Cuiseaux- 4 septembre 2021
Une échappée fort sympathique chez des amis en pays bressan m'a fait faire une découverte d'un artiste fort singulier, Gérard Puvis, mis à l'honneur au festival d'art de Cuiseaux, pays des Peintres, avec comme figures tutélaires du lieu, Puvis de Chavannes et
Edouard Vuillard, ayant laissé leurs empreintes dans cette cité médiévale…
Un artiste des plus originaux ayant expérimenté de multiples matériaux, expressions : peintures, photographies retravaillées, sculptures, dont celles plus atypiques à partir de capsules de bouteilles…L'artiste, par ses multiples talents et cette originalité avait plus que sa place dans un festival d'Art dont le thème de cette biennale était « L'Art et la Vigne »…
« Gérard Puvis , une curiosité exacerbée
(...) Comment est venue l'idée d'utiliser ces capsules de bouteilles pour en faire des sculptures ?
La première sculpture a été faite lors d'un dîner mondain parisien "à mourir d'ennui" où je fabrique un mini paquebot d'environ 4 cm à partir de reliquats de capsules traînant sur la table, ma voisine (probablement subjuguée) me passe commande d'une oeuvre plus conséquente pour le restaurant Ledoyen. L'effet boule de neige a été aussi rapide qu'inattendu. (p. 4) »
En faisant quelques recherches j'ai découvert que je connaissais l'artiste sans le savoir, à travers une fresque monumentale admirée il y a longtemps, dans le quartier d'une amie, dans le 12e parisien, bd . de Reuilly, près de l'Eglise Saint-Eloi : une Fresque immense représentant deux personnages à une balustrade, observant les passants (et réciproquement !!) , avec en arrière fond une serre remplie de plantes… Un grand « flot » de couleurs et de nature , en pleine ville…Je l'avais à l'époque abondamment photographiée ! Cette oeuvre a été réalisée dans les années 1990.. .
Ce catalogue nous fait plus particulièrement prendre connaissance de ses minuscules sculptures à partir de capsules de bouteilles… mais on a aussi un bref aperçu de ses autres travaux sculptés sur plomb et étain, des peintures avec des techniques mixtes, un autoportrait n°1, à la mine de plomb, avec une exploration nouvelle à partir de photographies :
« J'ai commencé récemment un travail de recherche sur des portraits travaillés au crayon (mine de plomb). Ce sont des autoportraits dessinés à partir de photos qui ont froissées, maltraitées, passées sous l'eau afin d'en faire surgir la personnalité et l'intériorité de la personne choisie. « (p.4)
Un artiste original, tour à tour, poétique, torturé, fluide, léger et même souvent facétieux, malicieux… Beaucoup de travail sur la couleur mélangé à la ciselure du métal… Etonnant et dépaysant, à souhait ! ravie d'avoir eu l'opportunité de faire connaissance avec les réalisations de Gérard Puvis.
Un tableau au verso de la couverture m'intriguait : un homme aperçu entre deux grands panneaux brun et orange, fumant tout seul dans une sorte de pénombre…intitulé drôlement « Mon banquier est un voleur » [Huile sur toile, 2007]. Anecdote de l'artiste lui-même : à la première exposition de ce tableau, le « banquier » en question se serait reconnu et aurait exigé le retrait de la toile… nous n'avons pas su si le peintre avait obtempéré ou
pas ?!!!!...
J'achève ce billet par un extrait explicite de l'introduction , présentant cet artiste contemporain… aux multiples visages !
» L'oeil perpétuellement taquin, Gérard Puvis est un de ces artistes aux talents multiples qui joue du médium utilisé pour explorer chaque fois une esthétique différente. de l'étain de vieilles capsules de vin, il sculpte des séries de personnages dansants et facétieux. peintre évidemment, il dessine aussi des objets du quotidien, crée des sculptures de bronze et plus récemment, réinterprète des photographies. Diplômé dans les années 1970 de l'Ecole supérieure des Beaux-arts de Paris, Gérard Puvis poursuit inlassablement ses explorations avec un humour rafraîchissant. (...)
vous avez une carrière riche en projets différents , quels sont-ils ?
J'ai participé à de nombreuses FIAC ou foires internationales et exposé au Japon, Etats-Unis ou encore Europe. J'ai effectué une fresque murale à Paris, rue de Reuilly. J'ai aussitôt côtoyé le monde du spectacle et travaillé pour l'opéra de Lyon et le théâtre Pierre de Roubaix. Puis viennent les sculptures "plomb/étain" réalisées à partir de collerettes des bouteilles de "grands crus". (p. 2)