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Critique de migdal


« Lotte ne veut pas mourir » pourrait être titrer ce roman restituant les derniers mois de Stefan Zweig et de son épouse Charlotte Altmann.

Zweig est un pessimiste né et son penchant suicidaire apparait dès 1925 dans « le Combat avec le démon (sur Kleist, Hölderlin et Nietzsche) ». La montée du nazisme, ses exils vers le Royaume Uni, les USA et le Brésil exacerbent cette tendance et la chute de Singapour et les lettres de menaces reçues l'amènent au geste fatal du 22 février 1942.

Lotte est la joie de vivre. Beaucoup plus jeune que son époux sexagénaire elle s'épanouit au Brésil et rêve d'un avenir débarrassé du nazisme grâce à la victoire des démocraties rendue probable par l'entrée en guerre de l'Amérique.

Laurent Seksik décrit la mécanique du couple qui s'inscrit dans un rapport parent-enfant et non pas dans un rapport adulte-adulte. Lotte est entrée dans la vie de Stefan en étant sa secrétaire et elle n'a jamais réellement remplacée Friderike, première épouse, demeurée en relation épistolaire avec l'écrivain qui ne laisse pas la seconde lire ses oeuvres et la cantonne à des occupations ancillaires.

L'isolement du couple, le contexte militaire et concentrationnaire de 1942, dépriment Zweig et le poussent vers l'inexorable ; son emprise sur Lotte la conduit à s'unir à lui dans le suicide.

Ce roman, fort bien écrit, est à la fois une biographie de Stefan Zweig et l'analyse glaciale de l'emprise d'un homme sur une femme ainsi condamnée à mort. Un ouvrage à méditer !

PS : les intellectuels européens exilés en Amériques :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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