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sur 576 notes
Malgré le sujet très grave des enfants mourants en hôpital, l'auteure nous raconte ceci avec une folle dose d'humour. Elle narre la vie de ce jeune adolescent qui a gardé ses pulsions et ses envies malgré la maladie. C'est vraiment intéressant de prendre conscience de ce qui se passe dans un tel service et des effets secondaires des médicaments (nausées, faiblesse, perte de poids, vomissements, etc.). On voit que tout le monde est à cran mais qu'au fond tout le monde ressent la même chose et que si on y met un peu du sien, on peut s'entraider. J'ai beaucoup aimé et je le recommande vivement.
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J'avais adoré Je suis une fille de l'hiver de Laurie Halse Anderson et j'avais très envie de découvrir d'autres publications de la collection La Belle Colère chez Anne Carrière. Avec son titre un brin provocateur, Dieu me déteste me faisait de l'oeil depuis un moment.

Pour l'histoire, nous allons suivre Richard Casey, un jeune homme de presque dix-huit ans qui se trouve être à l'hôpital Hilltop, dans l'État de New York. Il est aux soins intensifs avec d'autres malades et il a envie de vivre des choses comme d'autres ados de son âge. Seulement, il n'a pas le temps - il ne l'a plus -, puisqu'il sait qu'il ne lui reste pas très longtemps à vivre. Alors avec Sylvie, une adolescente de quinze ans également malade, il fait les quatre cents coups et rêve de l'embrasser...

Lorsque j'ai acheté ce livre il y a quelques temps, je n'ai pas regardé de quoi il parlait. J'ai été attirée par le titre et par le fait qu'il appartienne à la collection La Belle Colère. Alors, en voyant que c'était un roman qui traitait de la maladie chez les jeunes, j'avais peur qu'on retombe dans les clichés habituels...

Le (ou la) jeune malade a envie de vivre des sensations, de faire l'amour ou même de le trouver... Je pense à des histoires que j'avais adorées à l'époque (comme Je veux vivre ou Nos étoiles contraires) mais qui ne me plairaient pas spécialement aujourd'hui parce qu'elles édulcorent la maladie. C'était le propos d'une des dernières vidéos de la booktubeuse Opalyne et ça m'a amenée à réfléchir.

J'avais donc des craintes en commençant cette histoire mais, en fin de compte, la maladie n'est pas romantisée - ou pas tant que ça. Les protagonistes, Richard et Sylvie, sont loin de pouvoir faire un tas de choses, ce qui est plutôt réaliste face à deux personnes très malades et sur le point de mourir. Aussi, j'avais peur que ce soit uniquement une romance où la maladie est là comme ce qui empêche cet amour. Mais au final, ce livre traite de l'adolescence, et n'est pas là pour faire pleurer dans les chaumières.

Richard a énormément d'humour - auquel je n'ai pas toujours accroché - et cet aspect décalé permet d'apporter une légèreté à l'histoire sans pour autant nier le drame d'une telle situation. Si les personnages sont assez atypiques, je ne m'y suis pas vraiment attachée. J'ai bien aimé Sylvie mais beaucoup moins Richard, qui faisait parfois des blagues plus que douteuses.

C'est l'histoire d'un adolescent à l'humour tranchant, voire impertinent, qui tente de vivre une histoire d'amour avec une jeune fille aux soins intensifs. Si j'ai aimé l'écriture et l'intrigue, j'ai été souvent agacée par le narrateur, qui avait souvent des réflexions sexistes. Je n'ai pas trop accroché avec lui et ça ne m'a pas permis de vraiment apprécier ce roman qui avait du potentiel !
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J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, mais sincèrement, je sais que dans un mois j'aurai totalement oublié les personnages et la fin de cette histoire. Impossible de rester insensible face à cette histoire, mais au-delà de ça, je n'ai pas adhéré à la plume de l'autrice.

Quand un roman parle d'adolescents hospitalisés en soins palliatifs, souvent synonymes de fin de vie, on ne peut pas rester de marbre. Hollis Seamon aurait pu se servir de ce décor de départ pour proposer un roman larmoyant, mais elle a fait le contraire. Dieu me déteste est un roman qui parle de vie, des expériences à vivre et des sentiments qui la guident. Elle nous entraine pendant quelques jours de la vie de Richard, 18 ans, atteint de cancer, qui va faire des rencontres, des sorties, vivre des expériences humaines bonnes comme mauvaises, le tout avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Ce personnage nous fait ressentir son envie brûlante d'être considéré comme un adolescent, et non comme un mourant, et de vivre tout ce qui lui est possible de vivre. Ce roman parle de la vie, pas de la mort. J'ai été très émue par le personnage de Richard, par son entourage, par son histoire, et par les relations amoureuses qu'il va nouer en quelques jours. J'ai également beaucoup apprécié la fin, très symbolique même si très étrange.

Le seul bémol de ce roman, pour moi, c'est la plume de l'autrice. Elle s'exprime à travers le personnage de Richard, adolescent, et forcément, ce n'est pas toujours très intelligent… J'ai eu du mal avec le ton du roman, très rock'n roll mais assez désagréable et totalement désabusé. J'ai trouvé que le roman était aussi trop court, dans le sens où j'aurais apprécié que les personnages secondaires soient davantage développés. J'ai trouvé le rythme du roman inégal, avec certaines scènes très longues contre et d'autres trop courtes mais aussi importantes. Mais c'est surtout le ton très « adolescent rebelle » qui m'a parfois exaspérée, même s'il est logique.

Je ressors donc assez partagée de cette lecture. J'ai apprécié le roman, j'ai été émue par cette histoire (mais qui ne pourrait pas l'être), mais je sais que dans quelques semaines je l'aurai oublié…
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Ce challenge est pour moi l'occasion de sortir des livres de mes nombreuses PAL 📚 éparpillées dans ma maison ! Et aussi de faire des découvertes en lisant des auteurs que je ne connais pas, alors me voilà avec « Dieu me déteste » de Hollis Seamon.
J'avais bien lu le synopsis, alors je suis partie dans ma lecture tranquille mimine, au bout d'un certain nombre de chapitres, je m'interroge… 🤨 Alors je demande ici même, sur Instagram, si quelqu'un l'a lu et si je vais pleureur à la fin.
Croyez-vous que quelqu'un m'ait répondu ? Et bien non ! Alors ne comptez pas sur moi pour vous répondre ! Non je ne suis pas rancunière, c'est pas vrai ! 😂😂
Vous devez aller à la fin du livre sans vous poser aucune question... 😉
Laisser vous guider par le récit de Richard, suivez-le, et surtout profitez de son humour, vous allez rire, ça je vous le promets.
C'est très bien écrit, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, les émotions sont fortes tout comme l'histoire. Richard a un DMD, qu'est-ce que c'est ? Je lui laisse le soin de vous l'apprendre… Il ne fêtera pas ses 19 ans, mais comme tous les adolescents il a envie de vivre, de profiter, de faire ses propres expériences. Comment va-t-il s'y prendre ? Va-t-il y arriver ? Que va-t-il lui arriver ? Arrivera-t-il à conquérir le coeur de Sylvie ? À vous de le découvrir….
Bonne lecture 📖
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L'histoire est sympa mais pas très originale dans le fond, ça se lit bien avec un style fluide mais plusieurs points m'embêtent...

Vu le résumé, je m'attendais certes à de l'humour mais aussi à de l'émotion. Et sur ce dernier point je suis déçu. Il y a des petits moments avec de l'émotion mais rien de fou. Je ne m'attendais pas à une émotion extrême ni à finir en larmes comme Nos Étoiles Contraires, mais quand même. On peut faire des scènes poignantes tout en humour. Et je m'attendais vraiment à un mélange plus équilibré avant de lire ce roman 😕

Par contre de l'humour là oui, il y en a. Alors ceux qui me connaissent savent que je suis quelqu'un qui arrive à rigoler de tout. Donc ça ne m'a pas dérangé de sourire voire rire malgré le thème abordé. Surtout qu'on ne rigole pas de la maladie réellement, mais Richard a de l'humour et un caractère fort, comme de nombreuses personnes malades. Donc sur ce point le personnage principal me semble réaliste et je trouve ça positif de traiter ce thème avec humour et pas que dans le "pathos" 🙂 (même si j'aurai voulu plus de nuances avec quand même de l'émotion^^)

Mais un point que je n'ai pas aimé par rapport à Richard, c'est sa vulgarité. Lire un livre qui utilise un langage familier/oral et avec de la vulgarité ne me dérange pas. Mais là j'ai l'impression que c'était tout le long... mais sans que ce soit justifié à mon sens. Donc c'était trop. Peut-être est-ce parce que je ne suis pas forcément quelqu'un de très vulgaire au quotidien ? 🤔

Et après le roman est trop axé sur le sexe à mon goût. Quand je sais que je lis un livre où il va y en avoir, pas de problème, mais là je ne m'attendais pas à autant. Je comprends que Richard soit un jeune homme en phase terminale et en soins palliatifs, donc malheureusement il sait qu'il ne lui reste logiquement que peu de temps pour faire des expériences et qu'il veuille en faire pleins. Mais là j'ai eu le sentiment que tout tourner autour de ça par instant. Alors oui le livre traite aussi d'une romance entre Richard et une adolescente du même service mais bon, quand même^^ Donc beaucoup de pensées tournées vers le sexe et exprimées parfois vulgairement, par moments j'ai trouvé Richard quasiment irrespectueux sur ce plan. Alors que je ne pense pas que ce soit ni le cas réellement ni l'objectif. Après je me dis que ça doit sûrement venir du fait que ce n'est pas du tout mon caractère, ni ma façon de m'exprimer ni ma façon de penser, même lors de mon adolescence.

Pareil je pense que ça doit venir de mon caractère parfois trop carré et trop stricte. Mais les infirmiers dans ce livre sont parfois tout sauf professionnels à mon sens 😅 Je conçois parfaitement qu'ils soient attendris par l'histoire entre les deux adolescents qui vont sûrement décéder rapidement l'un comme l'autre et qu'ils veulent qu'ils vivent des choses comme tout le monde, mais il n'empêche que les deux ados ne sont pas seuls dans le service. Donc par exemple, interdire formellement à la mère de Richard de venir le voir avec une grippe même masquée et en combinaison pour protéger tout le monde, pas de problème, mais faire comme s'ils ne voyaient pas Richard s'enfuir, voire même lui donner l'autorisation de faire le mur quelques heures et aller à l'extérieur, j'avoue que je ne comprends pas... Certaines scènes m'ont semblé pas trop crédibles du coup ou alors juste vraiment des infirmiers pas trop regardant^^

Pareil, un personnage que je ne comprends pas réellement c'est le père de Sylvie (l'adolescente dont Richard est amoureux). Je comprends parfaitement sa colère face à la situation de sa fille évidement mais cela n'excuse pas tout. Il est adulte, il se doit d'être réfléchi et de ne pas céder à ses pulsions (surtout dans un hôpital...). Je veux bien qu'il craque évidement, mais il y a des limites. Il y a notamment une scène où son comportement me semble totalement surréaliste. Enfin j'ose espérer surtout mais dans le monde actuel qui sait^^ Et pareil, je ne vais pas revenir sur sa vulgarité non justifiée et omniprésente dès qu'il parle 😕
Dans le même esprit, j'avoue que dans une moindre mesure, je ne comprends pas trop le comportement de la grand-mère de Richard non plus mais bref, là c'est purement nos personnalités qui sont en conflit, son comportement me choque mais reste réaliste^^

Ensuite, je vais faire court pour ce point : je trouve la fin bâclée. Enfin la fin en soit, on n'a pas forcément ce à quoi je m''attendais mais pourquoi pas (fin plutôt ouverte attention, je sais que certains détestent ça) mais le fameux coup de bluff évoqué dans le résumé mouais... Enfin ce sont les surtout les circonstances qui font que. Et surtout, surprise, le comportement du père de Sylvie 😂

Conclusion : vous l'aurez compris, j'ai trouvé ce livre moyen à cause du style trop familier à mon goût sans servir réellement le récit, mais ça reste fluide et ça se lit très bien, mais surtout des personnages pour lesquels je n'arrive pas à concevoir de tels comportements et donc auxquels je ne m'identifie pas. Je ne sais pas si c'est juste ma personnalité et ma façon de voir les choses qui sont en cause mais du coup je suis passé à côté 😕 Et désolé pour ce pavé mais je voulais justifier au mieux ma note^^
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Tous les matins en me levant, je pense à ce qu'il va se passer. Peut-être qu'aujourd'hui sera la dernière journée de ma courte Vie?
Je voudrais lui dire que je l'aime, à ma mère. Pourquoi est-ce aussi dur de dire ces quelques mots ? ... Mots d'ados, en chimio. Pour Richie, ni larmes ni pathos, mais un hymne à la Vie!


Richard, Casey "l'incroyable garçon mourant" a le syndrome DMD :Dieu Me Déteste. Il a 18 ans et rêve de voler un baiser à Sylvie, son amoureuse de 15 ans, couchée à quelques pas de sa chambre d'hôpital!


C'est Halloween ! Personne; ni les infirmières, ni le fauteuil roulant, ni sa boule à zéro ne l'empêcheront de vivre...
Déguisés Sylvie et moi, " le visage peinturluré genre le masque de la mort", on poussait des cris de hyènes démoniaques..;" dans nos fauteuils roulants, devant les ascenseurs...


Richard raconte sa vie avec drôlerie et truculence...
La jeune infirmière, "ravissante avec ces taches de rousseur sur le nez" et "un corps qui épousait à merveille le polyester de son uniforme" me lave avec un gant de toilette chaud et savonneux" et "je me retrouve avec une érection comme la Tour Eiffel...":)
-" Whaou, dis donc! "fait l'infirmière, en s'enfuyant.


"J'ai fait une liste de tous les trucs dont je n'aurai pas à m'inquiéter – trouver du boulot, élever des enfants ingrats, divorcer, me faire opérer des dents de sagesse, surveiller mon cholestérol -, et maintenant je sais que je peux y ajouter avoir du bide et me rabattre une longue mèche sur le crâne pour planquer les trous. Ça a beau être bizarre, ça me fait du bien."


Chez moi? "...panneau DÉFENSE D'ENTRER et même un verrou. Claquer la porte au nez de qui on veut et traîner peinards dans notre petit sanctuaire, bouclés à double tour. Enfin libres, bon sang, enfin libres!"
Mais ma chambre, ici?
"Alors on est là, en vitrine, nuit et jour. Il y a de quoi faire chialer un ado.
Et pas la peine d'essayer de coller un poster ou d'accrocher une serviette de toilette sur la vitre. C'est le meilleur moyen d'attirer illico une armée d'infirmières excédées et de psys sur les nerfs."


"Devenir parent signifie-t-il systématiquement oublier ce que c'était d'être un adolescent ? "Jade ( mot d'ado en chimiothérapie)
L'auteure Hollie Simmons voulait que son livre "fasse honneur aux ados impertinents et pleins de Vie, qu'elle a rencontrés, dans les hôpitaux."
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Enfant, j'étais abonnée aux séjours à l'hôpital : s'il y avait la moindre petite gastro qui trainait quelque part dans l'établissement scolaire, vous pouviez être certains que j'allais la chopper, et encore plus certains que ça allait être une carabinée qui allait m'expédier en pédiatrie, sous perfusion, pendant des semaines. Sans oublier mon système digestif qui faisait des siennes et qui m'envoyait lui aussi bien souvent à l'hôpital, soit parce que plus rien ne voulait rentrer, soit parce que plus rien ne voulait sortir, et bien souvent les deux en même temps … Ajoutez à cela mes soucis psychologiques, et vous comprendrez que jusqu'à mes douze ans, je n'étais pas loin d'avoir une chambre attitrée ! C'aurait sans doute dû me dégouter des hôpitaux, mais d'une certaine manière … je m'y sentais plutôt bien. C'est sans doute parce que, contrairement à mes camarades d'école qui refusaient de me parler ou de me laisser jouer avec eux, mes camarades de services hospitaliers, eux, ne faisaient pas les difficiles : on était plusieurs enfants, on jouait ensemble, ce n'était pas plus compliqué que cela. L'hôpital, c'est un lieu à part : ce qui a court au dehors ne se reproduit pas au-dedans, on se serre les coudes face à l'adversité, quand bien même certains ne sont là « que » pour une appendicite et d'autres pour des cancers infantiles …

Les hôpitaux, Richard ne les connait que trop bien : depuis l'âge de onze ans, il passe plus de temps cloués sur un lit à roulettes que dans une salle de classe. Trimballé de services de pédiatrie en services d'oncologie, puis de services d'oncologie en services de pédiatrie, à enchainer les chimiothérapies, les radiothérapies et les opérations, voici que quelques semaines avant son dix-huitième anniversaire, le voici transféré dans le seul et unique service qu'il ne connait pas encore : celui de soins palliatifs. Temps de visite estimé : un mois. Deux s'il prend son temps. Dans son malheur, Richard doit bien reconnaitre avoir une chance inouïe : il n'est pas le seul patient de moins de quarante ans à déambuler en fauteuil roulant dans le couloir ou à appuyer frénétiquement sur le bouton d'urgence pour qu'on vienne l'aider à vomir sans s'étouffer … Il y a aussi Sylvie, quinze ans, le crâne aussi chauve que le sien. Et, cancéreux en phase terminale ou non, Richard et Sylvie n'en restent pas moins deux adolescents qui n'ont nullement l'intention de laisser Halloween passer sans mettre un peu d'animation dans ces couloirs où la Mort rode silencieusement … Mais à vouloir profiter pleinement des dernière semaines qui leur restent, ne risquent-ils pas de précipiter ce funeste rendez-vous qui plane au-dessus de leur existence en équilibre précaire ?

Vous allez sûrement vous dire « encore une histoire d'ados cancéreux » … et je ne vais pas vous mentir, c'est effectivement une histoire d'adolescents atteints de cancer. Mais. Mais. Mais. Ce serait une erreur monumentale que de vouloir passer à côté de ce roman pour l'unique raison qu'il existe d'autres romans exploitant la même thématique. Après tout, les policiers aussi, c'est toujours la même chose : un crime, une enquête … Et pourtant, personne n'y trouve rien à redire et continue à lire et relire des intrigues fort similaires sans sourciller ! Alors pourquoi diable dès qu'on associe les mots « ados » et « cancéreux » à propos d'un roman, tout le monde saute à la conclusion qu'il s'agit d'un remake de Nos étoiles contraires et refuse de lui laisser sa chance ? Et si je vous disais que Richard ne souffre pas d'un cancer mais d'un syndrome DMD (Dieu Me Déteste), cela vous semblerait-il plus intéressant ? Car c'est bien de cette manière, crue et provocatrice, que notre jeune adolescent pas-encore-et-peut-être-jamais majeur présente sa pathologie à ceux qui ne connaissent pas son dossier médical … Car Richard a un humour décapant, et contrairement aux adultes qui utilisent toujours des centaines de circonvolutions pour éviter de prononcer le gros vilain mot « mort », il n'hésite jamais à présenter les choses telles qu'elles sont, sans le moindre détour : oui, il est « l'incroyable garçon mourant » … et alors ?

Alors bien sûr, certains seront sans aucun doute gênés, voire même immensément choqués, par cette désinvolture avec laquelle Richard évoque son propre décès, imminent à en croire les médecins, par cette sorte d'insouciance, d'insolence, d'inconscience, qui le pousse à agir comme si de rien n'était, comme s'il n'était pas en soins palliatifs, dernier palier avant la morgue … Ne pourrait-il pas rester sagement dans sa chambre comme les autres patients, plutôt que de vouloir se déguiser pour Halloween ou de flirter allégrement avec cette pauvre petite gamine qui n'a plus que la peau sur les os ? Enfin bon, ne comprend-t-il donc pas que ce n'est pas un jeu, que ceux qui sont à cet étage sont là pour mourir, et si possible en paix ? Et bien figurez-vous que si, Richard le comprend. Il le comprend même très bien : derrière son air bravache, derrière ses sarcasmes, le jeune homme est très douloureusement conscient de cette sinistre réalité (et pas seulement parce qu'il a mal partout) … Richard se rend bien compte que son corps est en train de le lâcher, qu'il n'est plus capable d'avaler autre chose que du café, qu'il n'est plus capable de se laver seul, d'aller pisser seul, de sortir de son lit seul. Etre aussi dépendant, c'est déjà difficile pour une personne âgée, alors imaginez ce que peut ressentir un jeune homme de même pas dix-huit ans lorsqu'il a besoin d'une infirmière pour le changer après un « accident » …

Richard aurait amplement le droit de craquer, de se lamenter sur son sort, de pleurer … Mais ce n'est pas dans sa nature, tout comme il n'est pas dans la nature de sa mère ou de sa grand-mère de baisser les bras : dans la famille, on ne se laisse jamais abattre, et on ne laisse jamais personne nous mettre sur le tapis. Pas même le cancer. Pas même la mort en approche. Alors Richard s'accroche à la vie, coute que coute, quoi qu'il en coute. Richard ne veut pas être un patient modèle, non pas pour mener la vie dure au personnel soignant, mais peut-être bien plus car il ne veut plus être un « patient ». Il veut juste être lui, pleinement lui, Richard, bientôt dix-huit ans, dont le coeur s'emballe à chaque fois qu'il voit Sylvie. Et c'est ainsi que débute pour les deux adolescents une idylle à la fois totalement atypique et parfaitement banale, une histoire d'amour improbable et incroyable. Ils s'aiment, mais n'ont parait-il plus beaucoup de temps devant eux … Tout ce qu'ils veulent, c'est avoir le temps d'être deux amoureux comme les autres. Alors bien sûr, ils prennent des risques, des risques « inconsidérés » diront les adultes effarés de les voir ainsi batifoler alors qu'ils sont déjà au bord du précipice … Mais comment leur en vouloir, au fond, ce sont bien les adultes qui leur ont dit qu'il n'y avait de toute façon plus aucune chance pour eux : alors pourquoi ne pas prendre le risque d'être heureux, l'espace d'un instant, avant de partir ?

Permettez-moi tout de même de rassurer ceux qui s'imaginent que ce roman n'est qu'une interminable série de bêtises d'un gamin écervelé qui profite de sa maladie pour éviter tous les ennuis … Il y a des moments bien plus sérieux, bien plus profonds dans ce roman. Il y a déjà tous ces passages où Richard parle de sa mère, qui depuis une dizaine d'années se tue à la tâche pour qu'il puisse bénéficier des meilleurs soins, qui depuis une dizaine d'années dort recroquevillée dans un de ces horribles fauteuils d'hôpital, à ses côtés. Et bien sûr, il y a tous ces passages où nous faisons face au « dragon », le père de Sylvie, qui derrière sa violence et sa colère cache, on le sent, la plus grande souffrance du monde : celle de voir sa petite fille, son bébé, s'éteindre doucement, terrassée par la maladie, sans pouvoir rien faire pour l'aider, pour la protéger. Cet homme serait prêt à tout et n'importe quoi pour guérir sa petite Sylvie, il serait prêt à mourir pour elle … mais ne pouvant rien faire pour lutter contre le cancer, il s'efforce d'écarter tout autre danger qui pourrait menacer la chair de sa chair. Il fait peur, mais finalement, il fait surtout de la peine. Ce livre, enfin, met en évidence le travail des médecins, infirmiers, aides-soignants, de ces hommes et de ces femmes qui accompagnent les patients dans leur dernier voyage tout en accompagnant les familles dans le début de leur cheminement de deuil …

En bref, vous l'aurez bien compris : à l'instar de bien des récits de ce genre, c'est vraiment un électrochoc que nous offre ce roman. Alors même que le ton est résolument lumineux, alors même que Richard est une véritable bouffée d'air frais qui nous faire pleurer de rire par moment, c'est un récit dont on ne sort pas tout à fait indemne. Car même si Richard fait tout son possible pour ne pas être que « l'incroyable garçon mourant », même s'il s'efforce de se présenter à nous comme « l'incroyable garçon amoureux de l'incroyable fille amoureuse » … nous savons dès le début à quoi nous devons nous attendre pour la suite. Nous savons dès le début qu'à un moment ou à un autre, l'inévitable arrivera, que lorsque nous dirons au-revoir à Richard, ce sera en réalité un adieu. Nous savons dès le début qu'aucune vraie happy end ne nous attend au bout du chemin, qu'il y aura forcément un moment où notre petit coeur de lecteur sera brisé en mille morceaux. Car finalement, ce roman, c'est une histoire douce-amère, à la fois résolument radieuse et optimiste, et profondément triste et douloureuse. Et c'est justement parce que l'équilibre est remarquablement bien dosé que nous sourions tout en laissant couler quelques larmes, et que nous tournons la dernière page sans être totalement dévasté ni totalement apaisé non plus. C'est, vraiment, un magnifique roman, qui m'a bien plus secouée que je ne l'imaginais : sublime !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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Je ne me souvenais pas qu'il y avait autant de vie en soins palliatifs, mais il faut dire que je n'y suis pas restée longtemps...
L'humour du narrateur, un adolescent mourant, est caustique, il fait un peu tourner le service en bourrique avec ses blagues un peu pourries. Dur de dire à un ado de grandir un peu alors qu'il n'atteindra probablement pas son dix-huitième anniversaire dans une dizaine de jours. Ce récit est plein d'humour et de tendresse, comme il se doit pour un sujet aussi douloureux.
Une lecture que je ne regrette pas.
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Dieu le déteste et Richard, pas encore 18 ans et déjà en soins palliatifs, en fait son affaire. J'ai lu ce roman de Hollis Seamon d'une traite avec un grand plaisir malgré sa thématique. Ni mélodrame ni apitoiement, ce texte est drôle, parfois loufoque, un vrai appel à l'hédonisme.
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Cette histoire nous rappelle à tous combien la vie est importante.
Mêlé entre bonheur et désespoir, Richard fera tout pour vivre à fond ses derniers instants.

C'est un récit qui est dopé à l'humour. Richard, du haut de ses dix sept ans, raconte son histoire avec beaucoup de vivacité. C'est un ado, qui voudrait être comme tous les ados. Il fait ce qu'il peut pour l'être entre les murs de l'hôpital.

Nous allons découvrir plusieurs personnages, tous autant différents les uns que les autres. Des patients, des parents, des soignants…
Richard conte ces rencontres avec beaucoup d'entrain.

C'est un roman vivant, malgré le terrible sujet. Un roman sur la vie, de la bonne humeur, des épreuves, de l'aventure… C'est une leçon de vie, nous qui nous plaignons pour nos petits malheurs.

Ce livre m'a fait penser à la série « Les bracelets rouges » passée sur TF1 il y a quelques temps, avec beaucoup moins de peines, et moins d'enfants malades, mais dans l'idée, on y était presque.

Peut-être que justement il m'a manqué cette petite touche qui m'aurait fait fléchir… le « drama » qui me met dans tous mes états n'était pas présent.
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