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3,64

sur 84 notes
Superbe livre très dur et très touchant à la fois. On y retrace l'histoire de quelques enfants ayant vécu, durant la guerre 40-45, la politique d'extermination nazie des enfants handicapés (physiques, mentaux,...). Les narrateurs se succèdent, permettant de donner plus de profondeur et d'amplitude à la vision de cette triste machine. J'ai adoré, j'ai détesté, j'ai souffert avec ces petits, à lire pour savoir et ne pas oublier mais je conseille la lecture d'un feel good après, ou pourquoi pas d'un livre sur la résilience (voir mon autre avis "sauve-toi, la vie t'appelle" de Boris Cyrunlik)
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A Vienne, en Autriche, pendant la Seconde Guerre Mondiale, des enfants porteurs de handicap ou issus de familles défavorisées socialement, sont placés au Spiegelgrund, un hôpital. Mais là-bas, loin de leur offrir les soins dont ils ont besoin et un peu de réconfort, ces enfants sont victimes d'expérimentations médicales odieuses, de mauvais traitements, de sévices divers et quand les médecins estiment que ces enfants ne sont pas "récupérables", ils leur donnent la mort. Felix Keuschnig, Jacob Nausedas parmi d'autres, sont ainsi tués, Julius Becker se donne la mort lui-même avec une paire de ciseaux, quant à Adrian Ziegler, il fait trois tentatives de fugue mais est rattrapé par ses bourreaux. le procès du Spiegelgrand après la guerre punira-t-il enfin les tortionnaires ?

Il y a longtemps que j'avais noté la parution des Elus en librairie et que je souhaitais l'acquérir car je lis beaucoup de romans sur la Seconde Guerre Mondiale et celui-ci, sur le programme T4 mis en place par les Nazis, m'effrayait et m'attirait tout à la fois. Aussi, quand Masse Critique de Babelio et les Editions 10/18 m'ont permis de le découvrir, j'ai été ravie.
Ce roman sur une partie de la doctrine nazie autour de la pureté raciale et du sort réservé aux personnes différentes m'a beaucoup plu, même s'il est très glauque et plein de monstruosités, qui ont existé, il faut le savoir. J'ai fait des recherches complémentaires et appris que près de 800 enfants étaient morts au Spiegelgrund dans d'horribles conditions ; j'avais besoin sans doute de ces confirmations historiques pour y croire totalement tant l'horreur de la chose me paraissait inimaginable.
Ce roman n'est pas construit sur un mode ordinaire, on a des tranches de vie de différents personnages, enfants ou infirmières du Spiegelgrund, et pas une histoire véritablement suivie. Au début, ce procédé m'a surprise mais finalement, on rentre bien dans l'histoire quand même.
J'ai aussi été surprise car on assiste souvent aux délires hallucinatoires d'Adrian, rendant le récit parfois surréaliste mais c'est pour mieux nous faire pénétrer à l'intérieur de la tête d'Adrian. D'ailleurs, je me suis attachée à ce jeune garçon, fil conducteur de l'histoire, il m'a beaucoup touchée.
J'ai particulièrement apprécié les derniers chapitres du roman après la Libération, quand les Russes découvrent ce qu'il se produisait dans cet "hôpital", et le procès des Docteurs Illing, Hübsch, Türk qui fait froid dans le dos.
Je relirai Les Elus avec plaisir je pense car c'est un livre très fort et qui laisse une trace inoubliable.
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Habitée par la Seconde guerre mondiale, ce livre me faisait de l'oeil depuis longtemps. Alors je remercie énormément les éditions 10/18 et Babelio qui m'ont permis de le lire. 600 pages mais qui se dévorent très vite tant la plume de l'auteur est fluide, maîtrisée.
Pourtant je ne vais pas mentir : j'ai eu énormément de mal à lire ce livre. Soyons très clairs : on parle ici d'« euthanasie d'enfants ». Faisant partie du programme « Aktion T4 » qui consistait pour les nazis à exterminer tous les adultes présentant des handicaps physiques ou mentaux. Ici s'ajoutent les enfants et adolescents considérés comme « délinquants » ou nés de parents « déviants », dans tous les cas impurs aux yeux du Troisième Reich et de son système eugéniste – à savoir l'« amélioration » de la race humaine de façon à ce qu'elle atteigne une pureté parfaite.
Au début des pages on rencontre Adrian Ziegler, l'un des petits garçons qui atterrira au Spiegelgrund de Vienne. A ses souvenirs d'enfant, se mêle parfois sa voix d'adulte – ce qui m'a particulièrement émue. Autour de lui, gravitent également les vies brisées de Julius, Hannes, Felix – ils sont trop nombreux pour que je les cite tous – mais aussi les silhouettes sombres et glaciales des membres du personnel : de nombreux « médecins » comme l'épouvantable Heinrich Gross – si le mot médecin a encore un sens à cette époque et dans cet enfer sur terre – mais aussi des infirmières, certaines pleines de fiel et de méchanceté, d'autres plus fragiles comme Anna Katschenka.
Ce roman est atroce parce qu'il n'a pas jailli de l'imagination possédée du suédois Steve Sem-Sandberg. La violence physique et psychologique que subissent ces enfants est effroyable. Tout n'est que brutalité dans ces pages, espoirs déchirés, pleurs, incompréhension et colère. A plusieurs reprises j'ai refermé le roman parce que j'avais le coeur qui martelait mes côtes, de la rage plein l'âme, les yeux et le ventre.
Comment réussir à écrire l'impossible ? Euthanasie. D'enfants. Pas étonnant que ce cher Docteur Gross ait été, lors de son procès, surnommé le « Mengele autrichien ». Au fil de ce roman-fleuve, on parcourt les vies de ces « indésirables », ce qui les a conduits ici, d'où ils viennent et qui ils étaient avant d'atterrir dans cet endroit de cauchemar. On les rabaisse, on les néglige, on les humilie avec infiniment d'imagination (la grande qualité des nazis), on les brutalise, on les abîme, on les émiette, on les broie, puis on les tue. Là aussi, on a le choix de sa méthode préférée : sous-alimentation, gaz, injections létales… Adrian s'en sortira – mais dans quel état ? – contrairement à Anna qui devra répondre de ses actes.
Près de 800 enfants seront assassinés dans des conditions inimaginables et leurs cerveaux (ou morceaux de corps) conservés dans des bocaux, dans l'optique de poursuivre les expériences. Pour information, ces enfants ne trouveront la paix et une sépulture correcte qu'en 2002. Je sais: maigre consolation.
J'avoue avoir lu plusieurs passages en diagonale tellement ils m'étaient insupportables : pas parce que le style me déplaisait, au contraire, mais parce qu'il y a des sujets que je ne pourrai jamais supporter de lire, et la violence sexuelle, par exemple, d'autant plus lorsqu'elle concerne des enfants, reste pour moi un chemin que je ne peux traverser.
Et pourtant tout est vrai. Et c'est le plus terrible. Bien sûr le personnage d'Adrian est fictif mais il est le symbole de ces centaines d'enfants cassés (à noter que l'infirmière Katschenka, elle, a bien existé.) On ne peut pas se retrancher derrière les pages, bien caché sous ses couvertures, en se répétant qu'il ne s'agit que d'un roman. Car ce n'est pas un roman. Il y a plus de 75 ans, des enfants ont subi tout cela. Des enfants à qui on a tout pris, que jamais on n'a considérés comme des êtres humains. Juste des idiots. Des inadaptés. Déchets de l'humanité.
Ce livre est incroyablement lourd, dense, d'une précision exceptionnelle. Les tout derniers chapitres sont bouleversants de beauté. On sent l'immense travail effectué par l'auteur pour retranscrire cette atmosphère délétère et nous permettre d'y plonger à notre tour et d'évoluer aux côtés de ces enfants, horrifiés, révoltés. J'ai aimé la structure du texte qui au départ m'a déroutée mais que j'ai trouvée étonnante : chaque paragraphe comporte un petit titre, les dialogues se mêlent au texte sans séparation marquante et ce dernier est parfois garni d'extraits de dossiers médicaux, commentaires des médecins quant aux expériences pratiquées, rapports d'examens.
Je ne connaissais pas ce fameux Spiegelgrund ; ce roman m'a forcé à m'y intéresser. J'ai appris que trop de médecins impliqués dans ces assassinats – incluant l'Aktion T4 dans son intégralité – s'en sont sortis, soit par l'évasion du suicide lors de leur détention, soit parce que leur procédure pénale a été stoppée, voire pire : parce qu'ils ont réussi à être innocentés.
J'ai les dents serrées en écrivant cette critique. Parce qu'on ne touche pas aux enfants. Je ne sais pas pourquoi j'ai absolument voulu lire ce livre mais au final je ne le regrette pas parce que, même s'il m'a donné de sacrées claques dans la gueule et le coeur, c'était un sujet sur lequel j'ignorais beaucoup de choses. Alors oui ce bouquin me laisse à terre, effarée, horrifiée, au-delà même de la colère, et je me dis : heureusement qu'il existe de grands écrivains pour nous rappeler qu'à une époque, pas si lointaine, des monstres au-delà de la monstruosité ont touché aux enfants.
En conclusion je tiens à m'excuser pour cette chronique décousue mais j'ai choisi de laisser parler le coeur, dans sa fièvre, son désarroi et son effroi inconsolable.
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Les élus sont les enfants que le régime nazi a jugé incompatibles avec la société qu'ils voulaient créer. Un livre écrit à deux mains, celle d'un enfant qui tente de survivre et celle d'une infirmière qui tente de justifier.
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retour sur une partie de l'histoire oubliée de la 2nd Guerre mondiale. Un livre dur mais important a lire. L'homme est un loup pour l'homme...
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Un roman qui ressemble à un recueil de témoignages et qui confine au documentaire. On y découvre encore un aspect abject des mesures d'eugénisme mises en place par les Nazis lors de la seconde guerre mondiale. A Vienne, un ancien hôpital recueille, de gré ou de force, les enfants handicapés ou considérés comme inaptes à la vie en société, le "rebut" en quelque sorte... Ils y sont parqués, maltraités, violentés, humiliés, traumatisés et, au bout du bout, euthanasiés sans aucune conscience morale. Pour la bonne santé du Reich, médecins et infirmières se prêtent à ce "jeu" inhumain.
Un récit glaçant dépourvu de pathos, qui m'a plusieurs fois donné envie de jeter le livre à travers la pièce! Pour lecteur averti, donc...
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Un bon livre mais sans plus
Un peu long sans plus pour ma part j'ai découvert la vie de ses enfants beaucoup d'atrocité une fois fermé bien qu'on le sache on ne peut pas resté indifférent.
A découvrir
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Un livre passionnant, dur, certes, mais passeur de l'histoire, dont je félicite l'auteur.
Je remercie Cultura la Rochelle, m'ayant permis de découvrir cette pépite... En me choisisant Membre de leur Jury.
Mais je n'ai pu le défendre, trop dur... pour certains, et pourtant l'humain face à la violence ne connait aucune limite...?
Un livre choral, tel un film, mais qui doit résister à l'oubli....
Car sans passeur l'histoire se délite.

Prix Médicis mérité.....

Il me rappelle "La mort est mon métier" un livre imposé durant le collège...
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Voici un livre dont on ne sort pas indemne. Un roman qui rejoint l'histoire, l'histoire terrible, insoutenable. Je recopie un passage de la fin du livre qui résume cette tragédie, l'horreur…1941, « un hôpital de Vienne est transformé en un camp pour enfants PRÉSUMÉS handicapés mentaux. Au Spiegelgrund, ces enfants ont été mesurés, étiquetés, maltraités, torturés et assassinés. Leurs dossiers ont été falsifiés à l'insu des parents, 789 enfants ont perdu la vie ». Un livre très dur à lire mais qui éclaire sur les atrocités faites à cette époque.
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Les élus sont les enfants qui ont été euthanasiés à l'hôpital du Spiegelgrund à Vienne de 1941 à 1945. 789 enfants, incurables pour certains, atteints de maladies neurologiques, ou handicapés, mais aussi indésirables pour d'autres raisons indisciplinés, abandonnés par leurs parents, enlevés à des parents alcooliques, ou d'origine juive ou tsigane.

Ce roman raconte une histoire douloureuse et vraie. Deux destins se croisent, l'un bien réel de l'infirmière Anna Katschenka, et celui, fictif d'Adrian Ziegler, enfant qui a survécu à l'enfer du Spiegelgrund (inspiré de la vie de Zawrel). Histoire des médecins nazis qui ont dirigé l'opération. Histoire hallucinante quand on sait que l'un d'eux a exercé dans ce même hôpital jusqu'en 1981, utilisant pour des recherches neurologiques les organes prélevés sur les enfants euthanasiés. Recherches officielles et publiées ouvertement.
Lecture difficile du récit des tortures infligées aux enfants. Criminels mais aussi sadiques, les soignants du Spiegelgrund. Difficiles à soutenir aussi les réactions des enfants violents et imprédictibles. On comprend à la fin que certains parents n'ont pas abandonné leurs enfants et ont encore l'espoir de les récupérer vivants. La cruauté est alors sans bornes.

Malgré l'horreur, j'ai été prise dans la lecture et je n'ai pas lâché le livre avant la fin. Je voulais savoir comment l'hôpital serait libéré, ce qui adviendrait d'Adrian à qui je me suis attachée, et du personnel soignant, s'ils seraient jugés.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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