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Citations sur Le fondement de la morale (30)

"Mais des concepts purs a priori, des concepts qui ne contiennent rien, rien d’emprunté a l’expérience interne ou externe, voilà les points d’appui de la morale. Des coquilles sans noyau. Qu’on pèse bien le sens de ces mots : c’est la conscience humaine et à la fois le monde extérieur tout entier, avec tous les objets d’expérience, tous les faits y contenus, qu’on enlève de dessous nos pieds. Nous n’avons plus rien sur quoi poser. À quoi donc nous rattacher ?"
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"Ce principe des actions pures, il est pauvre, sa voix est faible : telle devant le roi Lear Cordelia, qui ne sait parler, ne peut que dire qu’elle sent son devoir ; en face, sont ses sœurs, prodigues de paroles, et qui font éclater leurs protestations. Ici, ce n’est pas trop pour se fortifier le cœur, que la maxime du sage : « La vérité est puissante, et la victoire lui appartient. » Maxime qui encore, lorsqu’on a vécu, appris, ne ranime plus guère. Pourtant, je veux une fois me risquer avec la vérité : quelle que soit ma fortune, ma fortune sera la sienne."
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Le ressort moral doit être, nécessairement, comme tout motif qui détermine la volonté, une force qui se révèle d'elle-même, qui dès lors agit réellement, donc qui est réelle. Or pour l'homme, cela seul est réel, qui est objet d'expérience, ou qui pourrait, à ce qu'on suppose, le devenir à l'occasion. Par suite, le ressort de la moralité doit en fait être un objet d'expérience ; en cette qualité, il doit se présenter sans qu'on l'appelle, s'offrir à nous, puis ensuite, ne pas attendre nos questions, nous imposer d'abord son action, et une action assez puissante pour triompher, ou du moins pour être à même de triompher, des motifs qui lui feront obstacle, de cette force prodigieuse, l'égoïsme.
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Le proverbe : « Docendo disco » [A enseigner, on apprend], n'est pas vrai sans réserve ; parfois, on aurait droit de le parodier, et de dire : « Semper docendo, nihil disco. » [A toujours enseigner, on n'apprend rien.] Et dans Diderot, le Neveu de Rameau n'a pas tout à fait tort : « Et ces maîtres, croyez-vous donc qu'ils sauront les sciences dont ils donneront des leçons ? Chansons, cher Monsieur, chansons. S'ils possédaient ces choses assez pour les montrer, ils ne les montreraient pas. — Pourquoi donc ? — C'est qu'ils auraient passé leur vie à les étudier.
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Tous savent conclure, peu savent juger. Et c'est bien pour cela que les gros livres, les doctrines et les leçons de morale, sont aussi inutiles qu'ennuyeux. Toutefois, je dois supposer connus au préalable tous les fondements de la morale jusqu'ici proposés : et cela me soulage. Celui qui aura jeté un coup d'oeil sur les philosophes anciens et modernes (quant au moyen âge, les dogmes de l'Église lui suffirent), sur les arguments si variés, parfois si étranges dont ils ont essayé pour trouver une base qui satisfît aux exigences, généralement admises, de la morale, et sur leur évident insuccès ; celui-là pourra mesurer la difficulté du problème, et juger par là de la valeur de mon œuvre.
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De tout temps on a vu mettre la morale en bons et nombreux sermons : quant à la fonder, c'est à quoi l'on n'a jamais réussi. A voir les choses d'ensemble, on s'aperçoit que les efforts de tous ont toujours tendu à ceci : trouver une vérité objective, d'où puissent se déduire logiquement les préceptes de la morale.
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« La vérité est puissante, et la victoire lui appartient. »
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Et en général, rien n’est mieux fait pour nous délivrer de toute pensée de haine contre notre prochain, que de nous figurer une position où il réclamerait notre pitié. – Aussi voit-on d’ordinaire les parents préférer ceux de leurs enfants qui sont maladifs : c’est que ceux-là ne laissent pas la pitié s’endormir.
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- Mais en réalité, le droit de mentir va plus loin encore : ce droit m'appartient contre toute question que je n'ai pas autorisée, et qui concerne ma personne ou celle des miens : une telle question est indiscrète ; ce n'est pas seulement en y répondant, c'est même en l'écartant avec un « je n'ai rien à dire », formule déjà suffisante pour éveiller le soupçon, que je m'exposerais à un danger. Le mensonge en de tels cas est l'arme défensive légitime, contre une curiosité dont les motifs d'ordinaire ne sont point bienveillants.
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En cherchant à exprimer brièvement la force de cet agent ennemi de la moralité, j'avais songé à dépeindre d'un trait l'égoïsme dans toute sa grandeur, et je tâchai de trouver à cet effet quelque hyperbole assez énergique ; je finis par prendre celle-ci : plus d'un individu serait homme à tuer son semblable, simplement pour oindre ses bottes avec la graisse de mort. Mais un scrupule m'est resté : est-ce bien là une hyperbole ?
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