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Critique de ODP31


Un sosie nostalgique.
Jacky Schwartzmann n'a pas la plume triste et côté volatile, son personnage aime plumer les bons gros pigeons, ceux qui sont prêts à dégainer le carnet de chèques comme un exhibitionniste ouvre son imperméable dès qu'on leur fait miroiter un sésame pour le septième art et la célébrité. Miettes de pains devant les bancs publics et miroir aux alouettes dans la volière.
Jacky Toudic, son avatar, est aussi le sosie de Mathieu Kassovitz, une ressemblance comme deux gouttes d'eau et trois verres de Suze, qui lui permet de vendre des projets de films bidons à des entrepreneurs de province.
Problème, il doit interrompre son tour de France de la magouille et rentrer dans sa ville de Besançon pour s'occuper de sa mère qui a la mémoire qui flanche. Ses principaux symptômes : elle le prend pour son toubib et se persuade qu'un animateur célèbre de jeux télévisés est son fils.
Ce retour aux sources permet à Jacky Schwartzmann de nous raconter la jeunesse de son héros et la sienne par la même occasion, dans le Doubs. Comme Victor Hugo, l'auteur est né à Besançon. Pas évidente, la succession littéraire. Bon, on comprend vite que si tous les chemins mènent à Rome, ce n'est pas le cas de la préfecture de la cancoillotte. Néanmoins, les pages consacrées aux vieux copains dans les deux trois spots incontournables de la ville sonnent justes, comme un vieux tube sur Radio Nostalgie dans un embouteillage, au retour de la transhumance estivale.
Comme le romancier a plus d'appétence pour les bras cassés que pour les misérables, son sosie rencontre une ravissante créature, dotée d'autant de scrupules que lui, et elle l'incite à changer de braquet dans la vente de rêves hors de prix. Les yeux deviennent plus gros que le ventre, ce qui est souvent le cas, quand le cerveau migre dans le pantalon et à la manière du Dortmunder de Donald E Westlake, le plan ne va pas manquer d'accrocs.
Dans la famille décomposée de la comédie policière, Schwartzmann brille une nouvelle fois par l'originalité de son histoire. Sans prendre grand-chose au sérieux, il ne se cantonne pas à des clones fatigués qui chantent en playback dans des costumes à paillettes trop serrés.
Il n'a pas la vanne gratuite ou discount et si le dénouement est un peu prévisible au royaume des arnaqueurs, je me suis laissé porter par le rythme léger du récit.
Kasso ne devrait pas trop avoir la haine s'il lit ce roman amusant.






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