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EAN : 9782290058664
73 pages
J'ai lu (15/01/2014)
3.76/5   156 notes
Résumé :
Vous avez tort mais refusez de l'admettre ? Avec perspicacité et humour, ce petit précis recense et analyse stratagèmes et ruses pour sortir vainqueur de tout débat, dispute ou joute verbale. Pour le plaisir des amoureux de la contradiction, Schopenhauer se livre à une savoureuse réflexion sur le langage et la dialectique. Ces précieux conseils, sarcastiques, sont suivis de deux essais tout aussi incisifs sur la pensée et la lecture : les livres nourrissent-ils notr... >Voir plus
Que lire après L'art d'avoir toujours raison : Suivi de La lecture et les livres et Penseurs personnelsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
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Je reste frustré par le premier des trois textes de Schopenhauer regroupés dans ce livre. L'Art d'avoir toujours raison me laisse sur ma faim dans la mesure où j'aurais aimé plus d'exemples illustrant cette dialectique éristique, une façon pour moi de mieux saisir concrètement les stratagèmes proposés. Certains renvoient à Aristote et à son ouvrage Topiques, il ne me reste plus qu'à le mettre sur la liste...
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Le texte principal (et 40 des 70 pages) est consacré à la dialectique "éristique" (art de la controverse), égrenée en 38 stratagèmes. Pour l'essentiel, comme l'indique FredMartineau dans sa critique, le texte s'appuie sur Aristote, avec ajout d'exemples ou d'illustrations "contemporaines" (de Schopenhauer).

Mais les deux autres titres méritent aussi l'attention.Comment un lecteur Babelio pourrait-il ne pas être attiré par "la lecture et les livres"?Mais la "déception" guette: en fait il s'agit d'un plaidoyer visant à privilégier la pensée à la lecture, cette dernière devant être focalisée sur les classiques anciens. "Quand nous lisons, un autre pense pour nous; nous répétons simplement son processus mental". "Les neuf dixiémes de notre littérature actuelle ne tendent qu'à faire sortir quelques thalers de la poche du public".On retrouve cependant un conseil ... de lecture: "il faut relire deux fois de suite chaque livre important, parce que on sait mieux , la seconde fois, les choses dans leur ensemble.

Le troisième texte, penseurs personnels, privilégie lui aussi la pensée personnelle, par opposition cette fois ci à l'accumulation de connaissances. Un rôle pour la lecture apparaît cependant, en cas de tarissement de la pensée personnelle: " elle apporte des aliments à l'esprit". Mais attention! Il ne faut pas trop lire, afin que l'esprit de s'habitue pas au succédané.Revenant sur les pensées, Schopenhauer recommande de les noter afin de ne pas les oublier (l'option "post sur Babelio" n'était pas disponible à l'époque!)
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Trois petits textes savoureux d'un grand philosophe qui s'exprime dans un style limpide à la portée de tous sur trois sujets particulièrement intéressants : la rhétorique (l'art d'avoir toujours raison), la lecture et les livres, l'autonomie de la pensée (Penseurs personnels).
Le premier sujet est d'une actualité brûlante. La campagne électorale est l'occasion de débats, de discours, de controverses où chaque candidat tente de faire valoir sa vision du monde. Il n'y aurait rien à dire si chaque orateur était dans la recherche sincère de la vérité. Dans ce cas la rhétorique est utile en tant qu'art de la parole pour mettre en valeur ses arguments. Mais l'utilisation de la rhétorique pour soutenir un argument que l'on sait faux est délétère. Face à une conviction sincère exprimée maladroitement par un piètre parleur, un brillant orateur peut remporter les suffrages du public en recourant à des arguments fallacieux, mais habilement présenté. C'est pour déjouer les tours et les pièges tendus par nos interlocuteurs qu'il est important de connaître les stratagèmes de la mauvaise foi. Schopenhauer analyse 38 stratagèmes et donne des exemples que l'on pourra facilement retrouver au cours des débats politiques. Ainsi l'ultime stratagème : si un orateur présente des arguments que son adversaire ne peut pas contrer, celui-ci s'en prend à la personne par des attaques grossières et blessantes. Procédé détestable, mais dont on a tous été témoins.
Après avoir analysé chacun des stratagèmes, Schopenhauer nous indique comment le contrer. En face du stratagème de l'attaque "ad personame" il faut rester stoïque et répondre calmement que cela est hors sujet et poursuivre son argumentation.
Il y aurait beaucoup à dire aussi sur les deux autres sujets développés par Schopenhauer. Tous ces textes sont l'occasion de découvrir les qualités du style du philosophe qui s'exprime avec élégance et concision témoignant du souci d'être compris ce qui n'est pas le cas de tous les philosophes.

Dans "La lecture et les livres", en critiquant le lecteur boulimique qui risque de perdre sa faculté de penser par lui-même, Schopenhauer remet en perspective la bonne manière de lire qui consiste à se ménager des temps de réflexion personnelle afin de ne pas se nourrir uniquement des pensées prédigérées exposées dans les livres.
Il prévient : "Lire c'est penser avec la tête d'un autre au lieu de la sienne". Il n'a pas tort, mais je pense que la lecture est l'un des meilleurs moyens d'acquérir des connaissances et donc de nourrir sa réflexion. À nous, grand lecteur, de méditer cet avertissement un peu péremptoire. Un peu plus loin Schopenhauer pondère son propos en nous conseillant, non pas bien sûr de cesser de lire, mais de mieux choisir nos lectures, le temps nous étant compté il est important d'éliminer les lectures inutiles. Parmi les milliers de livres qui paraissent chaque année, une infime partie est digne d'intérêt. Il nous recommande aussi de lire attentivement les anciens et non pas seulement les modernes. Après ces conseils, je ne crois pas que je vais lire moins, mais je vais essayer de lire mieux, en commençant peut-être par lire l'oeuvre de Schopenhauer !

- "L'art d'avoir toujours raison suivit de la lecture et les livres et Penseurs personnels", Arthur Schopenhauer, Librio 2016 (73 pages).
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Voila un livre trés malin . Il nous est arrivé a tous et a toutes de nous dire : j'ai raison . Mais cela n'est pas trés bien vu , car l'on est vite taxé de narcissique ou de vantard . Schopenhauer lui voit les choses de maniére différente et propose ici un petit traité trés malin qui permet de pouvoir mieux se situer par rapport à autrui . C'est certes trés court mais remarquablement bien écrit , et trés malin !
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Petit livre des édition Librio qui contient trois petits textes du philosophe allemand du XIXème siècle, Arthur Shopenhauer.
Le premier "L'art d'avoir toujours raison" est un essai de 35 pages sur la dialectique éristique (l'art de toujours vouloir avoir raison). 38 fragments sont autant d'exemples et de conseils qui viennent étayer les propos du philosophe pour réussir à "avoir toujours raison".
Le second "La lecture et les livres" compte 9 pages. Shopenhauer fait l'éloge des grandes oeuvres littéraires, au détriment de la masse des oeuvres qui paraissent chaque année. Les seules qui méritent d'être lues d'après l'auteur.
La troisième partie, intitulé "penseurs personnels" réfléchit aux mécanismes de la pensées humaines.
Je n'ai pas grandement apprécié cette lecture qui prône la mauvaise foi dans le dialogue aux seules fins d'avoir toujours raison et dans le but de se débarrasser et de ridiculiser ses opposants.
Ce traité a du être beaucoup étudié des hommes politiques qui excellent en la matière. Mais pour moi, "simple mortelle", il n'est d'aucune utilité!
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Il n’y a pas de plus grand rafraîchissement pour l’esprit que la lecture des classiques anciens ; dès qu’on ouvre au hasard l’un d’entre eux, ne fût-ce que pour une demi-heure, on se sent aussitôt délassé, soulagé, épuré, élevé et fortifié ; il semble que l’on vient de se désaltérer à la source pure d’un rocher. Cet effet est-il dû à la perfection des langues anciennes, ou à la grandeur des esprits dont le temps n’a ni entamé ni affaibli les œuvres ? Peut-être aux deux raisons ensemble. Mais je sais une chose : si l’on doit cesser un jour d’apprendre les langues anciennes, comme on nous en menace, nous aurons une littérature nouvelle consistant en un gribouillage d’une barbarie, d’une platitude et d’une indignité sans pareilles jusque-là ; d’autant plus que la langue allemande, qui possède pourtant quelques-unes des perfections des langues anciennes, est dilapidée et massacrée à l’envi et méthodiquement par les infâmes écrivailleurs du « temps présent », de sorte que, appauvrie et estropiée, elle tombe peu à peu à l’état de misérable jargon.
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L'ignorance ne dégrade l'homme que lorsqu'on la trouve accompagnée de la richesse. Le pauvre est accablé sous sa détresse; son travail prend la place du savoir et occupe ses pensées. Par contre, les riches qui sont ignorants vivent uniquement pour leurs plaisirs et ressemblent aux bêtes : on constate cela chaque jour.
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A quoi cela est-il dû ? A la nature mauvaise du genre humain. Si ce n'était pas le cas, si nous étions fondamentalement honnêtes, alors tout débat partirait simplement du principe qu'il faut rechercher la vérité, sans se préoccuper de savoir si elle se conforme à l'opinion que nous avions initialement formulée, ou à celle de l'autre : la question n'aurait aucune d'importance, ou du moins serait tout à fait secondaire. Mais en l'occurrence, c'est primordial. Notre vanité innée, particulièrement susceptible en manière de facultés intellectuelles, n'accepte pas que notre raisonnement se révèle faux, et celui de l'adversaire recevable.
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On écrit des livres sur ou tel grand esprit de l’Antiquité, et le public les lit ; mais il ne lit pas le grand homme lui-même. Il ne veut lire que ce qui est fraîchement imprimé, parce que similis simili gaudet, et que l’aride et fade bavardage d’un plat écrivain de nos jours lui est plus approprié et plus agréable que les pensées du grand esprit.
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Il n’y a pas d’opinion, si absurde soit-elle, que les hommes ne sont pas prêts à embrasser dès qu’ils peuvent pourvu qu’on puisse les convaincre que c’est une vue généralement admise. L’exemple affecte leur pensée et leurs actions. Ils sont comme des moutons, suivant celui qui porte le grelot où qu’il les mène : il est pour eux plus facile de mourir que de réfléchir.
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Videos de Arthur Schopenhauer (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arthur Schopenhauer
« […] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […] » (Roland Jaccard.)
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Vauvenargues : https://www.buchfreund.de/de/d/p/101785299/luc-de-clapiers-marquis-vauvenargues-1715-1747#&gid=1&pid=1 Georges Perros : https://editionsfario.fr/auteur/georges-perros/ Anatole France : https://rickrozoff.files.wordpress.com/2013/01/anatolefrance.jpg Prince de Ligne : https://tresorsdelacademie.be/fr/patrimoine-artistique/buste-de-charles-joseph-prince-de-ligne#object-images Jules Renard : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a5/Jules_Renard_-_photo_Henri_Manuel.jpg Blaise Pascal : https://www.posterazzi.com/blaise-pascal-french-polymath-poster-print-by-science-source-item-varscibp3374/ André Ruellan : https://www.babelio.com/auteur/
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