Citations sur Le Songe d'une nuit d'été (125)
L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme ; et voilà pourquoi l’ailé Cupidon est peint aveugle ; l’âme de l’amour n’a aucune idée de jugement : des ailes, et point d’yeux, voilà l’emblème d’une précipitation inconsidérée ; et c’est parce qu’il est si souvent trompé dans son choix, qu’on dit que l’Amour est un enfant. Comme les folâtres enfants se parjurent dans leurs jeux, l’enfant amour se parjure en tous lieux.
HÉLÉNA : La maladie est contagieuse : oh ! si le charme l'était aussi,
J'attraperais vos paroles, belle Hermia, avant d'être partie,
Mon oreille attraperait votre voix, mon œil votre œil,
Ma langue attraperait la douce mélodie de votre langue.
Si le monde était à moi, Démétrius excepté,
Le reste, je vous le donnerais, pour être en vous transfigurée.
Oh ! apprenez-moi comment vous regardez, et avec quel art
Vous gouvernez les battements du cœur de Démétrius.
(HELENA : Sickness is catching. O, were favour so,
Yours would I catch, fair Hermia, ere I go.
My ear should catch your voice. My eye, your eye.
My tongue should catch your tongue’s sweet melody.
Were the world mine, Demetrius being bated,
The rest I’d give to be to you translated.
O, teach me how you look and with what art
You sway the motion of Demetrius' heart.)
Acte I, Scène 1.
La plume du poète dessine le contour des choses, et donne à ce qui n'est qu'un rien un nom.
ROBIN : Pour un homme qui tient sa parole,
Un million la trahit, brisant serment sur serment.
Acte III, Scène 2.
PUCK : Héléna est ici tout près,
Et le garçon, charmé par mon erreur,
Plaide pour obtenir ses faveurs.
Verrons-nous leur stupide représentation ?
Dieu, que ces mortels sont bouffons !
Acte III, Scène 2.
LYSSANDRE : Hélas ! Dans tout ce que j'ai pu lire,
Ou pu apprendre dans les contes ou dans l'histoire,
L'amour véritable n'a jamais eu un cours facile :
Mais ou bien c'était la différence de sang…
HERMIA : Ô contrariété ! Être trop haut pour être enchaîné à plus bas que soi.
LYSSANDRE : Ou bien la greffe prenait mal à cause d'un écart d'âge…
HERMIA : Ô malheur ! Être trop vieux pour être engagé à plus jeune.
LYSSANDRE : Ou bien tout dépendait du choix des amis…
HERMIA : Ô enfer, choisir l'amour par les yeux d'un autre !
LYSSANDRE : Ou, s'il y avait affinité dans le choix,
La guerre, la mort, ou la maladie assiégeait l'amour,
Le rendant éphémère comme un son,
Fugitif comme une ombre, court comme un rêve,
Bref comme l'éclair dans la nuit charbonneuse,
Qui (dans un accès de fureur) dévoile et le ciel et la terre,
Et, avant qu'un homme ait pu dire : « Regardez ! »,
Les mâchoires des ténèbres le dévorent :
Si vite ce qui brille en arrive à sa ruine.
HERMIA : Alors si les amants fidèles ont toujours été contrariés,
Ce doit être un arrêt de la destinée.
Acte I, Scène 1.
HÉLÉNA : Les choses basses et viles, exemptes de beauté,
L'amour peut leur donner et forme et dignité.
L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec la pensée ;
Ainsi on peint aveugle Cupidon ailé.
La pensée de l'amour n'a aucun jugement :
Des ailes, et point d'yeux, figurent une hâte insouciante.
Voilà pourquoi, dit-on, l'amour est un enfant :
Parce que, dans son choix, il se leurre souvent.
(HELENA : Things base and vile, holding no quantity,
Love can transpose to form and dignity.
Love looks not with the eyes, but with the mind ;
And therefore is wing'd Cupid painted blind.
Nor hath love's mind of any judgement taste :
Wings, and no eyes, figure unheedy haste.
And therefore is love said to be a child :
Because, in choice, he is so oft beguil'd.)
Acte I, Scène 1.
L’amour peut transformer les objets les plus vils, le néant même, et leur donner de la grâce et du prix. L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme ; et voilà pourquoi l’ailé Cupidon est peint aveugle ; l’âme de l’amour n’a aucune idée de jugement : des ailes, et point d’yeux, voilà l’emblème d’une précipitation inconsidérée ; et c’est parce qu’il est si souvent trompé dans son choix, qu’on dit que l’Amour est un enfant.
Il ne suffit pas de parler, il faut parler juste.
HIPPOLYTA : Ils n'y connaissent rien.
THÉSÉE : Nous n'en serons que plus bienveillants de les remercier de ce rien.
Notre plaisir sera de bien prendre ce qu'ils auront pris de travers.
Là où le pauvre dévouement est impuissant, la noble considération
Prend en compte l'effort, et non le résultat.
[…]
Aussi, à mon sens, l'amour et la candeur qui nouent la langue
Disent beaucoup de choses en peu de mots.
Acte V, Scène 1.