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Critique de MonsieurHyacinthe


Ce qui marque chez Jacques Serena, c'est la pensée en mouvement, un long fil tendu, une logorrhée vivace qu'il faut suivre quitte à s'y perdre, labyrinthique et serpentine, à la manière d'un Bernard-Marie Koltès (lui aussi publié en grande partie aux éditions de Minuit, "Dans la solitude des champs de coton" fut l'une de mes claques de jeunesse). Concernant le beau Jacques, je restais sur "Plus rien dire sans toi", et surtout "L'acrobate", de peur de ne ternir l'image de cet auteur qui m'a apporté une telle jubilation avec ce texte (auquel je pense très régulièrement) (rares sont les textes qui accompagnent une vie).

Et puis l'opération "Masse critique" de Babelio est passée par-là, avec le spectre d'un auteur fétiche en offrande, je n'ai pu résister à la tentation de remettre le couvert (je remercie évidemment le site pour l'offrande et ses innombrables opérations promotion).

J'ai donc retrouvé dans ce "Voleur de guirlandes" cette passion de la phrase alambiquée, mais aussi à l'instar de Christian Gailly (éditions de Minuit), Annie Saumont (Julliard) et d'autres esthètes, le goût particulier de Jacques Serena pour la déconstruction des phrases, la recherche de structures bancales que l'on suit malgré tout, la quête d'une prose à soi, personnelle, déstructurée et révélatrice tantôt de l'oralité, tantôt de la pensée en construction. C'est un tout à avaler. Certaines phrases dans le lot n'en sont pas. Au risible. Loin du classique. Distordues. Rabougries. Meurtries. J'adore ça.

Pour qui s'y intéresse, les citations que j'extrais du livre illustrent cet aspect de l'écriture. Ecrire en ce sens est un risque, celui de perdre une partie de son lectorat, car cette touche littéraire n'est pas du goût de tout le monde. J'y prends pour ma part grand plaisir et y vois la patte des créateurs à tout crin : ça transpire de personnalité et de réalisme. Nous sommes avec le narrateur, en immersion, dans son intimité, en confident. J'aime furieusement cet auteur, et c'est toujours un bonheur de le retrouver, quelque soit le sujet qu'il traite, c'est une voix que l'on prend plaisir à retrouver, un timbre personnel. Bref. C'est ça, un écrivain !
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