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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Opus 1, Werner, la quarantaine, fils unique d'un industriel français résident à Genève, pas du tout l'air heureux d'appartenir à une famille riche. Après ses études en Suisse et E.U., il se barre à Paris, pour s'ouvrir un vague cabinet de consultation, le tout organisé par sa maman.
Opus 2, Romain, la trentaine avancée, à Paris, ex-activiste d'extrême gauche, entraîné à Cuba ( en passant, Cuba et Fidel me font penser à un proverbe turc «  Si le chauve avait un remède, il en aurait badigeonné sa propre tête »). Il en a fait un business, fondant son propre mouvement politique, “Émancipation révolutionnaire “. Il a une petite amie Julia, ex-militante biberonnée aussi à Cuba où il l'a rencontrée, et un jeune assistant Greg, qu'il a recruté et instruit lui-même, mec devenu un peu trop séduisant et un peu trop encombrant . Julia est irrésistible, et Greg le beau mâle n'y résiste pas, quand à Romain, il en fait des cauchemars.

La Suisse et les riches, et notre Werner contraint à retourner au bercail, vu les difficultés financières de son papa, mondialisation et autres magouilles obligent, et pas que , "j'avais l'impression qu'une vague géante était en train de prendre forme dans l'ombre, qu'elle se dirigeait vers moi et qu'elle finirait par m'engloutir"......
Les activistes d'extrême-gauche qui luttent pour «  égalité, fraternité, liberté », et notre Romain recyclé dans un emballage mise à jour, qui offre ses services au public.....
Les chemins de ces deux hommes qui aiment nager à contre-courant, concrètement le premier dans sa piscine privée, l'autre dans l'océan, vont se croiser......ils vont essayer de déclencher " une vague venant tout recouvrir, purifier, niveler, à l'image du Déluge biblique, d'où aurait émergé une civilisation idéale, fraternelle et apaisée ".
Mais attention ça ressemble fortement à "La Grande Vague de Kanagawa " de Hokusai, elle peut vous engloutir vous aussi lecteurs et lectrices 😆!

L'idée est originale, les personnages bien choisis, dont des énergumènes de tout bord et beaucoup de femmes canons, (ouille ça peut donner des complexes 😊 ! ), l'intrigue bien ficelée, franchement je ne l'ai pas vu arriver ! Bravo pour ce premier roman ! Merci Alain !





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Alain Schmoll Commence par une mise en place ce soigneuse et maitrisée d'une galerie de personnages disparates, dont le narrateur, Werner, héritier d'une famille d'industriels qui a fait du fromage son beurre (un auteur qui écrit en tête de chapitre : « il y a longtemps que je ne me suis pas couché de bonne heure », me pardonnera ce trait d'humour facile).

le milieu de la finance qui fait tourner les entreprises au rythme des caprices du marché libéral est très clairement mis en scène (j'ai même presque tout compris). Et puis lorsque tout est en place, coup de tonnerre dans un ciel serein, l'auteur nous surprend par une révélation qui change la donne et ouvre le champ des possibles, particulièrement pour comprendre ce qui s'est passé lors d'une journée d'émeute sur fond de revendications écologiques, où un militant a trouvé la mort dans des circonstances peu claires.

Le style est convaincant, persuasif et le sujet est bien intégré, et on entre sans difficulté dans l'g-histoire, hameçonné par les détails qui annoncent les drames futurs.

C'est donc un premier roman réussi, d'autant plus que ce décor de la production industrielle n'est pas a priori ce qui détermine mon choix au départ, et m'aurait plutôt incitée à éviter le thème. Mais le talent de l'écrivain est de créer quelque soit le sujet une ambiance attractive.


Je remercie donc l'auteur et sa maison d'éditions l'Harmattan pour leur confiance.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La tentation de la vague, c'est le premier roman d'Alain Schmoll. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, sauf que sur Babelio il est pour beaucoup d'entre nous un ami commun, vous le reconnaîtrez aisément si je vous parle d'un avatar à l'image d'un hibou ébouriffé et studieux, un certain Archie... Je remercie donc Alain Schmoll et les éditions L'Harmattan de m'avoir permis de découvrir ce nouveau roman.

Ce sont deux histoires qui se construisent et s'alternent au gré des chapitres, deux itinéraires en parallèle bien différentes, deux voix qui viennent faire écho l'une à l'autre, deux ambitions attachées à des mondes antagonistes. D'un côté il y a le narrateur Werner, dont le père Sylvain Jonquart est à la tête d'un grand groupe industriel fromager qu'il a fait fructifier à partir d'une entreprise familiale créée par l'arrière-grand père à Pontarlier. Aujourd'hui pour des raisons fiscales, l'entreprise et la famille sont désormais établies en Suisse, près de Genève.
Et puis il y a Romain, militant d'extrême gauche, formé aux méthodes cubaines, à la tête d'une association qu'il a créée, Émancipation Révolutionnaire, et qui est devenue un mouvement politique soutenant notamment aujourd'hui les ZAD, Romain est par ailleurs épris de la belle Julia qu'il a connu à Cuba.

Deux destins différents, mais au fond, qu'ont-ils en commun, ces deux-là ? Être jeunes ? Aimer la vie et en douter tout autant ? Habiter Paris ? Être à peine ambitieux mais être capables aussi, chacun à sa manière, de faire un pas de côté pour regarder comment déferlent les flots sur leurs existences ? Peut-être sont-ils tout simplement fascinés tous deux par la tentation de la vague ?
Mais jusqu'où peut-on faire ce pas de côté tout en demeurant acteur de sa vie, jusqu'à quelle limite peut-on regarder sa vie et la vivre sans être emporté par la vague ?
Ce sont en effet des personnages bien complexes et l'on se demande dès les premiers chapitres comment ces deux histoires vont venir se télescoper, à quel moment et de quelle manière Werner et Romain vont finir par se rencontrer, car on sent bien que la vague sur laquelle nous surfons nous amène inéluctablement à cette rencontre.

Autour des deux personnages principaux gravitent d'autres personnages qui donnent du piment à l'intrigue. Ce sont eux qui amènent à faire bouger chacun des deux personnages dans l'itinéraire qui semblait jusqu'ici presque immuable.
Autour de Werner, il y a le fidèle José, mais aussi des femmes de pouvoir qui effleurent le jeune homme, effleurent son histoire, son cœur, son corps, son destin, Alexandra, Noémie, Toni, elles sont prêtes à entrer sur scène, ne demandent qu'à venir prendre la lumière qu'elles revendiquent chacune à leur tour dans cette histoire...
C'est lors d'un des week-end où Werner se rend de Paris jusqu'à la somptueuse villa de ses parents, au bord du lac Léman, que celui-ci pressent que l'entreprise est en difficulté, voit son père très affaibli, il sent des choses qui semblent déjà se jouer pour lui en coulisse, presque à son insu.
Romain, quant à lui, se demande comment donner du sens à son engagement politique sans basculer le mouvement qu'il a créé, dans la violence. Greg qu'il a accueilli et formé n'a plus la même vision que lui. L'élève, séducteur, charismatique, contexte déjà le maître...

La sociologie du roman est intéressante car, en effet, qui a-t-il en commun entre une entreprise cotée en bourse et l'univers zadiste. Peu de choses a priori, plutôt deux mondes qui s'opposent, se repoussent même, et pourtant on y rencontre presque les mêmes jeux de rôle, les mêmes luttes de pouvoir, les mêmes jalousies, les mêmes faux-semblants... Les beaux idéaux s'effacent vite derrière les ambitions. Même chez les zadistes, il y a des plans de carrière. Même chez les zadistes, certains rêvent de séduire la compagne de l'autre, de faire de l'ami un rival, de vouloir le mettre sur la touche, lui, le soutien de toujours, sous prétexte qu'il est peut-être déjà devenu has been. Un peu comme un produit fromager qui ne se vend plus parce que le marketing ne prend plus et que la communication est désormais obsolète...

Ce sont deux sociétés peintes avec réalisme et cruauté. Le travail est remarquable dans la description précise de ces deux mondes, leur mécanique implacable et j'ai trouvé que la narration qui s'engouffre dans ces mondes est bien huilée...
Comment peut-on passer d'une vague à l'autre et jusqu'à quelle ultime mouvement de la vague le surfeur peut-il encore demeurer en équilibre sur sa planche ?
Ici nous sommes invités dès le départ du récit à poser et assembler les morceaux d'un puzzle aux contours insaisissables. Nous voyons peu à peu une histoire qui nous échappe et cela nous emporte dans un récit furieusement énigmatique.
La force du récit est dans ces personnages qui s'esquivent à chaque instant.
Finalement, Werner comme Romain ne vivent-ils pas au début du roman le même rêve, celui de voir une vague venir tout balayer d'où émergera un monde plus fraternel et apaisé ?

Et si à la fin, la façon de se rencontrer tous les deux n'était pas dans ce regard partagé, s'apercevoir que la vague ultime n'était qu'une chimère et que tout détruire dans l'idée de tout reconstruire n'avait pas de sens ?

Voilà, je n'en dirai pas davantage...

Laissez-vous à votre tour porter par la tentation de la vague.
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Il faudrait plusieurs vies, dit-on souvent...

Plusieurs vies pour tout lire, tout éprouver, tout tenter.

Plusieurs vagues à  chevaucher,  à dompter , pour se griser encore et encore  à escalader leurs crêtes, à sonder leurs creux, à se perdre dans leurs rouleaux translucides.

C'est sûrement ce qu'a dû penser notre ami Archie, fin chroniqueur de Babelio et ami fidèle,   quand,  délaissant son pseudo et son avatar de hibou sagace, il s'est coulé dans le sillage d'un héros bien complexe,  Werner Jonquart, et a entrepris d'en  épouser  la trajectoire sinueuse,  non plus comme chroniqueur, mais comme auteur, sous son vrai nom d'Alain Schmoll.

La tentation de la vague est un titre particulièrement bien trouvé pour ce premier roman,   publié , excusez du peu,  chez L'Harmattan

Werner est un fils à papa, né avec une cuiller en argent dans la bouche, qui n'a pas besoin de travailler vraiment pour vivre, et s'adonne aux délices d'une existence capricieuse, où son goût du jeu, sa propension au mystère, ses complexes d'enfant gâté et sa liberté dorée  lui permettent de passer,  comme un nageur émérite, d'une vague à l'autre, sans en épuiser les frissons,  jusqu'au jour où la maladie d'un père le contraint à faire des choix.

Il serait maladroit de dire plus de l'intrigue elle-même , sous peine d'éventer les surprises d'une narration très maîtrisée, d' une chronologie savante, d'une galerie de personnages bien croqués. Le récit,  bien documenté, se coule aussi facilement dans les grandes et petites magouilles d'une grosse boîte du CAC 40 que  dans les tribulations et débats stratégiques de l'ultra-gauche.

Le leit-motiv de la vague, dont le flux et le reflux rythment  le roman,  est une des belles réussites de ce polar intelligent et bien écrit.

Si vous aimez les personnalités complexes, si le dieu Janus vous fascine, si vous adorez les puzzles et les énigmes, tentez de suivre Werner sur ces vagues qui le tentent si fort..

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C'est un roman qui nous plonge dans différents milieux de la société, des cercles privés qui gravitent autour de la riche famille de Werner sur les rives du Léman, aux fréquentations extrémistes variées de Greg, qui veut donner un tournant révolutionnaire violent au mouvement de Romain.

L'histoire semble par moments cousue de fil blanc, à d'autres un peu improbable et irréaliste, mais l'ensemble est distrayant, tout en donnant énormément à réfléchir sur les évènements qui agitent notre société. Evidemment, la manifestation où les blacks blocs viennent titiller les forces de l'ordre ne peut que nous rappeler les différents épisodes des rassemblements des gilets jaunes, tandis que certains scandales économiques et environnementaux ont des airs d'affaires connues.

Les personnages sont bien étoffés et la lecture facile, c'est un livre qui donne matière à réflexion sur notre société tout en nous entraînant sur la piste d'un énigmatique tueur en série, avec un fond de romance.
Lien : https://www.luckysophie.com/..
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Merci à Babelio de m'avoir envoyé ce livre. Honnêtement, je ne m'attendais pas à cela, ayant « oublié » Masse Critique et m'étant rabattue sur ce qui restait, quelle bonne surprise !
Je passe sur le résumé que vous avez sans doute déjà lu.
Je trouve que le suspense est très bien rendu. Je ne m'attendais à rien de ce que j'ai découvert au fil des pages. Alors certes, certaines situations se résolvent de manière un peu trop heureuses, surtout à la fin. Mais comme le reste est assez crédible, je pardonne le dénouement. Et que de rebondissements !
Les personnages sont également bien construits, l'auteur prend le temps de nous les faire découvrir, de détailler leur psychologie, leurs faiblesses … on peut s'attacher à eux. Ou pas.
Ce roman est l'occasion de découvrir plein de mondes différents : la gestion d'une entreprise, l'entraînement de militants castristes, les manifestations d'ultra-gauche dans des ZAD … C'est ça aussi qui m'a accrochée : de nature curieuse, ces passages m'ont donné des aperçus sur des organisations que je ne connaissais pas du tout les réalités.
Ce qui est intéressant également est l'amertume qui me reste à la fin de la lecture : Werner n'est pas tout blanc dans cette histoire, ses méthodes pour remettre l'entreprise de son père dans le droit chemin sont tout sauf droites ! Mais comme il atteint son but, cette manière forte restera inconnue du grand public.
En définitive donc, un roman complexe, bien ficelé, où on ne s'ennuie pas du fait de la construction étudiée des personnages et des multiples univers que les héros traversent.
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