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3,12

sur 64 notes
Si je devais résumer en quelques mots mon ressenti après la lecture de Mustiks de Namwali Serpell, premier roman de cette femme de lettres zambienne, ce serait : Une épopée particulièrement époustouflante et audacieuse, une fresque historique politique et humaniste où histoire réelle et magie s'entremêlent.
Le premier narrateur de ce vaste roman de fiction historique et de science-fiction est Percy M. Clark, un aventurier, photographe, originaire de Cambridge, arrivé en Rhodésie dans les premières années du XXe siècle, tombé sous le charme des Chutes Victoria et de ce fleuve Zambèze, et qui décida d'y rester comme d'autres colons. Il monte la première boutique de curiosités, de souvenirs.
Il est l'aïeul par qui tout commence. En effet, une série d'événements a lieu et les actions de ce premier colon dans The Old Drift, personnage ayant existé, sont à l'origine de l'entrelacement de trois familles installées en Zambie, sur quatre générations, du début du XXe siècle à nos jours, et que l'auteure nous révèle peu à peu.
À travers le destin de ces trois familles, une zambienne, une italienne et une indienne, mêlées à leurs voix, un choeur de moustiques, véritables commères, « bourdonnant comme un choeur allemand » commente ironiquement les décisions ou les prétentions humaines.
Namwali Serpell dévoile plus d'un siècle d'histoire, du passé précolonial de la Zambie jusqu'à un futur proche où un nouvel appareil numérique est intégré dans la paume de la main de chacun.
C'est à la fois historique, ironique, parfois surréaliste et de plus en plus addictif à mesure que l'on avance dans la lecture.
Je me suis parfois un peu perdue dans les personnages, mais un arbre généalogique en début d'ouvrage permet de vite se repérer si besoin.
Je me suis rapidement laissée emporter par ces personnages zambiens, la plupart très attachants et notamment par ces femmes extrêmement courageuses et astucieuses. La question du féminisme est d'ailleurs omniprésente au cours de cette saga et comme la question du racisme et de l'identité d'une nation et des générations qui l'ont composée, questions également abordées dans le roman, elles sont toutes approchées avec une infinie subtilité.
J'ai souri et même ri en découvrant l'entraînement de cette première Astronaute dont le professeur Edward Makuka Nkoloso, rêvait d'être le premier à poser le pied sur la Lune. Mais quelle n'a pas été ma surprise en découvrant que cet homme, dans les années 1960, a réellement tenté de convaincre son gouvernement de créer un programme spatial national afin d'essayer d'envoyer un homme dans l'espace, puis, à terme douze afronautes, terme qu'il a inventé, et dix chats sur la planète Mars ! Mais, n'était-ce pas pour cet idéaliste excentrique une manière de faire réagir et réfléchir, susciter le débat, faire avancer les choses…
J'ai beaucoup appris sur ce pays qu'on, ou du moins que « je » connaissais si peu, ce pays dont l'indépendance est proclamée le 24 octobre 1964, Kenneth David Kaunda en devenant le premier président de la République, un chef d'état modéré, prônant une « société multiraciale » ; l'ancien protectorat britannique de Rhodésie du Nord sera désormais connu sous le nom de Zambie, ce nouveau nom tiré de son fleuve Zambèze.
Namwali Serpell excelle à faire vivre l'histoire dense, richissime et souvent complexe de son pays par le biais de destins familiaux, nous contant l'amour, les désirs, les rêves mais aussi les trahisons, les drames qui traversent ces lignées.
Si j'ai parfois été quelque peu déroutée par le fantastique présent dans le roman, la poésie et la beauté qui s'en dégagent me l'ont ensuite fait apprécier.
Namwali Serpell ne pouvait envisager un roman aussi complet sans évoquer ce terrible fléau qui ravagea le continent africain, ce VIH, le virus responsable du sida.
La prouesse et le talent de l'auteure, est de nous donner à entendre différentes voix, permettant ainsi au lecteur de voir l'histoire sous différents angles, restituant un récit totalement politique, fortement instructif, un récit déchirant, époustouflant et pourtant parfois hilarant !
Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour m'avoir permis de découvrir cet extraordinaire et fabuleux roman dont la couverture est déjà éblouissante !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Pour raconter l'histoire de son pays, la Zambienne Namwali Serpell fait une incursion dans le réalisme magique, avec une vaste fresque aux personnages hauts en couleurs, nés des liens tissés entre trois familles sur quatre générations, de 1900 jusqu'à un futur proche.


C'est un personnage réel, le photographe britannique Percy M. Clarke, pionnier établi au début du XXe siècle sur le Zambèze en amont des chutes Victoria, qui sert de point de départ au roman. Père fondateur d'une lignée imaginée mêlant de nombreux sangs – européens, indiens et zambiens –, il est ici le symbole d'une première empreinte étrangère sur une terre qui ne parviendrait plus à se défaire de ses colonies d'envahisseurs, puisqu'après le protectorat britannique, la Rhodésie devenue Zambie à son indépendance en 1964 tomberait sous une autre coupe : celle des investisseurs chinois cette fois.


A partir de ce début de la colonisation du pays, ils sont neuf personnages fictifs à servir tour à tour de focale au récit, en autant de parties regroupées en trois époques : celle des grands-mères, respectivement italienne, anglaise et zambienne ; puis, au fil de métissages divers et successifs, celle des mères et celle des enfants. A chaque génération, l'histoire se répète : tous ont beau tenter de reprendre le contrôle de leur destin, leurs espoirs finissent immanquablement par sombrer, le pays en perpétuelle crise économique, ses habitants réduits à la misère, leurs plus belles initiatives détournées au profit de puissants corrompus ou étrangers, et leurs vies bientôt menacées par l'explosion de l'épidémie de sida en Afrique. Ce sont toujours les femmes qui prennent le plus cher, quand, la plupart du temps, elles se retrouvent seules à assurer durement leur survie et celle de leurs enfants. Pourtant, la jeunesse reprend chaque fois le flambeau de la contestation et de l'action, laissant à penser que les choses finiront bien pour bouger un jour...


Entremêlant librement sa fiction de figures réelles – tel l'inouï et très idéaliste professeur Edward Makuka Nkoloso qui tenta de convaincre son gouvernement de créer un programme spatial national –, mais extrapolant toujours la réalité avec une fantaisie parfois désarçonnante – comme au travers de Sibilla, dont le récit exploite l'hirsutisme jusqu'à en faire une créature quasi fabuleuse –, Namwali Serpell a trouvé, non sans humour, une formule particulièrement imagée et habile pour nous faire envisager la situation de son pays sous tous les angles possibles – historique, politique, social, culturel –, et pour nous faire toucher du doigt, au travers de quelques destins particuliers, le long et incessant combat de cette nation pour construire une identité mise à mal par l'arrogance raciste et prédatrice du monde.


Pour mieux prendre de la hauteur sur ce marécage où les marionnettes humaines se débattent dans leurs passions tragiques, la narration, surgie de profondeurs historiques et prolongée d'une projection teintée de science-fiction, s'entrecoupe du choeur bourdonnant des moustiques vaquant imperturbablement d'une peau à l'autre, peu importe sa couleur, et commentant ironiquement l'absurde inanité de tant de complications entre les hommes.


Cette fresque d'une ampleur exceptionnelle, parfois déroutante dans ses aspects les plus magiques, voire un brin fastidieuse dans certains de ses méandres, s'avère toujours intelligente dans sa manière de mêler les registres, du plus classique au fantastique et à la science-fiction, pour servir une réflexion très ironique, désabusée mais pas désespérée, sur le racisme, sur le féminisme et sur la difficile construction de l'identité des peuples africains, certes aujourd'hui indépendants politiquement, mais toujours économiquement assujettis aux puissances étrangères.


Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette intéressante découverte en avant-première.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les moustiques transmettent ils la maladie du sommeil ?

C'est la question que me pose cette lecture car j'avoue que ces pages sont un somnifère très efficace depuis un mois mais chaque jour le moustique Babelio bourdonne, le compte à rebours s'égrène … et aujourd'hui ma page d'accueil affiche « vous avez 0 jours de retard sur la publication de votre chronique » , me voici donc au pied du mur et je devine des centaines de Babeliotes avides et impatients de lire mon avis sur « Mustiks » ;-)))

Constatons d'abord que cet ouvrage est superbe, sa couverture évocatrice, le papier d'excellente qualité, les sept cents pages parfaitement imprimées s'inscrivent dans une typographie agréable et je remercie SEUIL pour cet envoi privilégié.

La traduction (américain) de Sabine Porte est remarquable, d'une grande richesse linguistique et révèle des mots peu usités ; à contrario l'absence de traduction des phrases en italien est un léger handicap, l'absence de traduction des propos africains (bantous ou zambiens ?) un obstacle rédhibitoire.

« Les chutes » introduisent efficacement cette « Odyssée en Zambie » en s'inspirant de « The Autobiography of an Old Drifter » de Percy M. Clark (George G. Harrap & Co., 1936) ; Namwali Serpell précise que « toutes les connotations racistes sont de lui » et commet «and old drifter » en lieu et place de « an old drifter » … Cette première partie résume la découverte du pays par Speke et Rhodes et la conquête britannique du temps de l'impératrice Victoria qui donne son nom au lac dominant le coeur de l'Afrique.

Ces chutes nous plongent dans l'Italie fasciste, le lupanar tenu par Adriana, l'enrôlement des ascaris, puis la naissance de Sibilla dont le handicap (hirsutisme) hérisse le poil et focalise, au fil des pages, l'attention au détriment des nombreux autres personnages. Suivent (sur deux cents pages) l'évocation d'Agnés et Matha les autres « grands mères », puis des mères (deux cents pages supplémentaires) et le récit dévie (à mes yeux) vers le farfelu, l'invraisemblable, la magie (noire) et la science fiction.

Or (personne n'est parfait) je suis aussi allergique à la Science Fiction (Jules Verne mis à part) qu'aux mangas et ce livre n'est manifestement ni écrit pour moi (ce qui n'est pas grave), ni conforme à sa quatrième de couverture car où sont la subtilité, l'hommage à la littérature classique et au réalisme ?

Ce roman nous propulse vers le transhumanisme et un avenir où antennes et écrans seront greffés sur notre corps … où moustiques et drones ne se distingueront plus … cette désincarnation explique peut être pourquoi les personnages de ce roman m'ont semblé incompréhensibles et assez peu sympathiques et pourquoi j'ai eu tant de mal à finir cet épais et lourd bouquin.

Le gap culturel peut être une autre explication. Dans notre univers cartésien nous lisons de gauche à droite et de haut en bas et nous analysons les arbres généalogiques en commençant généralement en haut à gauche …Namwali Serpell visite l'arbre (page 10) dans un ordre différent et slalome entre les trois grands mères, les trois mères et leurs trois enfants dans un désordre aussi aléatoire que déroutant qui contrarie la lecture.

En conclusion, ce très bel objet a nourri mes soirées depuis un mois et garanti un sommeil rapide, profond et paisible. Je le recommande donc très vivement aux insomniaques.

La romancière est dotée d'une imagination extraordinaire, la traductrice est excellente, mais un roman peut il s'abstraire d'un scénario crédible et se dispenser de personnages vraisemblables ?

Je prends donc la liberté de ne pas noter ce roman puisque je ne m'intéresse pas à la science fiction et suis passé loin de ces « mustiks » et de cette odyssée en Zambie.
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Tout commence avec un sujet britannique un certain Percy M. Clark, photographe de son état, qui au début du XXe siècle décide de s'installer sur les bords du Zambèze, au dessus des chutes Victoria. Il fait partie des premiers colons dans ce coin du monde, magnifique et sauvage. D'autres vont suivre, dont des descendants de Clark, personnage bien réel. C'est ainsi qu'avec les grands-mères, mères et enfants de trois familles, unies par des mariages, dans la complexité de leurs destins individuels, tour à tour singuliers, drôles, dramatiques, excentriques, des personnages irrésistiblement attachants, rendant oh combien inoubliable cette odyssée en Zambie, on entrevoit un siècle d'histoire zambienne. L'histoire mouvementée d'une nation, avec en autres la colonisation européenne, génératrice de racisme et de violence à l'égard des autochtones, que l'auteure poursuit jusqu'en 2024, donnant un aspect dystopique à ce roman époustouflant sur cette ancienne colonie britannique (sous le nom de Rhodésie du nord) qui obtint son indépendance politique en 1964, mais jamais vraiment une indépendance économique, comme malheureusement la plupart des pays de ce continent.

Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil.
Challenge MULTI-DEFIS 2022
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Bon , j'ai vraiment tout tenté , tout supporté , négocié , fait des efforts ,rien à faire , divorce consommé à la page....520 !!!! Mais oui , Pourtant , aprés un démarrage compliqué , je me suis cru sauvé en m'immisçant finalement dans le cadre de vie , la personnalité , l'originalité des personnages ...J'ai même connu de trés belles embellies , mais je dois le reconnaître , ce livre et moi n'étions pas faits l'un pour l'autre .Je suis sorti de ma zone de confort et le choc s'est avéré trop violent pour moi .
Je ne vous résumerai pas l'intrigue , cela ne revêt pas un caractère essentiel dans la mesure où tout ce qu'il faut savoir se trouve sur la quatrième de couverture .Trois familles , quatre générations pour raconter la construction difficile de la Zambie L'idée était audacieuse avec des recoupements intéressants mais je me suis perdu dans un récit qui devenait trop " farfelu " pour m'apporter ce que j'attendais .L'écriture est trés belle , les phrases bien construites et maitrisées mais c'est sur le fond que s'est construit un désamour qui devait déboucher sur une rupture définitive du contrat .
Alors , que dire ?Abandonner une lecture , c'est comme dans un divorce , les torts sont souvent complexes à établir .Pourtant , la mariée était ( trop ) belle .Pensez donc " A couper le souffle , un digne héritier de Cent ans de solitude ". Cent ans de solitude , je l'ai lu voici....Ne comparons pas , les " héritiers " récoltent souvent des fruits qu'ils n'ont pas semés .Restons dans une terminologie plus modeste et non dans la publicité tapageuse .
Une fois de plus , je réitérerai ma modestie quant à ce point de vue sévère qui n'est que l'honnête expression de mon ressenti du moment . Ce roman a été adulé par certains qui y ont trouvé leur bonheur et j'en suis ravi pour eux et pour l'autrice .Ainsi va la vie d'un lecteur et du livre qu'il découvre .Je ne donnerai pas de note .S'il m'est facile de le faire pour un ouvrage que j'ai aimé , je ne me sens pas le droit d'évaluer un travail que j'aurais été bien incapable de produire .La vie offre des rencontres qui " marchent " , d'autres " qui sont des échecs " .... certaines sont douloureuses , d'autres simplement anecdotiques mais , dans tous les cas , il faut " passer à autre chose ."
Un grand merci à l'autrice , aux éditions du Seuil et à toute l'équipe de Babelio .A bientôt .
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L'invitation était prometteuse. Voyez un peu... Une quatrième de couverture qui m'entraînait dans le vertige abyssal des chutes Victoria et celui d'un récit polyphonique au réalisme magique... Un bandeau avec les mots dithyrambiques de Salman Rushdie, d'autres mots qui n'hésitaient pas à qualifier ce livre de « digne héritier de Cent ans de solitude »... Whaou !
Stop ! N'en jetez plus...
Aussi quand Babelio m'a proposé cette lecture dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée, je n'ai pas hésité une seconde. Mustiks : Une odyssée en Zambie, premier roman de l'autrice zambienne Namwali Serpell m'attendait, me tendait les bras.
Un roman-fleuve dans les méandres du Zambèze...
C'est donc le coeur tambourinant comme sur des tamtams que j'ai poussé ma barque sur les eaux encore impassibles du fleuve Zambèze, à l'endroit précis où ce récit prend sa source. Nous sommes à l'aube du XXème siècle et nous faisons connaissance avec Percy M. Clark, personnage ayant réellement existé, photographe britannique de son état qui s'installe avec quelques colons au bord des chutes Victoria. C'est de là que tout partira, les fondations de ce pays qui allait plus tard prendre le nom de Zambie, mais aussi celles de ce récit ample, construit sur quatre étages, quatre générations où s'entremêlent les voix de trois familles.
Au début tout s'est bien passé, mon émotion de lecteur a été au rendez-vous. Je suis entré sous le charme envoûtant de cette polyphonie de voix féminines, les Grands-mères, portées par une écriture flamboyante et inventive. Trois grands-mères totalement atypiques nous entraînent sur les chemins de leurs destins insolites. Sibilla, l'Italienne, marquée par cette terrible maladie d'hirsutisme dont le pelage qui n'en finit pas de pousser confère brusquement au récit une dimension onirique voire presque fantastique et fait d'elle une créature fabuleuse. Agnes, l'Anglaise, championne de tennis qui va devenir aveugle sans pour autant renoncer à son sport favori. Matha l'Africaine, très douée pour l'écriture à une époque où les jeunes filles de ce pays n'avaient pas encore le droit de fréquenter les bancs de l'école.
Ces femmes dont nous faisons connaissance sous le régime colonial de la Rhodésie du Nord, vont être témoins de l'émancipation de cette terre africaine qui donnera naissance à la Zambie.
D'autres voix de femmes vont se succéder sur les générations d'après... J'ai aimé ces destins féminins à l'aune d'une nation qui prend forme, se transforme, j'ai aimé ces femmes bousculées par des hommes sans foi ni loi, des femmes qui ne cèdent rien, se relèvent. Leurs voix ont du mal à se faire entendre malgré tout, étouffées par le cynisme des hommes alcooliques et infidèles qu'elles côtoient. Ces derniers ont loin d'avoir la part belle dans le roman...
Voix féminines, voix métissées, voix nomades...
Entre chaque chapitre, nous entendons le choeur vrombissant des moustiques comme un chant universel et cynique prenant de la hauteur face aux malheurs d'une humanité cupide, inégalitaire, raciste... Volant et piquant d'une peau à l'autre quelle que soit sa couleur ou son milieu social...
J'ai aimé rencontrer aux premières pages de ce roman historique le commencement d'une fresque politique et humaniste qui se voulait ambitieuse, se construisant sur l'édifice des existences de ces personnages. Je pensais que leurs histoires allaient se couturer progressivement dans l'entrelacement et l'écho joyeux et douloureux de leurs destins. Il n'en fut rien, du moins je ne l'ai pas vu ainsi...
Les générations se succèdent, l'empathie que suscitaient jusqu'alors les personnages s'effiloche, faisant place à ma lassitude, pour ne pas dire ma déception.
C'est à croire que les hommes entrés dans le récit avec leur tares, misogynes, fats et menteurs, ont tout gâché...
Dommage que l'autrice n'ait pas eu envie de continuer à porter son récit dans le souffle magique qui avait accompagné la rencontre du personnage de Sibilla...
Vint la génération des Enfants.
Le drame du Sida qui traversa l'Afrique de cette période aurait pu alors transcender le texte d'une beauté bouleversante et tragique, lui offrir le souffle d'une fresque faisant dialoguer l'intime avec l'universel. Mais ce ne furent que conjectures et digressions scientifiques qui ont fini par me perdre.
Je ne parle pas des derniers chapitres où le roman prend brusquement un virage à 180°pour décoller vers un récit de science-fiction, où les moustiques font place à des puces... où une lassitude sidérale a eu raison des derniers vestiges de mon attention... J'ai bien tenté alors de saisir parmi ces pages devenant de plus en plus hermétiques un drone pour me téléporter au plus vite vers le mot FIN...
Dans cette odyssée en Zambie, j'ai fini par me retrouver tel un zombie, égaré entre les vivants et les morts, cherchant désespérément en fin de livre le glossaire des mots de la langue bantoue cités tout au long de l'histoire et que j'aurais voulu comprendre...
Cette déception est à la hauteur d'une petite tristesse, un rendez-vous manqué, celui du lecteur enthousiaste que j'étais à l'abord de ce livre, qui a entrevu dans cette très belle écriture et ruisselante de lumière que possède indéniablement Namwali Serpell le reflet d'une magnifique histoire polyphonique où les voix me sont devenues peu à peu cacophoniques.
Ce roman m'aura au moins donné envie de relire au plus vite Cent ans de solitude...
Je remercie chaleureusement Babelio et les Éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.
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Un rendez-vous manqué avec le premier roman de la jeune zambienne, Namwali Serpell.

Pourtant cette rencontre proposée par Babelio, je l'attendais avec impatience après la lecture de la quatrième de couverture. Il faut reconnaître que le résumé était particulièrement séduisant et le bandeau très prometteur. le fait qu'il soit qualifié de "digne héritier de cent ans de solitude" ou qu'il soit encensé par Salman Rushdie crée des attentes légitimes chez le lecteur et des déceptions d'autant plus grandes.

Étant donné mon intérêt pour les romans historiques, les thèmes abordés et les ambiances imprégnées de réalisme magique, cette histoire avait tous les atouts pour me plaire. Mais les livres sont des rencontres. Suivant la sensibilité de chacun, l'humeur du moment, et sûrement d'autres facteurs, elle se fera, ou pas.
Malheureusement, après y avoir cru pendant le premier tiers du livre, mon intérêt s'est émoussé et j'ai décroché sur la dernière partie du roman. J'aurais vraiment voulu l'aimer jusqu'au bout, mais le parti pris par l'auteure ne m'a pas convaincue. Je ne peux que vous encourager à aller lire d'autres critiques de lecteurs qui ont aimé ce récit. Chaque ressenti est très personnel et n'engage que son lecteur.

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« Mustiks » débute près des chutes du Zambèze en 1904 et va traverser un siècle d'histoire jusqu'à un futur proche, en suivant trois familles zambiennes sur trois générations.
Le texte se découpe donc en trois grandes parties, chacune consacrée à une génération, montrant comment la Zambie est passée d'une colonie à la nation indépendante. Entre chaque chapitre, les moustiques servent de narrateurs.

« Sans cesse, nous zonzonnons, agaçons, exaspérons avec nos onomatopées enjôleuses… Insupportables fléaux ! Mais c'est toujours mieux que d'aboyer d'un trou humide et fétique comme vous le faîtes. Nous, nous chantons de nos ailes sèches et battantes. Une vibration plaintive flottant dans l'atmosphère, un chant aussi gracile que la nuée de notre foule légère et ondulante. Pourquoi chantons-nous ? Par amour, naturellement. »

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La première partie, celle des grands-mères, est celle que j'ai préférée.
L'histoire suit trois femmes, Sibilla originaire d'Italie, Agnès une jeune anglaise, et Matha une Zambienne. le récit des grands-mères coule comme le temps avec ses joies, ses peines, ses douleurs.
Une tapisserie de la future Zambie se dessine au fil des années, mélange de couleurs, de bruits, d'odeurs chargées de poussière. L'écriture est belle, fluide, agréable à lire avec une dimension fantastique particulièrement séduisante.
Chacune de trois voix, vivante, attachante, m'a plu, même si j'ai regretté qu'elles ne se mélangent pas.

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Puis vient la deuxième partie, celle des enfants avec toujours cette belle écriture colorée, gorgée de soleil, de chaleur et de parfums.
A nouveau, Namwali Serpell donne la parole aux femmes avec trois nouveaux portraits, ceux des filles Sylvia, Isabella et Thandiwe. La pluralité des voix permet de développer de nombreuses facettes de l'Afrique et de la vie en Zambie. Leur vision de l'Afrique, de la famille, de la place de la femme (africaine et européenne) dans la société amène des émotions douces, mais aussi intenses.

Le parti pris de l'auteure de donner à nouveau la voix à trois femmes, m'a fortement intéressée. Mais au lieu de rattacher leur histoire aux précédentes pour en faire un récit foisonnant, une saga familiale multigénérationnelle, l'auteure continue à fractionner le récit.
Les personnages se multiplient, avec cette impression de lire des récits de vie indépendants, les liens entre toutes ses femmes étant trop ténus pour structurer le récit. Il m'a été difficile de m'intéresser à un aussi grand nombre de personnages, d'autant plus que certains d'entre eux sont négligés ou disparaissent. L'histoire est trop linéaire, sans fil conducteur vraiment visible, les voix ne se cherchent pas, ne se mêlent pas, ne se répondent pas.

Et puis, arrive le dernier récit consacré aux enfants, celui de Thandiwe qui amorce une transition avec la troisième partie consacrée aux petits-enfants.

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L'auteure opère alors un changement dans son style, dans son écriture, dans les thèmes abordés, donnant davantage de place aux hommes, Lee, Joseph et Jacob. Leurs récits perdent beaucoup en émotions.
Autant je m'étais attachée à plusieurs femmes dont Sibilla, Agnès ou Sylvia, autant les personnages masculins me sont apparus peu sympathiques, vulgaires, égocentriques, hautains, manipulateurs.
La générosité et la tendresse des récits féminins laissent la place à des récits plus froids, plus distants, avec des longueurs inutiles qui ont rendu ma lecture assez laborieuse à certains moments.

Et même si on voit enfin, avec le dernier récit redonnant la parole à une femme, une interaction entre les trois familles, cela n'aura pas été suffisant pour consolider l'ensemble trop décousu et réveiller mon intérêt.

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Les événements historiques réapparaissent de temps en temps tout au long de cette fiction narrative, comme la construction du barrage du Kariba sur le Zambèze, le programme spatial zambien ou l'épidémie de VIH.
L'introduction de personnes ayant réellement vécu est intéressant, mais l'histoire de la Zambie se perd dans les nombreuses histoires d'amour.

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A cela s'ajoute un mélange des genres littéraires.
Le livre commence comme une fiction historique avec des éléments de réalisme magique et de fantastique pour se terminer par de la science-fiction.
L'apparition d'un cadre futuriste avec notamment des dispositifs implantés dans les mains humaines ou la surveillance par des mini-drones dans le cadre d'une politique dictatoriale n'a pas fonctionné pour moi. J'aurais préféré une approche moins scientifique, moins technique, mais au contraire, plus sociologique, plus humaine.

Pourtant les réflexions contemporaines sur le néocolonialisme, le contrôle de la population, la révolte, l'expérimentation médicale humaine, la technologie, le réchauffement climatique sont intéressantes, mais elles viennent se rajouter à d'autres thématiques développées précédemment, autour du colonialisme, du racisme, du féminisme, de la misogynie, du manque d'instruction, de la pauvreté ...
L'auteure aborde peut-être trop de sujets, ce qui réduit d'autant la force de ses messages et leur intérêt.

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Un dernier point m'a gênée également. Ce sont les mots et les phrases en langue bantoue non traduites. Cela amène une note d'authenticité, mais, même si on en saisit leur sens général, j'aurais aimé les comprendre.

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Pour conclure, ce récit polyphonique couronné du prestigieux prix Arthur C. Clarke a de réelles qualités, en particulier l'écriture.
Le projet d'écriture est ambitieux, évocateur, mais je me suis perdue dans un récit trop haché et trop long. Un personnage principal aurait sûrement permis d'articuler et de structurer davantage l'ensemble du récit.
Les avis sur ce roman sont assez partagés. Si les thématiques vous intéressent, n'hésitez pas à vous faire votre propre avis en le lisant.

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Un grand merci à Babelio, aux éditions Seuil de m'avoir fait découvrir l'auteure et le roman.
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Ma critique vient de s'effacer malencontreusement…
Je recommence : «  La main qui tient le couteau sous la gorge ne sent pas la crampe » .
«  Les colons blancs déterrent nos morts pour faire de la place pour la ligne du rail. »
«  Vous savez dit Nkoloso en souriant au ciel , la première fois que je suis monté en avion pour aller de Bombay en Birmanie , j'ai demandé au pilote s'il pouvait s'arrêter pour que je marche sur les nuages. Il a refusé ,la canaille » .
Trois passages de cette fresque ambitieuse , polyphonique qui nous entraîne en Zambie, déroutante, ô combien , dans ses aspects magiques , aux personnages hauts en couleurs , nés des liens tissés entre trois familles sur quatre générations de 1903 jusqu'à 2024…
Un photographe britannique Percy M Clarke , pionnier établi au début du XX e siècle , dès 1903 , sur le Zambèze, en amont des chutes Victoria sert de point de départ bienvenu au roman.
L'écriture est très belle, la suite promet mais très vite ….
Père fondateur d'une ample lignée mêlant européens , indiens , zambiens , il est le symbole d'une empreinte étrangère .
Neuf personnages animent ce récit hors norme regroupé en trois époques : celle des grands - mères : italienne, anglaise, zambienne, Sibilla, Agnès, Matha, celle des mères : Sylvia, Isabella , Thandiwe ,enfin celle des enfants : Joseph, Jacob, Naïla .
Ce roman fleuve impressionnant traite du racisme, du féminisme , du métissage, des investisseurs chinois, de l'arrivée des indiens., des conditions très précaires des autochtones….de la construction de l'identité des peuples africains …
Une odyssée peu structurée , maints descriptions, personnages entrecroisés , pas de glossaire pour le vocabulaire bantou de la branche zambienne .

Une fantaisie désarçonnante , voire tortueuse et déstabilisante, notamment la figure d'une Sibilla dont le récit exploite parfois l'hirsutisme jusqu'à en faire une créature fabuleuse , de même pour la grande joueuse de tennis devenue aveugle .
Longueurs , invraisemblances , fantasmes …anticipation , je n'ai pas réussi à intégrer complètement ce choeur chatoyant , à la limite irritant , je m'y suis perdue , réalisme magique mêlant vérité historique , politique, fantastique …
C'est la première fois que je ne réussis pas à apprécier pleinement une telle somme qui commençait bien , pourtant .
Je n'ai peut être rien compris , j'ai essayé , en vain , surtout que l'écriture était belle , ce roman fleuve n'était pas fait pour moi ….

On nous dit que ce roman est le digne héritier de cent ans de solitude , je ne sais pas .
Je remercie chaleureusement Babelio et Masse. Critique Privilégiée pour l'envoi de ce livre .

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Saga familiale, fresque, épopée audacieuse, ambitieuse, époustouflante dont la lecture ardue demande une grande concentration. Un siècle d'histoire pour un pays, colonisé puis indépendant en 1964, qui comme tous les autres pays du Monde va connaître des abus et des dérives des dirigeants. Bienvenue en Zambie.

L'histoire commence bien avec l'amour de l'aïeul de cette famille pour les chutes Victoria en Rhodésie. Cet homme vient s'installer au village de Victoria falls au début du XXème siècle.

Puis l'auteure nous présente les grands-mères de cette famille dont le destin est fascinant. Handicapées, rebelles, résilientes, j'ai été happée par leurs histoires. Les mères ne sont pas mal non plus, mais le pays est maintenant indépendant, multiracial, le modernisme gagne du terrain, le racisme aussi. Il vaut mieux avoir un petit nez et la peau claire. Les bidonvilles sont nombreux, les gens vivent dans la précarité et doivent faire des choix pour survivre.

Le récit est passionnant, coloré, un brin féministe même si les hommes, comme les moustiques, rôdent, pour avoir leur part de cette histoire.

Il vaut mieux réviser le côté historique du pays, sa géographie et garder précieusement l'arbre généalogique tout au long du livre pour le consulter régulièrement.

Les destins s'entrecroisent, se mêlent et à la partie des enfants, le récit s'emballe et change de ton et de style. La poésie laisse la place au vulgaire, souvent, mais c'est aussi la vie de ces enfants donc je comprends le changement. C'est l'époque du sida, des perles, implantés au bout du doigt de tous les habitants, qui tiennent lieu de téléphone, internet, mais qui servent surtout pour les démarches administratives et la surveillance du peuple.

La dictature doucereuse se fait plus présente et mine de rien, avance sur tous les terrains. Les enfants ont de qui tenir et vont se transformer en révolutionnaires.

Dans ce récit la fiction rejoint le réel et la dernière partie démontre les abus, le modernisme poussé au paroxysme, cela ne plait pas et fait peur.

Je n'aurais jamais lu ce livre sans la masse critique privilégiée et je ne regrette pas cette découverte déroutante et surprenante. Je remercie Babelio et les Éditions du Seuil.


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Mes très vifs remerciements aux éditions du Seuil ainsi qu'à Babelio pour la réception de cet ouvrage, me faisant connaître cette auteure americano-zambienne....

Une fresque historique et familiale courant sur 4 générations et trois familles distinctes...je ne rentrerai pas trop dans les détails, car je craindrais de rendre ce billet aussi rébarbatif que confus...

Dans les grandes lignes, nous suivons en effet une " véritable Odyssée en Zambie" entre les différents récits de vies des grand-mères, des mères des enfants et petits-enfants, avec une majorité de portraits et parcours féminins, nous faisant voyager sur plus de 80 ans, de 1939 à 2019....

Nous débutons le roman avec un photographe britannique, nous alléchant avec ses descriptions des Chutes Victoria...site à couper le souffle, narrant aussi la venue d'expatriés en Zambie, avec l' impatience de la construction du chemin de fer , prévue....Ce premier narrateur, britannique, en tant que citoyen du pays colonisateur, n'est pas exempt de condescendance envers les autochtones !

Puis suivront

-Sibilla, (1939), femme italienne atteinte d'hirsutisme épousant un Zambien...Les deux menant une vie sociale agitée et frivole...

- Agnes (1962), une grande joueuse de tennis, d'origine britannique,devenue aveugle, épousant malgré le rejet des familles,Ronald, un Zambien...pour qui, se marier à une Blanche, concourt à une des marches de l'échelle sociale, à gravir...

Matha, première grand-mère ayant été instruite jeune, devenue la première astronaute zambienne...Cette dernière, marquée par la mort tragique de sa mère, après 4 années de prison, pour contestation politique...décida qu'elle se battra de toutes ses forces pour son pays, la Zambie, comme sa mère, et en sa mémoire...Malheureusement, son parcours sera stoppé par une grossesse accidentelle et l'abandon du père. Matha, désorientée, démunie va donner naissance à une petite fille, Sylvia...dont elle n'arrivera pas à s'occuper...Depuis cette brisure de vie, elle passe ses journées, ses nuits à pleurer.Elle ira de Charybde en Scilla...

Nous allons suivre ensuite la vie des enfants et petits-enfants de ces femmes...

Au fil des récits de ces existences individuelles....l' histoire, les coutumes, la vie quotidienne, les multiples soubresauts politiques de la Zambie nous sont relatés : les méfaits terribles de la colonisation britannique,la guerre, la corruption, les barrières raciales, le racisme violent des Blancs, les abus envers les pauvres et les plus faibles, dont les premiers sont les femmes...les abondantes interdictions de faire, de s'instruire, d'exercer un métier de son choix pour les Noirs, et doublement pour les femmes noires....sans oublier les conflits dans la population , entre les autochtones, provoqués par les colonisateurs...


La proclamation de l'Indépendance de la Zambie... fera bouger quelque peu les lignes mais si peu

I y aura les droits de se marier et de voter pour les Zambiens et Zambiennes...Cependant, dans son ensemble, le pays au vu de la pauvreté, des puissances extérieures...reste chaotique, avec une population survivant comme elle peut ...

"Mais après, nous leur avons apporté notre " Dieu" et nos " moeurs civilisées ".C'est une abomination, ce que nous avons fait aux "ascari", les forcer à se battre contre leurs propres frères....
- Les " ascari" ?
' Les soldats noirs, murmura- t-il.La guerre est un cauchemar, Sibila, dit-il en regardant la fenêtre d'un air solennel. C'est une maladie, quelle que soit la couleur de la main qui tient l'arme."



Il est à remarquer que l'existence des filles
...reste tout sauf un long fleuve tranquille, que l'instruction reste trop faible pour les petites filles...dont un certain nombre tombe dans la prostitution...

Les jeunes filles, souvent délaissées par les mères ou les familles, doivent se débrouiller très jeunes pour " survivre"
tant bien que mal !
On aurait tellement aimé vivre avec ces femmes et leurs rejetons, une véritable " révolution " ou du moins évolution sociale, éducative , une meilleure vie, quoi...!
Ces femmes courageuses restent dans une sorte de spirale stérile où le moyen le plus fréquent reste la seule "débrouille"...

"Agnès----1962

Des drapeaux de l' Indépendance vert gazon avaient surgi dans toute la ville. Les ouvriers s'attaquaient aux armoiries fabuleuses de la Couronne britannique placées sur le fronton de la Haute Cour- un lion et une licorne- pour les remplacer par des armoiries zambiennes plus réalistes, représentant un homme et une femme de part et d'autre d'un bouclier orné de lignes blanches ondulées sur un champ noir, surmonté d'une pioche et d'une houe croisées. (...)
Il n'était pas dans la nature de Grace d'être joyeuse.Mais elle ne s'était jamais sentie aussi fière d'être africaine- non, zambienne, ce mot qui était sur toute les lèvres. "

Ces récits de vies, foisonnants...qui, toutefois, en dépit de l' Indépendance, piétinent, évoluent à petits pas..

D' un autre côté, on ne peut être que très impressionné par la masse d'informations et de documentation, nous apprenant mille choses sur la Zambie...son histoire, ses rapports au monde...

Toutefois je me suis essoufflée dans ma lecture, entre des longueurs et les nombreux mots non traduits, qui offrent certes, une couleur locale mais gênent quelque peu ....
Je regrette d'avouer être complètement passée à côté de cette lecture, pour laquelle j'ai persisté, sans grand succès !

Une fresque humaine et historique d'une envergure impressionnante ...pour laquelle je n'ai pas dû être la " bonne lectrice "....suffisamment patiente et immergée dans le sujet.

Les lignes ci-dessus ne sont qu'un avis des plus personnels ,subjectifs, donc partiaux...

Deux éléments au demeurant mineurs, qui ont toutefois leur importance: une couverture fort réussie, explosant de couleurs comme l'est cette vaste Odyssée zambienne...ainsi qu'une émotion particulière, en parcourant la liste très abondante de remerciements de l'auteure, pour tous ceux l'ayant aidée et soutenue...comme cela se fait...avec un remerciement final, poignant à sa maman :"Ma mère , Namposya Nampanya- Sepell ( 1950-2016) qui a su avant moi qui je suis et n'a jamais cessé de croire.Mama, ce livre est pour toi, qu'il t'apporte la joie.Ce n'est pas l'histoire de l'invention de l'alphabet, mais au moins, il commence par un Z."

Une note finale magnifique, suggérant une relation exceptionnelle entre une mère et une fille talentueuse, prometteuse...qui nous fait un peu oublier les très fréquentes défaillances maternelles des personnages féminins décrits dans cette "Odyssée "zambienne !!
Mais aussi un hommage vibrant au pays, aux racines maternelles..!



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