Nouveaux contes de fées : Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon

Ce conte pour enfants ne devrait-il pas produire une morale qui découlerait d'un monde véritable ? D'un monde qui ne serait pas uniquement le fruit de clichés ? Dans ce livre, tout est noir ou blanc, il n'y a aucune nuance de gris. Les personnages se démarquent par leur perfection ou, à l'inverse, par leur vileté. Je suis loin de trouver cela normal. Comment cela se fait-il qu'absence de nuance il y est ? N'est-elle pourtant pas un trait bien présent dans notre univers ? Créant à la fois, la distinction entre différentes situations, personnes, objets, etc. et à la fois, leur unicité. Dans ce cas, pourquoi un tel paysage n'est-il pas décrit dans ce livre ? Et pourquoi dépeindre des personnages très loin de la réalité ? La vérité ne va-t-elle pas au-delà d'un être « gentil » et un être « méchant » ?

Certains diront que je suis trop dure, et qu'il s'agit d'un livre pour enfant. Mais c'est justement pour cette raison que je souhaite appuyer ce point. Ce conte de fées ne représente aucunement le réel, dans ce cas pourquoi détient-il une morale ? Quelle idée la Comtesse de Ségur avait-elle derrière la tête lorsqu'elle décida de coucher sur papier ces contes qu'elle avait élaboré pour ses petites filles ? Les pousser à devenir de gentilles princesses, qui finiront naturellement par devenir belles si elles font preuve de bonté ? La vie n'est pas un conte de fées, l'expression prend ici tout son sens.

En général, je suis friande de contes de fées, mais ceux-là sont bien trop niais à mon goût. Beaucoup dirons que les contes de fées le sont tous, mais je ne crois pas à cela. Je pense surtout que les contes de princesses sont souvent saupoudrés de paillettes afin d'embellir un monde bien trop aventureux pour des jeunes filles.

Bien sûr, il faut prendre en compte le fait qu'il ne s'agit pas de la même époque. Et c'est un point que je ne peux soustraire à cet avis. Néanmoins, je ne peux pas cacher mon offuscation pour beaucoup de ces contes. Seul « Ourson » suscita réellement ma curiosité et éveilla en moi une émotion forte. Ce conte sort du lot, il est vrai. Dommage qu'il ne représentait pas l'intégralité du livre car la note attribuée aurait été largement plus élevée.

Au-delà, les illustrations présentent dans le livre sont extrêmement belles et bien choisies. Il s'agit là d'un aspect que je ne peux reprocher au livre et qui m'a beaucoup plu. Un côté surnaturel presque fantastique se dégage du coup de crayon, ce qui n'est pas pour me déplaire, car de la magie, on en a tous besoin. Mais à petite dose.

J'avais adoré les aventures de Bonne-Biche et Beauminon quand j'étais petite (ainsi que le Bon Petit Henri, et les autres), et ai donc décidé de les lire à ma fille de 10 ans. Quelle déception !
Les histoires sont longues, sans réels rebondissements, le bon petit Henri travaille pendant des CENTAINES de jours, on a droit à des descriptions ultra-longues des vêtements des princesse, de leurs chaussures (honnêtement, ma fille s'en fiche pas mal que la robe était tissée de fils d'or), et j'en passe. On a de la violence conjugale quasiment dans chaque conte, des morales qui n'en sont pas, des répétitions, des noms tirés par les cheveux.
Bref, à part le conte de la souris grise assez bien ficelé, je trouve les autres démodés, immoraux et inintéressants. Je ne crois pas que ma fille en ait retiré quoi que ce soit, on va passer à autre chose ...