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Citations sur Le livre de Monelle (49)

p. 122
Elle se leva d’entre les enfants, et me dit :
– Je ne vends plus les petites lampes menteuses qui s'éteignaient sous la pluie morne.
Car les temps sont venus où le mensonge a pris la place de la vérité, où le travail misérable a péri.
Nous avons joué dans la maison de Monelle ; mais les lampes étaient des jouets et la maison un asile.
Monelle est morte ; je suis la même Monelle, et je me suis levée dans la nuit, et les petits sont venus avec moi, et nous irons à travers le monde.
Elle se tourna vers Louvette :
– Viens avec nous, dit-elle, et sois heureuse dans le mensonge.
Et Louvette courut parmi les enfants et fut vêtue pareillement de blanc.
– Nous allons, reprit celle qui nous guidait, et nous mentons à tout venant afin de donner de la joie.
Nos jouets étaient des mensonges, et maintenant les choses sont nos jouets.
Parmi nous, personne ne souffre et personne ne meurt : nous disons que ceux-là s’efforcent de connaître la triste vérité, qui n’existe nullement. Ceux qui veulent connaître la vérité s’écartent et nous abandonnent.
Au contraire, nous n’avons aucune foi dans les vérités du monde ; car elles conduisent à la tristesse.
Et nous voulons mener nos enfants vers la joie.
Maintenant les grandes personnes pourront venir vers nous, et nous leur enseignerons l’ignorance et l’illusion.
Nous leur montrerons les petites fleurs des champs, telles qu’ils ne les ont pas vues ; car chacune est nouvelle.
Et nous nous étonnerons de tout pays que nous verrons ; car tout pays est nouveau.
Il n’y a point de ressemblances en ce monde, et il n’y a point de souvenirs pour nous.
Tout change sans cesse, et, nous nous sommes accoutumés au changement.
Voilà pourquoi nous allumons un feu chaque soir dans un endroit différent ; et autour du feu nous inventons pour le plaisir de l’instant les histoires des pygmées et des poupées vivantes.
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- Voici, dit-elle, et tu verras le royaume, mais je ne sais si tu y entreras. Car je suis difficile à comprendre, sauf pour ceux qui ne comprennent pas ; et je suis difficile à saisir, sauf pour ceux qui ne saisissent plus ; et je suis difficile à reconnaître, sauf pour ceux qui n'ont point de souvenir. En vérité, voici que tu m'as, et tu ne m'as plus.
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Une nuit de pleine lune, la rêveuse se leva comme une assassine, et prit un marteau. Elle brisa furieusement six cruches , et la sueur d'angoisse coulait de son front. Les vases claquèrent et s'ouvrirent : ils étaient vides.
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La fenêtre était pâle. Le mur vibrait et semblait dormir avec une respiration étouffée. Le petit jupon blanc s'était gonflé sur la chaise, d'où deux bas pendaient ainsi que des jambes molles et vides. Une robe marquait mystérieusement le mur comme si elle avait voulu grimper jusqu'au plafond. Les planches du parquet criaient faiblement dans la nuit. Le pot à eau était pareil à un crapaud blanc, accroupi dans la cuvette et humant l'ombre.
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Personne ne sait ce que la princesse Morgane vit dans le miroir de sang. Mais sur la route du retour ses muletiers furent trouvés assassinés, un à un, chaque nuit, leur face grise tournée vers le ciel, après qu'ils avaient pénétré dans sa litière. Et on nomma cette princesse Morgane la Rouge, et elle fut une fameuse prostituée et une terrible égorgeuse d'hommes.
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Au contraire, nous n'avons aucune foi dans les vérités du monde; car elles conduisent à la tristesse.
Et nous voulons mener nos enfants vers la joie;
Maintenant les grandes personnes pourront venir vers nous, et nous leur enseignerons l'ignorance et l'illusion.
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Pour nous, tout désir est nouveau et nous ne désirons que le moment menteur; tout souvenir est vrai, et nous avons renoncé à connaître la vérité. et nous regardons le travail comme funeste, puisqu'il arrête notre vie et la rend semblable à elle-même.
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Et, entrant dans sa chambre, avec sa lampe à la main, Ilsée fut surprise car l'autre Ilsée, une lampe à la main, s'avançait vers elle, le regard triste. Ilsée leva sa lampe au-dessus de sa tête et s'assit sur son lit. Et l'autre Ilsée leva sa lampe au-dessus de sa tête et s'assit près d'elle.
-Je comprends bien, pensa Ilsée. La dame du miroir est délivrée. Elle est venue me chercher. Je vais mourir.
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Beaucoup de ceux qui hébergeaient Jeanie lui donnaient des baisers; mais elle ne les rendait jamais- car les baisers infidèles que rendent les amantes sont marqués sur leurs joues avec des traces de sang.
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Et le matin, le bateau étant à l'amarre, ils entendirent encore des coups menus piqués aux vitres rondes:
- Menteurs! cria une voix fluette.
L'Indien et Mahot sortirent de la petite maison. Une mince figure pâle se tourna vers eux, sur la rive du canal; et Bargette leur cria de nouveau, s'enfuyant derrière la côte:
-Menteurs! Vous êtes tous des menteurs!
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