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Citations sur Le Désert de Quartz (104)

j’observe étonné dans le miroir mon
ombre s’éloigner
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Je constate que

quelqu'un enfonce attentivement les jours
sans pitié comme dans un insectarium
avec une aiguille bien pointue...
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Arc-en-ciel incontrôlé

la nuit écrit des poèmes transparents
sur le sable au bord de la mer
et le reflux au lever du soleil les empourpre
tandis que tous les éloignements
rapprochent la rive accidentée
de la mouette qui creuse de son bec
une grotte d’où
surgit un arc-en-ciel à l’instar d’un
vol incontrôlé au-dessus
de l’étendue d’eau
et annihile l’éclipse
de la tentative
de passage
de l’autre côté
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Je compte parmi ceux (pessimistes ?, sceptiques ?, réalistes ?) qui croient que le destin de la typographie et du Livre, à en juger d’après la manière dont ils ont traversé les siècles depuis Gutenberg à nos jours, connaîtra bientôt sa fin. Le mètre linéaire, jadis unité de mesure pour les rayonnages des bibliothèques, est remplacé par des mégas, des gigas, voire des térabits, et l’odeur de l’encre typographique et de la colle, par la sensation que procure le toucher de la surface neutre et froide d’un écran tactile ou de quelque gadget de plus en plus sophistiqué, apte à reproduire y compris l’image des pages qui se tournent.
Mais, je m’empresse de le constater, cette fin est, à l’instar des productions cinématographiques jadis à la mode, fausse, de sorte que la véritable fin n’interviendra qu’avec, et je ne crois pas exagérer, la mort de la planète elle-même. Cela, pour la simple raison que l’être humain est, par essence, sensible, imaginatif et créatif, et que l’appétit pour l’exploration, par-delà la réalité immédiate et concrète, des rivages infinis de la fantaisie, ne périra qu’en même temps que l’espèce humaine.

(Marian Odangiu)
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Pour définir ce que j’ai éprouvé lors de la découverte des vers de George Schinteie, je ferai mienne cette citation : « […] le poème n’est pas une réponse à une interrogation de l’homme ou du monde, mais ne fait qu’aggraver le questionnement » (Linda Lê, Par ailleurs (exils), p. 75) car comme l’écrit George Schinteie dans un poème en un vers : « Poésie : telle une épée la parole en métaphores met à mort ». Cette idée d’aggravation qu’évoque si bien Linda Lê correspond chez le poète à une sorte d’urgence (le dernier mot du recueil est apocalypse, tandis que le premier, la vie) à ouvrir le champ des interrogations, sans points, car, vous remarquerez qu’il s’affranchit totalement de la ponctuation, pour laisser libre cours au flux poétique s’écoulant tel le sable.

(Gabrielle Danoux)
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 la pluie s’est nichée dans mes paroles / prononcée par cette matinée nuageuse / dont s’est discrètement enfuie la lumière / j’ai la nostalgie de l’ombre de ton départ
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"Tout comme la "poésie n'est pas une pseudo-communication, mais une communication autrement par rapport à celle réalisée par la langue elle-même au moyen des paroles et des relations qui s'établissent entre elles" (Nicole Monolescu, "Despre poezie [Sur la poésie], 2008), de la même manière on peut s'interroger sur comment est George Schinteie dans ce recueil ? Il est atypique."

(extrait de la préface du Professeur, docteur ès lettres Cristina Sava)
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Dans mon sillage les paroles

j’avais quitté mon moi-même
dans une saison de l’aube
et dans mon sillage les paroles
sanctifiaient un bonhomme de neige dans le désert
avec toutes les plaies de l’instant enveloppées
dans l’aluminium invisible de la vie
et avec un sourire triste dans
le coin orienté au nord
d’un espoir caché
je m’éloignais du présent
dans un passé bien moins défini
que celui que j’avais réellement vécu
et je rangeais attentivement dans la mémoire
chaque méandre qui me testait
depuis que j’étais parti comme
je me souvenais
de moi-même
sans bruit et sans
déranger
il me semblait que le monde est un oiseau
de paroles sorti d’un sablier
délivré par le temps
moi je suivrais l’ombre de la signification
de chaque pas d’un comptage précis
jusqu’au cercle du destin
désorienté par la direction
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COLONNE DE L’INFINI

nous avions dépassé déjà la voie ferrée
sous le patronage unique de la croix de Saint-André
et je me dirigeais vers l’horizon sous l’impulsion
de tous les souvenirs les ébats et les échecs
de tant de vies mises à l’épreuve en une
seule sans qu’un unique instant
je n’eus l’impression que mon heure avait sonné
les vies s’écoulaient doucement l’une
dans l’autre comme la lumière tamisée par les
deux sphères du sablier
tantôt plus nombreuses étaient les nuits
tantôt les autres jours additionnaient
tous les malheurs advenus et
partiellement protégés par la vérité
qui guérissait des moments rares
seulement pendant l’éclipse solaire
notamment quand les vies se
mélangeaient et tentaient de
croiser leurs absences de vécu
dans la croix de Saint-André
superposée à une autre croix
de Saint-André
et ainsi de suite tant que le sablier
n’était pas retourné
et ma vie crucifiait
dans un parfait silence
une colonne de l’infini
au repos

*

COLONĂ DE INFINIT

trecusem bine de calea ferată
vegheați doar de crucea Sfîntului Andrei
și mă-ndreptam spre orizont împins
de toate amintirile zbaterile și neîmplinirile
atîtor vieți încercate într-una
singură fără să mi se pară vreo
secundă că-mi bate ceasul
viețile curgeau lin din una în
alta ca o lumină cernută prin cele
două sfere ale clepsidrei
erau cînd mai multe nopțile
cînd celelalte zilele însumau
toate nenorocirile întîmplate și
parțial protejate de adevăr
ce vindeca momente rare
doar în timpul eclipsei de soare
mai ales cînd viețile se
amestecau și-ncercau să-și
încrucișeze netrăirile
în crucea Sfîntului Andrei
suprapuse peste altă cruce
a Sfîntului Andrei
și tot așa cît clepsidra
rămînea neîntoarsă
iar viața mea răstignea
în perfectă liniște
o coloană de infinit
în repaus

(p. 182 et p. 38 du recueil.
Traduction : Gabrielle Danoux)
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le vent court dans mon âme / tel un enfant après des papillons / il fait voler en éclats tout ce qu’il rencontre sur sa route / les âges de la jeunesse la buée de la félicité / les nuages des sourires et l’ombre des réussites
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