Citations sur Le poids des secrets, tome 4 : Wasurenagusa (84)
Jamais mariée, Sono vit toujours seule. Ses parents sont morts quand elle était encore petite. Elle n'a ni frère ni soeur, elle ne connaît personne de sa famille, pas même de parent éloigné. Je ne sais comment c'est possible, mais c'est ce qu'elle me dit. Malgré tout, elle ne me semble pas solitaire. "Je suis trop curieuse. Je ne suis pas faite pour le mariage. Je n'ai pas la patience de rester à la maison." elle gagne sa vie en enseignant le shamisen [ instrument de musique japonais à trois cordes dont on joue avec un plectre ] aux geishas et dépense ses revenus en voyage.
J'envie son sort. Elle fait ce qu'elle veut. Pas moi. Je suis l'héritier d'une famille illustre. (p. 12-13)
Les rayons de soleil sont de plus en plus forts. Ce sera bientôt l'été. Je ferme les yeux. Un moment, je me demande si la stérilité et l'adoption existent chez les animaux. (p. 117)
il leur a dit simplement : " il ne faut pas retenir ceux qui veulent partir" (p. 112)
En lisant des titres de philosophie, de science, de religion, d'arts, je suis impressionné à nouveau par les goûts éclectiques de maman qui n'avait même pas fini le lysée. (...)
Ma mère se moquait de ceux qui se vantent de leurs diplômes. "C'est comme un permis de conduire. Si on ne sait pas où aller avec, ça ne reste qu'un papier." (p. 28)
*****Désolée....erreur d'ouvrage- Extrait de "Maïma", Actes Sud, octobre 2018 ]rectifié ce 2804/2019
Je réfléchis à l'histoire de mes parents, que Kensaku m'a racontée. Au début, j'ai été choqué, mais, plus j'y pense, plus j'ai le sentiment qu'ils étaient simplement les victimes d'une tradition familiale. Pour mon père, ce fut une humiliation de se savoir stérile. Et pour ma mère, ce fut une catastrophe de ne pas pouvoir tomber enceinte et d'être jugée stérile à la place de mon père. (p. 118)
Je n'ai pas changé d'opinion depuis cette époque. Pourtant, quand je pense aux catholiques qui ont défendu leur foi, quoi qu'il arrive, je ne peux m'empêcher de reconnaître mon point faible. Le mot "résistance" me pique le coeur. (p. 28)
J'ai le sentiment que le Japon se trompe de direction en quittant la Société des Nations. J'ai peur pour l'avenir de notre pays. Tôt ou tard, nous serons tous acculés à une situation catastrophique : la guerre contre le monde entier. (p.21-22)
Je n'ai jamais regretté mon mariage avec Mariko. Pourtant, je me sens encore coupable envers mes parents. J'ai failli à mes obligations comme héritier d'une famille qui avait plus de trois siècles de tradition. (p. 86)
Je songe à l'histoire des catholiques au Japon, qui ont été exilés, torturés ou tués à cause de leur résistance contre le régime. Je l'ai apprise dans un livre quand j'étais adolescent. Je ne comprenais pas la mentalité de ces gens. Je me demandais : "Pourquoi sacrifier sa vie avec une telle obstination pour une religion occidentale qui ne s'accorde pas avec la culture japonaise ?" (p. 27)
Ma mère était tout le temps frustrée. Elle m'aimait comme si elle avait tenté de compenser l'amour qui lui manquait. Cela me suffoquait, mais je ne pouvais que le supporter. (p. 29)