forêt minuscule
forêt minuscule
cette mousse sur les pierres
aux pieds des arbres
// Pascale Senk
onze septembre
onze septembre
un moineau écrasé
sur le rond-point
// Isabel Asúnsolo
Le haïku
le haïku fait surgir la vie
au milieu du machinal.
// Vincent Brochard
Toujours à la même place
Toujours à la même place
L’arbre bouge ses feuilles
D’innombrables façons
// Thierry Cazals
Les fleurs d’acacia en grappes
les fleurs d’acacia
en grappes
qui va faire les beignets ?
moi ?
// Joël Flamer
à la marée basse
les rochers noirs palpitent
leurs trous pleins d'écume
Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Au parc Montsouris à Paris
A Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.
Jacques Prévert, Le jardin
ton cœur
j'en ressens les secousses
sur mon ventre rond
Et tous ceux que j'ai interviewés, d'une manière ou d'une autre, ont noté en eux ce changement perceptible: l'écriture de haïkus les avait rendus plus poreux. Jean Antonini, par exemple: "J'ai développé une sensibilité à l'environnement, et aussi le fait de me considérer comme une partie du monde que je me vois, d'être en lien, en dialogue avec lui."
A vivre ancré dans l'instant, à contempler la nature, ses semblables, le hajin ne peut donc que sentir s'accroître son soucis de l'autre et de ce qui l'entoure.
"il n'est point d'ailleurs pour guérir d'ici"