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Citations sur Allons médecins de la patrie... : Ce que la médecine civi.. (8)

D'abord cantonné aux combattants, le diagnostic de trouble post-traumatique a été étendu peu à peu. On a longtemps cru les enfants préservés, mais les études menées après la guerre de 39-45 sur les enfants déportés, victimes de bombardements ou de scènes de violences ont montré que ce syndrome les atteint aussi. Le syndrome de post-traumatique englobe aujourd'hui les acteurs et les victimes de tous les types de violences, leurs témoins directs ainsi que les professionnels intervenants. Depuis le début des années 2000, la prise en charge du syndrome de stress aigu et du syndrome de stress post-traumatique représente une large part du champ d'investigation des psychiatres et des psychologues.
Preuve que le handicap des blessures psychiques est considéré à l'instar de celui provoqué par des blessures physiques, les trois spécialités médicales projetables aujourd'hui par les armées, c'est-à-dire envoyées sur le terrain avec les combattants, sont les anesthésistes, les chirurgiens et les psychiatres. Cela n'a pas toujours été le cas. En octobre 1984, lors de l'attentat contre le Drakkar à Beyrouth qui avait tué cinquante-huit parachutistes, un psychiatre s'était porté volontaire pour aller soigner leurs camarades traumatisés. Le Service de santé des armées avait refusé, prenant la proposition pour du gadget. Les choses se sont institutionnalisées au moment de la guerre du Golfe, durant laquelle deux psychiatres furent projetés pour soutenir les combattants victimes d'un stress intense.
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Cette indignation, cette désolation du grand chirurgien résument la vision des médecins militaires : militaires, soit, mais médecins d'abord. Les progrès des armes amènent ainsi les chirurgiens de guerre à devenir des experts en traumatologie. Ils maîtriseront l'amputation, la transfusion, l'extraction des projectiles, le soin des grands brûlés...
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Les soignants du Service de santé des armées sont au quotidien aux côtés des militaires. Ils partagent, à chaque instant, leurs conditions de vie et d'engagement. C'est précisément ce qui les oblige à se dépasser et à proposer des solutions nouvelles pour protéger, prévenir et guérir la blessure ou la maladie.
Avec le temps, ces concepts, nés dans la sphère militaire, irriguent la société civile. Quel exemple plus emblématique que l'ambulance, qui révolutionne le transport des blessés sur le champ de bataille et qui finit par être adoptée par le monde civil pour la prise en charge des urgences ?
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L'armée d'Alexandre le Grand comptait déjà des médecins dans ses rangs et le grand praticien romain Celse recommandait déjà, au Ier siècle après J.-C., d'arrêter les hémorragies en comprimant ou en ligaturant les vaisseaux. Mais lorsque l'on évoque les progrès médicaux nés de la médecine de guerre, on pense spontanément à ceux des chirurgiens de l'Empire et à ceux de 14. En France, pourtant, on peut remonter bien avant, au règne de Catherine de Médicis et aux travaux d'Ambroise Paré. Celui que l'on considère comme le père de la chirurgie moderne ne se destinait pas aux champs de bataille. C'est en 1537, lorsqu'il accompagne son maître le baron René de Montjean, grand seigneur et proche du roi François Ier, qu'il découvre sur le tas la médecine de guerre. Il pratique au siège de Damvillers la première ligature des vaisseaux lors d'une amputation afin d'empêcher l'hémorragie, une révolution qui remplace les techniques plutôt hardcore utilisées habituellement : cautérisation au fer rouge ou à l'huile bouillante... si douloureuse que le blessé mourait parfois de douleur.
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Les greffes, les prothèses ou les ambulances sont connues pour être nées sur les champs de bataille, mais l'apport de la médecine militaire à la société civile est bien plus pro-fond. Lorsque Louis XIV signe le 17 janvier 1708 le décret fondateur du Service de santé des armées, ce nouveau corps destiné à accompagner les régiments en campagne, le regard sur la médecine. On passe du charlatan moqué par Molière, du barbier exerçant dans les foires, à un technicien formé et encadré; le blessé ou le malade n'est plus un rebut de la société que l'on isole ou que l'on jette dans un mouroir, mais devient un objet de soins et la raison d'être de ces nouveaux professionnels.
La création de cinquante hôpitaux militaires et celle de l'hôtel des Invalides en 1670, le premier établissement de soins de suite au monde, marque donc un vrai tournant dans l'histoire de la médecine et préfigure les soins dont nous bénéficions aujourd'hui. Avec le Service de santé des armées, Louis XIV constitue l'embryon du premier organisme français de santé publique.
La fondation en 1721 de l'École de santé de Rochefort, destinée à former les chirurgiens de la Marine, marquera une autre étape importante. Là encore, c'est la première institution de ce type. Dans un bâtiment construit spécialement à cette intention, les élèves reçoivent un enseignement regroupant les trois branches médicales de l'époque - chirurgie, médecine et apothicairerie-, une instruction répondant à leur future situation à bord où ils seront seuls à soigner, à opérer et à réaliser les préparations médicinales nécessaires.
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Parce qu'il s'agit d'un « collectif contraint », l'armée est un formidable laboratoire pour les épidémiologistes. C'est aussi une boîte de Petri! La promiscuité, les conditions de la vie en campagne et les contacts avec des populations civiles transforment les soldats en bombes bactériologiques. Qu'il s'agisse de maladies engendrées par le manque d'hygiène ou de fléaux endémiques subis par les populations locales, les médecins militaires ont été nombreux à monter au front. En France comme à l'étranger.
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Il me regarde plier mon parachute, les bras ballants, jusqu'à ce que son supérieur lui demande ce qu'il attend pour aider le docteur ? Le jeune soldat bredouille : " Mais mon lieutenant, moi j'attendais un type !" Elle a vingt-sept ans, pèse quarante kilos, pas grand chose de commun avec un type...
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Hélas, le malheureux tubercule souffre, comme sa cousine la tomate d'une vilaine réputation : on dit qu'il rend malade, transmet la lèpre ou la peste. Sa culture est même proscrite en France depuis 1748. Parmentier s'obstine et, avec la bienveillance du roi Louis XVI, monte une opération de promotion digne d'une marque de luxe : des dîners très chics à l'hôtel des Invalides, au cours desquels il sert gâteau de patate, croquettes de patates, omelette aux patates, soupe de patates rôties ou purées de patates, bref, cinquante nuances patates, de patates. Les invités triés sur le volet - Benjamin Franklin, l'agronome Arthur Young, le chimiste Antoine Lavoisier... - deviennent ses ambassadeurs. À l'occasion de la Saint-Louis, il offre au roi un bouquet de fleurs de pomme de terre. Le couple royal joue le jeu : Louis XVI et Marie-Antoinette arborent, l'un à la boutonnière, l'autre dans les cheveux, ces fleurs bleues, et ils achèvent de mettre la patate à la mode.
[...]
Antoine Parmentier analyse aussi la qualité des eaux minérales et compare les qualités nutritionnelles des différents laits. En 1792, lorsqu'il fuit les massacres révolutionnaires de septembre, il a déjà publié une quarantaine de traités. La liste complète de ses investigations donne le tournis : la châtaigne, les champignons, le topinambour, la culture de la vigne et la fabrication du vin, l'utilisation des végétaux pour les artisans (chanvre, lin, houblon, osier, etc.), les légumes en cuisine... Dépassant largement son rôle de pharmacien des armées, Parmentier a consacré sa vie à aider ses concitoyens à tirer le meilleur parti de ce que la nature leur permettait de cultiver.
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