jeune homme il voulait passer le temps, puis il aurait voulu le retenir, et à présent qu'il était vieux il ne souhaitait rien plus ardemment que le retrouver.
Rêver était un bon remède contre le poids de l'âme et contre la souffrance.
A partir d'un certain âge, on croit qu'il ne vous reste plus rien. C'est une erreur. Tant qu'on vit, on peut encore faire des choses.
Mais, en gros, la vieillesse est une croix. Le seul avantage est qu'on s'allège. Le plus lourd, en effet, ce sont les pensées, et elles s'absentent de plus en plus. Beaucoup de choses se détachent toutes seules de vous.
Je me souviens de toutes ces mains que j'ai serrées et du peu d'entre elles qui m'ont tenu.
Elle avait des griefs qu'elle a empilés devant moi comme des tuiles. (p.98)
« La vérité, c’est qu’il était convaincu d’entendre parler les morts. Il ne comprenait pas ce qu’ils disaient , pourtant il percevait leurs voix avec la même acuité que le gazouillis des oiseaux et le bourdonnement des insectes autour de lui .
Quelquefois il se figurait même distinguer des mots ou des bribes de phrases dans cet essaim de voix, mais il avait beau écouter , il ne parvenait jamais à assembler ces fragments en un discours sensé » ...
On meurt déjà un peu la première fois qu'on pense à la mort. (p. 161)
Le Père Hoberg
J'étais seul désormais. La conception que j'avais de mon long reste de vie étant confuse, j'ai commencé ma quête. Je parlais aux gens que je rencontrais, mais ils ne me renseignèrent pas. Je restais des heures sur la tombe de mes parents, qui ne me renseignèrent pas davantage. (p. 40)
« Le vent s’engouffre dans les trous des fenêtres et attise le feu. La chaire brûle, la lumière tremble dans le bénitier , et là- haut dans l’obscurité sous le toit danse un tourbillon d’étincelles , pareil à un ballet d’étoiles. »
Le Père Hôberg
Ma mère a tendu les mains au-dessus d'elles et m'a ordonné d'en faire autant.
Ce sont les voeux des gens qui réchauffent nos mains, a-t-elle dit. (p. 38)