocorde. Son frère, Rennered Wu, était en réalité son demi-frère. Il était le fils de l’emperox consort Glenna Costu, alors que Cardenia était issue d’une brève aventure entre Batrin et Hannah, une professeure de langues anciennes. Hannah Patrick avait rencontré le monarque alors qu’elle lui faisait visiter la collection de livres rares de la bibliothèque Spode de l’université de Centralie. Ils avaient alors entamé une relation épistolaire culturelle jusqu’au jour où, quelques années après le décès soudain de son épouse, l’emperox avait offert à la jeune femme une édition rare de la Qaṣīda al-Burda et, dans la foulée, à leur surprise mutuelle, la petite Cardenia.
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« Je voudrais vous prévenir, lui dit Finn à l’instant où le page venait la chercher. Le duc considère les grossièretés comme la marque d’une faible intelligence. Tâchez de les éviter autant que possible. »
Quel con ! pensa-t-elle en entrant dans le bureau ducal, à la décoration aussi vomitive que l’ensemble du palais. À en croire la légende familiale, le tout premier mot qu’avait prononcé la petite Kiva Lagos était « merde ». Et cette légende avait toutes les chances d’être fondée, étant donné le langage fleuri de la comtesse Huma Lagos, mère de Kiva et chef de la maison Lagos. Le contraire eût été plus surprenant, en vérité. Kiva elle-même ne se souvenait pas d’avoir jamais parlé autrement. Bien entendu, personne ne s’était jamais avisé de reprendre la fille de la comtesse là-dessus, même si elle n’était que son sixième enfant et ne porterait jamais son titre.
Et voilà que se le permettait ce connard, avec ses grands airs et son balai dans le cul.
Le connard en question, celui qui s’administrait du matériel d’entretien par voie rectale, se tenait au bar de son bureau, un verre de liquide ambré à la main. Grand, le visage mangé d’une barbe où auraient pu nicher des oiseaux, il riait. À son côté, le même verre à la main, la même hilarité sur la figure, vêtu du noir prétentieusement simple de sa famille : nul autre que Ghreni Nohamapetan.
Le page se racla la gorge et le duc leva les yeux. « Dame Kiva Lagos, annonça le larbin avant de tourner les talons.
— Très chère dame Kiva, fit le duc du Bout en s’écartant du bar. Bienvenue, bienvenue !
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— Je me souviens de lui, Votre Majesté, intervint Korbijn. Un petit aristocrate de Sofala écarté par votre père. Un de ses anciens amis d’université. Un physicien spécialiste du Flux.
— Pourquoi mon père l’a-t-il exilé ?
— Il lui a offert son titre peu avant son mariage avec dame Glenna. »
Voilà un indice qui manque de subtilité, se dit Cardenia. L’archevêque venait d’insinuer en substance que son père et ce comte étaient en couple avant le mariage de Batrin, sans aucun doute arrangé pour les besoins de la dynastie car la maison Costu dominait l’une des guildes les plus puissantes.
L’allégation ne la surprenait guère puisque, pendant toutes ces années où elle avait côtoyé son père, il ne l’avait jamais frappée comme étant plus que mollement hétérosexuel. Mais il y avait un temps et un endroit pour tout. On appelait cela « l’université ». Et puis ce comte n’aurait pas été le premier amant encombrant qu’un emperox aurait fait disparaître du tableau en lui offrant un nouveau titre, quelque part, très loin. Cela aurait aussi expliqué la surveillance de l’infanterie.
Cardenia hocha la tête en signe de compréhension. « Dans l’immédiat, nous adopterons la position de notre père, mais nous souhaitons être mise au courant de tous les tenants et aboutissants de l’affaire.
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— J’ai dépêché un conseiller auprès de la duchesse locale et ordonné à l’armée et à l’administration impériale de prêter immédiatement assistance à tous les Dalasýslains désireux de partir.
— Vous a-t-on obéi ?
— Nul ne le sait. Le courant du Flux s’est effondré peu après le départ du conseiller.
— Ainsi, vingt millions de personnes seraient mortes victimes de la politique et de la bureaucratie ?
— Oui. Pas tout de suite, il est vrai. Mais la nature – voulue – de l’Interdépendance fait que tous les systèmes dépendent les uns des autres pour leurs besoins essentiels. Écartez un système ainsi que sa maison gouvernante et son monopole, et des dizaines d’autres systèmes survivront. Mais celui-là périra. Avec le temps, il commencera à péricliter. Ses habitats spatiaux et ses avant-postes bâtis sur des planètes et des lunes inhospitalières se dégraderont et deviendront de plus en plus difficiles à réparer. Les fermes et les usines agroalimentaires se délabreront aussi. De manière prévisible, les tissus sociaux se déliteront au fil des défaillances des équipements et de la prise de conscience que rien ne peut sauver les citoyens d’un système isolé. Du fait de la dégringolade matérielle et sociale qui suivra l’effondrement du courant du Flux, la mort à l’échelle du système est inévitable.
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