Son salaire : quelques dizaines de pesos. Le reste du temps, elle collectait dans les décharges des canettes vides qu'elle revendait au poids de l'aluminium. Celui lui rapportait tout juste de quoi survivre, mais à tout prendre, elle préférait cela à un travail administratif où, selon le vieil adage populaire, les gens font mine de travailler et l'État semblant de les payer.
Ils ne surent jamais quel camp les avait pris à partie ce jour-là et à vrai dire, cela importait peu. Serbe ou bosniaque, une balle reste une balle.
Alors nommée révolution culturelle, la politique cubaine se solda par la nationalisation de dizaines de milliers d'entreprises privées. Les bureaucrates furent massivement déportés à la campagne pour travailler dans les champs.
— Le temps ce n'est rien d'autre que des petites filles qui deviennent des grands-mères.
Le temps ce n'est rien d'autre que des petites filles qui deviennent des grands-mères.
P 13
La jeune femme se figea. Quelque chose se déplaçait au milieu des herbes , des mouvements trop rapides pour s'accorder avec le souffle de la brise marine.
P9
Le livret de fournitures d'une famille moyenne ne couvrait plus que la consommation d'une douzaines de jours. [...] Les Cubains résumaient la situation en une seule phrase : Sans le livret, beaucoup de gens ne peuvent pas vivre. Avec le livret, personne ne peut vivre.
La folie ou la religion représentaient parfois les derniers refuges devant une douleur trop forte pour être supportée.
Avec mes cicatrices et ma hanche broyée, j'ai survécu à la mort de mes parents, aux brimades des enfants, aux œillades des hommes trop effrayés pour m'inviter à danser, à la honte et à la frustration de ne pas ressembler aux autres. Mais je n'ai jamais baissé les yeux, je n'ai jamais renoncé, et je ne compte pas commencer aujourd'hui.
Le temps ce n'est rien d'autre que des petites filles qui deviennent des grands-mères