Instantanément charmé par la modestie du jeune Britannique, Raghubir suggéra qu'ils allassent se promener au bord de la rivière, afin de comprendre - qui sait ? - ce qui faisait pleurer les saules.
Sur la pelouse, pure verdure abstraite, d'une élégante villa tout au sommet de Malabar Hill, dans les quartiers sud de Bombay, une fille aux clavicules d'une beauté infinie chevauche un peintre étendu, nu : deux faucons, tournoyant au-dessus d'eaux, les observent. Egalement inclus dans cette auguste assemblée, d'autres volatiles et insectes épatés, ainsi qu'une femme dans une baignoire en albâtre sous un amandier tout couvert de la poussière de saison sèche : elle tient un gobelet de vin rouge en équilibre sur le bord de la baignoire; sa main gauche plonge en elle-même, en ressort... Sans perdre le rythme mais sans grande vigueur non plus, les jambes de la fille enserrent le torse de l'homme, ses mains agrippent les coudes de sa monture et elle saute avec, de temps à autre, un soupçon tout juste perceptible d'hérédité féline.
Pour tirer les choses au clair, elle courut, hors d'haleine, jusqu'à la pergola, d'où elle fit signe à la gamine d'approcher. La polissonne leva la tête lentement, en prenant tout son temps. Malgré toute sa sauvagerie, sa coupe de cheveux ne lui ôtait rien de son aplomb. Sa démarche était merveilleusement féline.
"Tu marchais vraiment sur l'eau ? demanda Anuradha quand elle fut arriver à sa hauteur.
- Marcher sur l'eau ? fit la gamine, pas démontée pour un sou. ça n'est rien. Tu devrais me voir quand je marche sur la terre ferme !"
très beau roman. qui se situe en Inde.
Oui, oui, je vous apprendrais la façon dont un pinceau doit voler sur la toile. Je sais peindre parce que je sais tomber amoureux.
Le feu attire par sa lumière, mais on ne l'approche de trop près, on s'y brûle.
Sans doute Sherman était-il le seul à avoir suffisamment compris son personnage pour l'accepter.
"Merci, Anuradha...Ma vie a été bien plus grande grâce à toi."
A une époque..(Pallavi avait du mal à parler) je croyais que la vie, c'était la joie, le regret, la furie, la splendeur, toutes ces choses que toi et moi nous avons connues à notre manière. Mais, aujourd'hui, la vie n'est plus qu'une immense fatigue. Il y a cependant une chose dont je suis certaine, Anuradha, une chose aussi vaste que le ciel. Il y a quelques mois, pendant la mousson, le tonnerre m'a réveillée après minuit. Je me suis assise dans le lit, j'étouffais. Krishnan, lui, n'a pas bronché. Dans son sommeil, il paraissait tellement fragile, tellement beau. ..les éclairs, en l'illuminant, me permettaient de le contempler. J'ai remonté le drap sur sa poitrine et j'ai fermé la fenêtre. Il ne revient à chacun d'entre nous qu'une tâche capitale. Cette tâche est d'aimer, proprement, avec un grand cœur, emporté par l'instinct inexplicable de l'amour. Je me suis rallongée auprès de lui avec l'assurance que, si je ne me réveillais pas, ma tâche, du moins, en cette vie, avait été accomplie.
Tu seras si loin ! Mais le fait que je serais ici et toi là-bas ne changera rien à mon amour maternel..Il ne connaît pas de limites. Aucune, absolument aucune.