Citations sur La Rose blanche (50)
Notre devoir sera de créer la vérité aussi clairement et aussi haut que possible. Nous devons essayer d'attiser cette volonté de résistance qui couve dans des millions de cœurs allemands, et de la dresser, fière et violente, contre tout asservissement. Grâce à une action de ce genre, l'individu qui reste isolé dans son refus de la dictature doit être persuadé qu'un grand nombre de gens pensent comme lui et le soutiennent. Cela lui donnera courage et confiance. Nous devons aussi tenter d'informer les Allemands qui n'ont pas encore réalisé quels sombres desseins poursuit ce régime, et tâcher d'éveiller en eux le sens de la révolte et de la lutte.
Propos du professeur Kurt Huber
On a commis ces crimes selon un plan bien établi. Par-là, on ne fait que suivre cette doctrine selon laquelle il faut anéantir toute vie inutile, c'est-à-dire tuer des hommes non coupables du moment qu'ils ne servent ni l'État ni le peuple. Voilà un principe atroce, qui justifie le meurtre d'innocents, autorise l'assassinat de tous ceux qui ne peuvent pas travailler, des invalides, des infirmes, des malades incurables, des vieillards trop faibles.
Propos du Cardinal Clemens August von Galen
Nous ne pouvons pas combattre par les armes cet ennemi de l'intérieur qui s'acharne sur nous. Il ne reste qu'un moyen de résister : être forts et tenaces, demeurer fermes. Nous voyons maintenant clairement ce que cachaient ces idées qu'on prétend nous inculquer depuis quelques années. On a banni la religion de nos écoles, interdit nos réunions, et voici qu'on veut même s'en prendre à nos jardins d'enfants. Tout cela prenait source dans une haine profonde du christianisme, que l'on voudrait éliminer.
Propos du Cardinal Clemens August von Galen
Alors on les emmena, d'abord la jeune fille. Elle marcha dans un calme absolu. Nous ne pouvions pas comprendre que cela fût possible. Le bourreau avoua qu'il n'avait encore vu personne mourir ainsi.
Page 112
Un gouvernement qui s'en prend à ces principes n'a plus aucun respect pour l'individu. C'est pourtant la première exigence que nous devons avoir de lui
Et quand l'existence d'un homme devient impossible, qu'il ne voit en son avenir qu'un mur gris, infranchissable, il prête attention aux promesses, on le dupe, peu lui importe qui lui tient ces discours insensés.
En tant que citoyen allemand, professeur d'École Supérieure et homme politique, j'estime que nous n'avons pas seulement le droit, mais le devoir moral, de coopérer à la formation du destin allemand, de dénoncer les maux notoires et de les combattre…
Propos du professeur Kurt Hubert
"L'enfant en robe blanche est notre idéal, qui triomphera comme tous les obstacles. Il fallait montrer le chemin, fût-ce au prix de notre vie."
Pages 99-100
Beaucoup de personnes pensent que la fin du monde est proche. Bien des signes épouvantables pourraient le faire croire. Mais cette pensée n'est-elle pas d'une importance secondaire ? Car tout homme ne doit-il pas, en quelque temps qu'il vive, se tenir prêt à comparaître devant Dieu ? Sais-je donc si je vivrai encore demain ? Une bombe peut nous anéantir tous cette nuit. Et qu'importerait alors que la terre et les étoiles disparussent aussi ? Ma faute n'en serait pas moindre. Je ne peux pas comprendre comment des gens « pieux » craignent l'existence de Dieu, parce que les hommes se couvrent de honte. Comme si la force absolue n'appartenait pas à Dieu (je sens combien tout repose dans sa main). On ne doit craindre que pour l'existence des hommes, car ils se détournent de Lui, qui est leur Vie.
Pages 82-83
Alors maintenant, dit notre mère, tu ne vas plus jamais rentrer à la maison… - Oh ! Quelques années, maman, fit-elle.