Quoi de neuf chez les cathos ? Catholicisme et Vatican II : l'avenir

Nous sommes au milieu de tous au nom de Dieu et même responsables de tous devant Dieu.
Cette conviction, qui pourrait paraître abstraite, a en réalité une portée considérable :
l'Eglise vivante, si elle vit de la foi en Dieu, ne peut pas être une forteresse assiégée où l'on préparerait des opérations de reconquête.
Elle vit non pas de l'ouverture au monde,
mais de cette ouverture passionnée de Dieu à notre humanité si complexe.

Les Evangiles ne sortent pas de la main de savants réputés ; ils s'adressent à des pauvres, des gauches et des autres sans instruction, en relatant des paraboles naïves.
Cela paraît aisé à dire, à écrire. Essayez.
Essayez d'écrire : "les lys ne filent ni ne tissent ;
or Salomon lui-même, dans toute sa gloire, ne fut pas vêtu comme l'un d'eux."

Vous demandez maintenant si le christianisme détourne de dire, de parler ou d'écrire ? Je croyais pourtant qu'il s'agissait d'une religion de la Parole, du Livre, de l'Ecriture, sainte celle-là, de deux Testaments, authentiques et olographes.

On sait qu'un Concile se situe à un moment donné de l'histoire du monde et qu'il n'est donc pas séparable de ce contexte global.

Il est banal de constater que, cinquante ans après le Concile Vatican II, nous ne pouvons nous abstraire des métamorphoses intervenues dans le paysage du monde entre 1962 et 2012.

Pour le dire en quelques mots, nous sommes passés de cette époque où il était facile d'anticiper l'avenir, d'estimer que demain serait mieux qu'aujourd'hui et que le monde occidental pouvait exercer allègrement sa suprématie, en promettant partout la victoire de la démocratie et le développement économique.
L'air que nous respirons en ce début du XXIe siècle est tout différent : il est imprégné au mieux d'incertitude, et au pire de désenchantement et d'inquiétude. (...)
Nous ne savons pas où va notre monde, alors qu'en 1962 nous pensions le savoir.

Je fais souvent cette expérience, non pas à la cathédrale d'Angoulême, mais à Paris, dans le métro ou l'autobus.
Les gens ne se parlent pas. Ils s'évitent, ils se regardent à peine.

Mais les visages parlent, et ils parlent de la fatigue, des luttes, du courage, des amitiés, des amours, des désespoirs.

La foi en Dieu commence par nos regards d'attention.

L'expérience de solitude et de solidarité se révèle un premier paradoxe.
Comme croyants, comme disciples et témoins de Jésus ressuscité, nous avons une solitude réelle à assumer.
Parfois dans nos familles, et cela peut être rude. Souvent, avec des amis que nous aimons et qui nous aiment.
Et aussi, simplement, au milieu de la foule.
Etre relié à Dieu et savoir que Dieu est réellement relié à nous, même si les autres l'ignorent.
C'est une expérience très profonde, au milieu du silence des autres. (...) Cet acte de foi invisible est porté dans la solitude. Mais voilà le paradoxe : il nous rend solidaires, solidaires de tous.

Ce que Dieu nous donne dans le Christ
est appelé à se déployer sans cesse dans l'Eglise
et, par l'Eglise, dans le monde.

Peut-être sommes-nous aujourd'hui plus libres pour effectuer cette lecture spirituelle, (...) pour chercher à comprendre comment l'Esprit de Dieu (...) a travaillé au milieu des complexités si réelles de l'histoire, à travers le Concile Vatican II et continue à travailler pour que nous le recevions non pas comme un code, mais comme une inspiration